Le géant Netflix à l’origine de près de 20 % du trafic Internet français en 2022

L’Autorité de régulation des télécoms (Arcep) a révélé dans un rapport annuel ce mardi que plus de la moitié du trafic Internet français « provient de cinq secteurs : Netflix, Google, Akamai, Meta et Amazon ».

À lui seul, Netflix concentre près de 20 % du trafic Internet français en 2022, malgré l’annonce de la désactivation du partage des comptes. LP / ARNAUD JOURNOIS
À lui seul, Netflix concentre près de 20 % du trafic Internet français en 2022, malgré l’annonce de la désactivation du partage des comptes. LP / ARNAUD JOURNOIS

    Le rapport annuel de l’Arcep montre une nouvelle fois le poids des Gafam. Selon l‘autorité de régulation des télécoms, 54 % du trafic vers les clients des principaux fournisseurs d’accès à Internet en France provient d’acteurs comme le groupe Meta (8,2 %) ou encore Google (10,5 %). Des cinq secteurs concernés, le streaming incarné par le géant Netflix se démarque, conséquence de l’essor de la consommation de films sur catalogue et séries par abonnements. À lui seul, il concentre près de 20 % du trafic Internet français en 2022, malgré l’annonce de la désactivation du partage des comptes.

    Depuis la fin du partage de mot de passe, la plate-forme a connu une hausse de plus de 102 % d’après l’Institut Antenna, un chiffre plus élevé que lors de la période mars-avril 2020. Le nombre d’abonnés a ainsi dépassé les 230 millions à la mi-avril 2023, et la hausse a particulièrement touché l’Europe et en Asie.

    Netflix tente de « minimiser son impact sur le réseau »

    Face à l’augmentation exponentielle de l’utilisation de l’application, le porte-parole de la plateforme a rappelé leur travail continu pour baisser l’impact de Netflix sur le réseau : « Entre 2015 et 2020, nous avons réduit nos débits de moitié - ce qui signifie qu’il faut aujourd’hui 50 % de données en moins pour diffuser la même quantité et la même qualité de vidéo - et nous nous attendons à de nouveaux progrès dans ce domaine. »



    Malgré ces tentatives, le trafic global d’Internet en France reste haut et atteint les 43,2 térabits par seconde fin 2022. De plus, certains opérateurs télécoms estiment que les géants de l’Internet ne contribuent pas à leur mesure au financement des infrastructures réseaux nécessaires et exigent une « juste contribution ». Face à cette situation, la Commission européenne a lancé en février une vaste consultation publique sur le financement des réseaux par les « Big Tech ». Objectif : aider les opérateurs à déployer les réseaux Internet et les accompagner dans les révolutions numériques.