Une trentaine de soldats de l'Otan blessés lors de manifestations : que se passe-t-il au Kosovo ?

par F.Se
Publié le 29 mai 2023 à 23h17, mis à jour le 30 mai 2023 à 11h02

Source : TF1 Info

Une trentaine de membres de la force de l'Otan au Kosovo ont été blessés au cours de heurts dans le nord du pays.
Des manifestants serbes réclamaient le retrait de maires albanais.
Plusieurs soldats italiens et hongrois de la KFOR ont été ciblés.

Une trentaine de membres de la force de l'Otan au Kosovo ont été blessés, lundi 29 mai, lors d'émeutes au Kosovo. Elles se sont déroulées en marge de manifestations de Serbes réclamant le retrait de maires albanais. Plusieurs soldats des contingents italien et hongrois de la KFOR "ont été la cible d'attaques non provoquées et ont subi des blessures traumatiques avec des fractures et des brûlures dues à l'explosion d'engins incendiaires" en "contenant les franges les plus actives de la foule", a détaillé la force multinationale dans un communiqué. 

Des maires albanais dans des communes à majorité serbe

Lundi, la police kosovare avait dispersé à l'aide de gaz lacrymogènes des manifestants serbes, qui réclamaient le retrait du nord du Kosovo, où leur communauté est majoritaire, des maires albanais qui viennent d'y prendre leurs fonctions. Ces édiles, que les protestataires ne considèrent pas comme leurs représentants légitimes, ont été désignés à l'issue des élections locales organisées par les autorités kosovares le 23 avril dans des municipalités en majorité peuplées de Serbes, mais qui avaient très largement boycotté ce scrutin : seuls 1500 électeurs, sur environ 45.000 inscrits, y avaient pris part. 

L'Otan et l'Italie condamnent les violences contre la KFOR

Dans le nord du territoire kosovar vivent de nombreux Serbes restés fidèles à Belgrade, qui rejettent encore l'indépendance proclamée en 2008 du Kosovo, qui se détachait alors de la Serbie. Des incidents s'étaient déjà produits vendredi dernier dans plusieurs localités de cette région, lorsque des maires albanais de souche étaient allés prendre leurs fonctions, accompagnés par la police. 

La force de l'Otan déployée au Kosovo (KFOR) a dit avoir "renforcé sa présence" dans le nord et a exhorté Belgrade et Pristina à reprendre le dialogue. Une centaine de soldats de la KFOR avaient été déployés autour de la mairie de Zvecan. Les attaques contre ses soldats ont été qualifiées d'"inacceptables" par l'Alliance atlantique à Bruxelles, et condamnées par la Première ministre italienne, Georgia Meloni. De son côté, le ministre des Affaires étrangères russe a estimé que "les Serbes combattaient pour leurs droits dans le nord du Kosovo", martelant la ligne du Kremlin qui tient l'Occident pour responsable du morcellement de l'ex-Yougoslavie.

Les poussées de fièvre sont fréquentes dans le nord du Kosovo, où les Serbes sont localement majoritaires. Quelque 120.000 Serbes vivent dans ce pays d'1,8 million d'habitants, très majoritairement albanais. Plusieurs chancelleries occidentales, dont la France, avaient exhorté dès vendredi les autorités du Kosovo "à immédiatement revenir sur leur décision" de déployer leurs forces spéciales, ajoutant être aussi "préoccupés par la décision de la Serbie de relever le niveau de préparation" de son armée. 


F.Se

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