"Un missile, ça prendrait une minute" : quand Poutine menaçait Boris Johnson

  • À l'époque de cet appel, Vladimir Poutine continuait à soutenir qu'il n'avait aucune intention d'envahir son voisin ukrainien, malgré l'afflux massif de militaires russes dans les régions frontalières.
    À l'époque de cet appel, Vladimir Poutine continuait à soutenir qu'il n'avait aucune intention d'envahir son voisin ukrainien, malgré l'afflux massif de militaires russes dans les régions frontalières. POOL AFP
Publié le , mis à jour
V.G. avec AFP

l'essentiel Dans un documentaire exclusif de la BBC diffusé ce lundi 30 janvier, l'ex-Premier ministre britannique Boris Johnson raconte son "très long" et "extraordinaire" appel avec le président russe Vladimir Poutine début février dernier.

L'ex-Premier ministre britannique Boris Johnson raconte dans un documentaire de la BBC que le président russe Vladimir Poutine l'a "en quelque sorte menacé" avant l'invasion de l'Ukraine en lui lançant : "Un missile, ça prendrait une minute".

Le Kremlin a réagi lundi matin en accusant Boris Johnson de "mensonge". "C'est soit un mensonge délibéré, mais alors dans quel but ? Soit c'est un mensonge involontaire, dans la mesure où il n'a pas compris ce que lui disait le président Poutine", a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Il a assuré qu'il n'y avait eu "aucune menace au moyen de missiles".

Dans le documentaire de la BBC en trois parties, dont le premier épisode est diffusé lundi soir sur BBC Two, l'ancien chef du gouvernement britannique raconte son "très long" et "extraordinaire" appel avec le président russe après sa visite à Kiev début février dernier.

"Boris, je ne veux pas vous faire de mal"

À cette époque, Vladimir Poutine continuait à soutenir qu'il n'avait aucune intention d'envahir son voisin ukrainien, malgré l'afflux massif de militaires russes dans les régions frontalières. Boris Johnson, lui, raconte qu'il avait averti le président russe des dures sanctions que prendraient les Occidentaux s'il s'engageait dans cette voie. "Il a dit : 'Boris, vous dites que l'Ukraine ne va pas rejoindre l'Otan de sitôt. (...) Qu'est-ce que vous entendez par 'pas de sitôt' ?", raconte Boris Johnson. "Eh bien elle ne va pas rejoindre l'Otan dans un avenir proche, vous le savez parfaitement", poursuit l'ex-dirigeant britannique, soutien de la première heure des Ukrainiens.

"À un moment donné, il m'a en quelque sorte menacé et a dit : 'Boris, je ne veux pas vous faire de mal, mais avec un missile, ça prendrait une minute' ou quelque chose comme ça", poursuit Boris Johnson. "Je pense que d'après le ton très détendu qu'il prenait, le détachement qu'il semblait avoir, il se jouait de mes tentatives de l'amener à négocier", ajoute l'ex-dirigeant britannique, qui a quitté Downing Street début septembre après une succession de scandales.

Dans le documentaire, le président ukrainien Volodymyr Zelensky raconte quant à lui comment il en est venu à enrager contre l'attitude des Occidentaux à l'époque: "Si vous savez que demain, la Russie va envahir l'Ukraine, pourquoi donc est-ce que vous ne me donnez pas aujourd'hui de quoi l'arrêter ? Si vous ne pouvez pas, alors arrêtez-la vous-mêmes."

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Les commentaires (14)
tejack Il y a 1 année Le 31/01/2023 à 00:03

poutine avait aussi menacé sarkozy lors d'une entrevue lorsqu'il était à la barre du pays.
bon après, vrai ou pas vrai, difficile à dire ...

frederic_langlois Il y a 1 année Le 07/02/2023 à 13:12

Qui n'a t-il pas menacé ?

bibounet31 Il y a 1 année Le 30/01/2023 à 22:12

sacré Boris : il va en faire un livre

Laurent813112 Il y a 1 année Le 30/01/2023 à 17:03

c'est ça qui est bien dans nos démocraties c'est que l'on peut croire tous nos dirigeants, ils ne mentent jamais.
Contrairement aux autres qui mentent tout le temps.

c'est pratique on n'a même plus besoin de se poser de question, il suffit de boire leurs saintes paroles et d'interdire celles des autres.

Un peu ce qu'il font chez eux d'ailleurs...sauf que nous on a toujours raison et eux toujours tort. la guerre froide c'est simple.

frederic_langlois Il y a 1 année Le 07/02/2023 à 13:09

Disons qu'on a tendance à croire Johnson (purée, j'ai bien dit ça ?!?) quand on connait le passif de Poutine