Alors que les jeunes filles ont leurs règles de plus en plus tôt, l'information à l'école reste lacunaire

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Alors que les jeunes filles ont leurs règles de plus en plus tôt, l'information à l'école reste lacunaire

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De nombreuses collégiennes déplorent le manque d'information autour des menstruations [photo d'illustration].
De nombreuses collégiennes déplorent le manque d'information autour des menstruations [photo d'illustration].
© Getty - Maskot

À l'occasion de la journée internationale des droits des filles, l’association Règles élémentaires publie un baromètre sur la perception des menstruations, notamment au collège. Les jeunes filles sont dépourvues d’informations et de solutions pour gérer leurs règles pendant leur scolarité.

Sortie de collège. Mathilde, 14 ans, est en 3ème. Ses premières règles remontent à ses 12 ans. Des moqueries, elle en a subi, comme beaucoup de ses camarades. "Dès qu’on a une petite tâche, les autres peuvent dire : 'oh regardez, elle a une tâche, c’est horrible'. C’est quand même malheureux", déplore-t-elle. Une anecdote parmi tant d’autres qui montrent bien que les collégiennes se retrouvent souvent sans information autour des menstruations, et encore très régulièrement victimes de railleries.

Les premières règles arrivent de plus en plus tôt : à 12 ans et 2 mois en moyenne (soit 5 mois de moins qu’il y a 30 ans). Près de 80% des jeunes filles ont leurs premières règles avant 13 ans, soit avant la fin de la 5ème, et 20% ont leurs règles à l’école primaire. Or ces établissements ne sont pas du tout équipés pour gérer les règles. Autre donnée éloquente :  dans le programme officiel, l'enseignement sur les règles se fait, le plus souvent, en classe de 4ème, en SVT.

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"Les règles, encore un tabou en France en 2023"

Sofian, 15 ans, le reconnaît, les moqueries autour des règles sont fréquentes. "Quand on est entre nous, on n’a pas toujours les bons comportements", concède-t-il. "Et du coup, on n’est pas toujours très malins. Il faudrait plus de sensibilisation autour de ce sujet". "Les règles, c’est encore un tabou en France en 2023", abonde Sarah, 13 ans.

C’est bien le nœud du problème. Selon le baromètre dévoilé ce mercredi par l’association Règles élémentaires, si près des trois quarts des jeunes filles interrogées déclarent avoir reçu des informations à l’école, seules 50% des moins de 13 ans en ont bénéficié. Pourtant, celles qui ont pu en bénéficier le constatent : avoir des informations sur les règles leur a permis de mieux comprendre leur corps, étape clé pour l’égalité, et accompagner l’entrée dans la puberté.

Un facteur de stress pour 80% des jeunes filles

"C’est encore un impensé à l’école", estime Maud Leblon, directrice de Règles élémentaires. "Ne pas penser aux règles aux collèges, c’est ne pas penser que la moitié des élèves du collège ont leurs règles et qu’évidemment ça les impacte, en moyenne, un quart du temps. Rien n’est adapté pour ça ou presque. Les collégiennes doivent donc se débrouiller, subir des moqueries et des humiliations, ou être plus globalement dans l’angoisse de vivre ça à l’école."

L’association Règles élémentaires milite pour la généralisation des cours d’éducation menstruelle et la mise à disposition de protections périodiques dans tous les collèges.

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