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La Corée du Nord assure que le soldat américain qui est « entré illégalement » dans le pays voulait y « chercher refuge »

Travis King, un soldat américain, devait rentrer aux Etats-Unis après avoir eu des ennuis avec la justice sud-coréenne, mais il a traversé la frontière avec le Nord, le 18 juillet, après s’être mêlé à un groupe de touristes.

Le Monde avec AFP

Publié le 16 août 2023 à 03h23, modifié le 16 août 2023 à 10h58

Temps de Lecture 3 min.

Portrait photographique du militaire américain Travis King, le 19 juillet 2023, dans le Wisconsin, aux Etats-Unis.

Le soldat de l’armée américaine qui est entré en Corée du Nord au mois de juillet « a reconnu y être entré illégalement », a annoncé, mercredi 16 août, l’agence d’Etat nord-coréenne KCNA, citant un rapport d’enquête. « Selon une enquête d’un organe compétent de la RPDC [République populaire démocratique de Corée], Travis King a reconnu être entré illégalement sur le territoire de la RPDC », a rapporté KCNA, utilisant le nom officiel de la Corée du Nord.

Il s’agit de la première déclaration publique de Pyongyang depuis le début de l’« affaire King ». Ce soldat américain devait rentrer aux Etats-Unis après avoir eu des ennuis avec la justice sud-coréenne, mais il a traversé la frontière avec le Nord, le 18 juillet, en se mêlant à un groupe de touristes qui visitait la zone démilitarisée séparant les deux Corées.

« Au cours de l’enquête, Travis King a confié qu’il avait décidé de venir en RPDC car il abhorrait les traitements inhumains et la discrimination raciale au sein de l’armée américaine », a affirmé KCNA.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Travis King, septième soldat américain à passer en Corée du Nord

Travis King « a été maintenu sous contrôle par des soldats de l’armée populaire de Corée alors qu’il était entré délibérément » dans une zone nord-coréenne, a ajouté l’agence, confirmant pour la première fois la détention du militaire.

« Désabusé face à la société inégalitaire américaine »

Travis King a « exprimé sa volonté de chercher refuge en RPDC ou dans un pays tiers, se disant désabusé face à la société inégalitaire américaine », a encore assuré KCNA, précisant qu’une enquête du régime était toujours en cours.

Soldat de deuxième classe, Travis King sortait de prison en Corée du Sud après une rixe dans un bar et une altercation avec la police. Il devait retourner aux Etats-Unis pour faire face à des sanctions disciplinaires.

Le 3 août, le commandement américain avait annoncé que Pyongyang « répondait » aux sollicitations concernant le militaire. Le chef de la diplomatie, Antony Blinken, qui avait aussi confirmé que le contact était établi avec Pyongyang, avait cependant dit ne pas avoir d’information concernant la localisation ou l’état de santé de Travis King.

Les deux Corées sont techniquement toujours en guerre depuis 1953, car c’est un armistice et non un traité de paix qui a mis fin au conflit armé. Des fortifications suivent le tracé de la frontière, mais seul un muret de béton les sépare au niveau de la zone de sécurité commune (JSA), qui est moins difficile à traverser malgré la présence de soldats.

Non inédit

Plus qu’une défection pour raison idéologique, Travis King pourrait avoir agi pour échapper à la justice de son pays. Affecté à la première division blindée américaine déployée au Sud, il avait été condamné en février pour avoir endommagé une voiture de police. Il a ensuite purgé une peine de deux mois de prison pour avoir agressé un Sud-Coréen dans un club près de Hongdae, un quartier animé de Séoul.

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Libéré le 17 juillet, il devait être envoyé à Fort Bliss, au Texas, pour y subir d’autres sanctions disciplinaires. Escorté au contrôle douanier de l’aéroport d’Incheon (ouest de Séoul), il s’est échappé. Le lendemain, il intégrait un groupe visitant la JSA. Sa présence parmi les touristes peut d’ailleurs surprendre, les accès à la JSA faisant l’objet de contrôles stricts et les demandes de participation nécessitant plusieurs jours de traitement.

Quoi qu’il en soit, il en a profité pour franchir la ligne de démarcation. C’est au même endroit que Donald Trump était devenu le premier président américain à entrer en Corée du Nord, en 2019, lors d’une rencontre avec le dirigeant Kim Jong-un.

L’ancien militaire Charles Jenkins, célèbre pour sa désertion en Corée du Nord, photographié le 14 juin 2005, à Tokyo, au Japon.

Les guides militaires ont tenté d’arrêter Travis King, mais en vain. Un accord intercoréen de 2018 établit que les soldats affectés à la JSA ne sont pas armés. Passé au Nord, M. King a immédiatement été arrêté. Il « a volontairement et sans autorisation franchi la ligne de démarcation pour entrer en République populaire démocratique de Corée », a ensuite reconnu le colonel Isaac Taylor, des forces américaines en Corée du Sud.

Travis King est le septième militaire américain à passer au Nord depuis la guerre de Corée, plus pour fuir son quotidien ou des problèmes de discipline que pour des motifs idéologiques. Larry Allen Abshier fut le premier, en mai 1962. Le plus connu reste Charles Jenkins : affecté au Sud, il avait gagné le Nord en 1965 pour éviter de participer à la guerre du Vietnam.

Le Monde avec AFP

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