L'UNRWA a des "problèmes de neutralité" mais est "indispensable" aux Palestiniens

par T.G.
Publié le 22 avril 2024 à 23h11

Source : JT 13h WE

Un groupe indépendant présidé par l'ancienne ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna s'est penché sur les actions de l'UNRWA auprès des Palestiniens.
L'organisation est accusée par Israël d'employer "plus de 400 terroristes" à Gaza.
Si des "problèmes de neutralité" sont relevés, il n'y a pour l'heure pas de preuve de liens "terroristes".

Des "problèmes de neutralité" mais pas de preuve de liens "terroristes" : c'est ce qui ressort d'un rapport consacré à l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) dans la bande de Gaza. Dévoilé ce lundi, ce document réalisé par un groupe indépendant présidé par l'ancienne ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna estime en outre que l'UNRWA, sous le feu des critiques depuis des mois, est "irremplaçable et indispensable" aux Palestiniens.

Ce rapport très attendu d'une cinquantaine de pages - fruit de neuf semaines d'entretiens et de missions en Israël, Cisjordanie occupée, Jordanie - contient plusieurs "recommandations" que Catherine Colonna a présentées à la presse au siège de l'ONU à New York, après des mois de tourmente pour l'UNRWA. "Ce qui doit être amélioré sera amélioré. Je suis confiante dans le fait que la mise en œuvre de ces mesures aidera l'UNRWA à remplir son mandat", a affirmé l'ancienne cheffe de la diplomatie française.

"Des problèmes liés à la neutralité persistent"

Selon le document, "l'UNRWA demeure cruciale pour apporter une aide humanitaire vitale et des services sociaux essentiels, notamment en matière de santé et d'éducation, aux réfugiés palestiniens à Gaza, en Jordanie, au Liban, en Syrie et en Cisjordanie". L'agence est même "irremplaçable et indispensable pour le développement humain et économique des Palestiniens (et) beaucoup considèrent l'UNRWA comme une planche de salut humanitaire".

Les experts ne se privent pas pour autant de critiquer l'agence. "Des problèmes liés à la neutralité persistent", relève la mission, précisant qu'il s'agit "de cas d'employés du personnel exprimant publiquement leurs opinions politiques, de livres scolaires au contenu problématique venant du pays hôte et utilisés dans certaines écoles de l'UNRWA, de syndicalistes politisés proférant des menaces contre l'encadrement de l'UNRWA et perturbant des opérations" humanitaires, selon le groupe. Répondant aux questions de journalistes, Catherine Colonna a évoqué à demi-mots certains contenus de livres scolaires d'écoles de l'agence onusienne à caractère antisémite, hostiles aux juifs et antisioniste.

L'UNRWA qui compte plus de 30.000 employés servant 5,9 millions de Palestiniens dans la région (Gaza, Cisjordanie, Liban, Jordanie et Syrie), est accusée par Israël d'employer "plus de 400 terroristes" à Gaza. Et 12 de ses employés sont accusés par les Israéliens d'avoir été directement impliqués dans l'attaque sans précédent du 7 octobre 2023 menée par le Hamas sur le sol israélien, qui a fait 1160 morts, essentiellement civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles. Ces accusations ont entraîné la suspension de financements par certains pays donateurs comme les États-Unis, même si certains ont repris depuis.

"Sur la base d'une liste de mars 2024 contenant des numéros d'identité de Palestiniens, Israël a affirmé publiquement qu'un nombre significatif d'employés de l'UNRWA sont membres d'organisations terroristes. Cependant, Israël doit encore en apporter la preuve", prévient le groupe de Catherine Colonna. L'ancienne ministre française a précisé que selon son rapport, "l'UNRWA n'avait pas reçu de preuves par Israël" d'une prétendue implication de certains employés palestiniens avec le Hamas dans la bande de Gaza et "non qu'il n'existait pas de preuve" de ces liens éventuels. 


T.G.

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