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La guerre en Ukraine met les stocks d’armes occidentaux sous pression

A mesure que le conflit dure et s’intensifie, les arsenaux se vident, au point d’avoir atteint un niveau critique, y compris aux Etats-Unis. Le Pentagone multiplie les commandes de matériel, mais reconstituer les réserves ne sera pas aisé.

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Publié le 22 novembre 2022 à 05h19, modifié le 22 novembre 2022 à 05h20

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Une recrue ukrainienne se forme à l’utilisation de l’arme antichar Javelin lors d’un entraînement avec l’armée britannique, près de Durrington, dans le sud de l’Angleterre, le 11 octobre 2022.

Combien de temps les Occidentaux peuvent-ils tenir ? Neuf mois après le lancement de l’offensive russe en Ukraine, l’inquiétude grandit sur la capacité des alliés de Kiev à maintenir le rythme de leurs livraisons d’armes, essentielles pour permettre à l’armée ukrainienne de résister aux troupes de Moscou. « Les stocks de munitions sont en train de se vider extrêmement rapidement dans les arsenaux occidentaux. Désormais, les pays doivent prendre dans leurs stocks critiques s’ils veulent soutenir l’Ukraine », a alerté Kusti Salm, secrétaire permanent du ministère de la défense d’Estonie, lors d’un entretien avec la presse le 17 novembre.

Présentée comme le premier conflit de « haute intensité » depuis la fin de la guerre froide, la confrontation entre Russes et Ukrainiens se révèle extrêmement consommatrice de matériels. Selon les experts militaires, les Russes et les Ukrainiens ont respectivement tiré jusqu’à 60 000 et 20 000 obus par jour au plus fort des combats cet été – le rythme serait redescendu à respectivement 20 000 et 7 000 tirs quotidiens, affirme le Pentagone. Le site Internet Oryx, qui comptabilise les destructions matérielles de chaque camp sur la base de preuves vidéos, estime que l’armée russe a perdu plus de 1 500 chars depuis le 24 février, soit la moitié de son parc en activité. Moins documentées, les pertes ukrainiennes en matériels seraient elles aussi importantes.

Pour alimenter le Moloch de la guerre de « haute intensité » et permettre aux Ukrainiens de répondre au déluge de feu des Russes, les Occidentaux ont ouvert en grand leurs arsenaux, en premier lieu les Etats-Unis, qui assurent les deux tiers de l’aide militaire. Le Pentagone a officiellement livré plus d’un million d’obus à Kiev depuis le 24 février : 924 000 de calibre 155 mm, 125 000 de 120 mm, 180 000 de 105 mm… Même chose pour les armes portatives, très utiles dans le combat rapproché. En neuf mois, les Ukrainiens ont reçu près de 50 000 missiles antichars sortis des stocks américains, dont plus de 8 500 Javelin, une arme qui a contribué à stopper les avancées de chars russes sur Kiev au début de la guerre. Quelque 1 600 missiles antiaériens Stinger ont également été livrés, ainsi que près de 3 000 drones Switchblade et Phoenix Ghost.

Diminution des dépenses militaires

Résultat : les réserves occidentales s’amenuisent et des matériels seraient à un niveau critique, y compris outre-Atlantique. « Certains stocks américains atteignent les niveaux minimaux nécessaires aux plans de guerre et à l’entraînement », estime Mark Cancian, chercheur au Center for Strategic and International Studies (CSIS), un cercle de réflexion basé à Washington, dans une note diffusée le 16 septembre. Selon cet expert, les Etats-Unis auraient livré à Kiev le tiers de leurs réserves de missiles Javelin et Stinger, et leurs stocks de missiles GMLRS, qui équipent les lance-roquettes Himars si utiles aux Ukrainiens, seraient sous pression. « Pour aider l’Ukraine, les Etats-Unis ont épuisé leurs propres stocks d’armes essentielles », abondent les chercheurs du Center for a New American Security (CNAS), un autre think tank de Washington spécialiste des questions de sécurité, dans un rapport publié le 17 novembre. Les Russes ne sont pas en reste et sont de leur côté obligés de se tourner vers l’Iran et la Corée du Nord pour obtenir des obus, des drones ou des missiles.

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