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Catastrophe naturelle

Séisme en Turquie et Syrie : plus de 35 000 morts et un bilan qui pourrait «doubler», avertit l’ONU

Séismes en Turquie et en Syriedossier
Près d’une semaine après le puissant tremblement de terre qui a ébranlé la Turquie et la Syrie, les sauveteurs ont encore sorti des décombres ce dimanche des personnes vivantes, tandis que l’ONU s’attend à ce que le bilan humain s’alourdisse encore. Lundi, il s’établit à plus de 35 000 morts.
par LIBERATION et AFP
publié le 12 février 2023 à 10h54
(mis à jour le 13 février 2023 à 11h11)

«Tu es un miracle» : dans une vidéo partagée par l’agence turque Anadolu sur Twitter, une adolescente de 13 ans est extraite des décombres à Gaziantep en Turquie, près d’une semaine après le puissant séisme dans le pays et en Syrie. Et ce, alors que le bilan ne cesse de grimper : selon les derniers chiffres officiels publiés lundi 13 février, le tremblement de terre d’une magnitude de 7,8 a fait au moins 35 225 morts.

Dans la province d’Antioche (Sud), un petit garçon de sept mois, Hamza, a aussi été retrouvé vivant, recroquevillé sous une dalle où il a passé plus de 140 heures, a rapporté dans la nuit l’agence de presse IHA. Une fillette de deux ans, Asya, a été sauvée dans la même région.

Opérant dans un froid glacial, des sauveteurs ont également retiré vivante des décombres une femme de 70 ans dans la province turque de Kahramanmaraş. L’agence de presse turque Anadolu a également mentionné le sauvetage d’une mère de 35 ans et de sa fille de six ans, dans un immeuble détruit de la province d’Adiyaman.

Une situation humanitaire inquiétante

Dans le détail, 31 643 morts ont été recensés dans le sud de la Turquie et 3 581 en Syrie. En visite à Kahramanmaraş en Turquie, le chef de l’agence humanitaire de l’ONU Martin Griffiths a déclaré à Sky News que le bilan, alors estimé à plus de 28 000 morts, «doublera ou plus».

«Bientôt, les personnes chargées des recherches et des secours laisseront la place aux agences humanitaires dont le travail consiste à s’occuper, au cours des prochains mois, du nombre extraordinaire de personnes affectées», a-t-il ajouté samedi, dans une vidéo postée sur son compte Twitter.

Près de 32 000 personnes sont mobilisées pour les opérations de recherche et de secours en Turquie, ainsi que plus de 8 000 secouristes étrangers selon l’agence turque chargée des catastrophes naturelles. Un point de passage a en outre été ouvert entre la Turquie et l’Arménie, pour la première fois depuis 35 ans, pour permettre l’arrivée d’aide humanitaire.

L’effondrement brutal des bâtiments, qui trahit leur médiocre construction et n’a laissé pratiquement aucune chance à leurs résidents, suscite la colère dans le pays. Les médias turcs ont annoncé l’arrestation d’une douzaine d’entrepreneurs du secteur du bâtiment dans le sud du pays. D’autres arrestations sont attendues.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que 26 millions de personnes pourraient avoir été touchées en Turquie et en Syrie, dont «environ cinq millions de personnes vulnérables», et a lancé samedi un appel urgent pour collecter 42,8 millions de dollars.

Nouveaux convois d’aide humanitaire

Si l’aide internationale afflue en Turquie, l’accès à la Syrie en guerre, dont le régime est sous le coup de sanctions internationales, s’avère plus compliqué. En visite à Alep, dans le Nord-Ouest de la Syrie, durement frappée par le séisme, le chef de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus a dit avoir «le cœur brisé en voyant les conditions auxquelles les survivants sont confrontés - un temps glacial et un accès extrêmement limité aux abris, à la nourriture, à l’eau, au chauffage et aux soins médicaux». Les organisations humanitaires s’inquiètent particulièrement de la propagation du choléra, réapparu en Syrie.

Le gouvernement syrien a autorisé vendredi «l’acheminement des aides humanitaires à l’ensemble» du pays - y compris les zones tenues par les rebelles - où 5,3 millions de personnes risquent de se retrouver sans abri. Damas a précisé que la distribution de l’aide devrait être «supervisée par le Comité international de la Croix-Rouge et le Croissant-Rouge syrien», avec l’appui de l’ONU. Jusque-là, la quasi-totalité de l’aide fournie aux zones rebelles transitait au compte-gouttes, à partir de la Turquie par le point de passage de Bab al-Hawa, le seul actuellement garanti par les Nations Unies.

Un nouveau convoi de l’ONU est arrivé ce dimanche en Syrie depuis la Turquie. Dix camions ont franchi la frontière au point de passage de Bab-al Hawa, dans le nord-ouest de la Syrie, apportant de quoi confectionner des abris d’urgence avec des bâches en plastique, des couvertures, des matelas, des cordes ou encore des vis et des clous, entre autres.

Selon un responsable du ministère syrien des Transports, 62 avions chargés d’aide ont jusqu’à présent atterri dans le pays et d’autres ont attendus dans les heures et jours à venir, en provenance notamment d’Arabie saoudite.

Mis à jour à 13h35 avec l’arrivée d’un nouveau convoi humanitaire ce dimanche

Mis à jour à 15h21 avec l’actualisation du bilan, passé de 28 000 morts à 33 000

Mis à jour le 13/02 à 11h11 avec le bilan à 35 000 morts

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