Affaire Hedi : les noms de deux policiers de Marseille apparaissent dans d'autres dossiers de violences

"L'affaire Hedi" connaîtra un nouvel épisode ce jeudi, avec une décision de la chambre de l'instruction de la cour d'appel d'Aix-en-Provence concernant la détention d'un policier de la brigade anticriminalité (BAC). Ce fonctionnaire est mis en examen, comme trois de ses collègues, suspecté d'être à l'origine du tir de LDB qui a conduit début juillet à l'amputation d'une partie du crâne du jeune homme de 22 ans.

Un dossier sensible, qui a provoqué notamment une fronde dans plusieurs commissariats en France, avec des arrêts maladie de policiers qui se sont multipliés, alors que d'autres font la grève du zèle.

Un dossier qui n'a pas fini de mobiliser les enquêteurs et la justice alors que les noms de deux policiers de la BAC Centre apparaissent dans deux autres dossiers de violences à Marseille.

"L'affaire Angelina", une jeune fille rouée de coups en 2018

Le premier remonte à 2018, lors des manifestations des gilets jaunes. En marge d'un cortège dans le centre-ville, une jeune fille de 19 ans (surnommée "Maria' à l'époque) rentre du travail. Elle est alors rouée de coups par des policiers. Ses blessures sévères nécessiteront notamment une trentaine de points de suture au crâne. Aucun fonctionnaire n'a été nommément mis en cause pour l'instant, par manque de preuve, mais l'enquête est rouverte.

Le parquet de Marseille confirme ce mardi une information révélée par Médiapart, selon laquelle l'un des quatre policiers mis en examen dans "l’affaire Hedi" avait été entendu en qualité de témoin dans le "dossier Angelina". Toutefois, "il n’a été ni mis en examen, ni placé sous statut de témoin assisté dans le cadre de cette affaire", précise le parquet à France Bleu Provence.

Un couple victime de violences dans le quartier Saint-Charles en 2021

Un autre dossier met en cause des policiers de la BAC, comme le révèle La Provence. Cela remonte au printemps 2021 quartier Saint-Charles. À l'issue d'une soirée alcoolisée, les policiers interpellent Eliott, 23 ans. Plaqué sur un capot de voiture, roué de coups, traîné par les cheveux. Sa compagne sera projetée au sol et gazée. Toute la scène a été filmée par un riverain, ce qui conduira les fonctionnaires devant l'IGPN, la "police des polices".

Dans cette affaire, le procès de deux policiers pour violences est fixé au 27 septembre. L'avocat de la plaignante reproche également à des policiers d'avoir rédigé un faux procès-verbal d'interpellation du couple. Une première plainte a été classée sans suite, mais une nouvelle est en cours d'examen. Le nom de l'un de ces policiers apparaît par ailleurs dans le "dossier Hedi", confirme le parquet de Marseille à France Bleu Provence, tout en précisant qu'il n'est "ni mis en examen, ni placé sous statut de témoin assisté" dans ce dossier.