Violences conjugales : Adrien Quatennens condamné à 4 mois de prison avec sursis

Publié le 13 décembre 2022 à 10h37, mis à jour le 13 décembre 2022 à 22h53

Source : JT 20h Semaine

Adrien Quatennens a comparu ce mardi au tribunal de Lille dans une procédure de "plaider-coupable".
L'ex-numéro deux de La France insoumise avait reconnu une gifle contre son épouse et des SMS répétés.
Il a été condamné à 4 mois de prison avec sursis et à 2000 euros d'amende.

Il est arrivé ce 13 décembre vers 8h30 au tribunal de Lille pour sa comparution dans une procédure de "plaider-coupable". Le député LFI du Nord Adrien Quatennens, a été condamné ce mardi à Lille dans une procédure de plaider-coupable à 4 mois de prison avec sursis pour des "violences" sur son épouse, ainsi que des SMS répétés dans le cadre de leur séparation.

Le député, en jean bleu et doudoune noire, est condamné pour "violences sans incapacité commises par conjoint" entre octobre et décembre 2021, ainsi que pour "envoi régulier et malveillant de messages" à son épouse, par SMS et WhatsApp, entre août et septembre 2022, a précisé le juge.

Son avocate, Me Jade Dousselin, avait affirmé que deux faits avaient été retenus par le parquet : une gifle infligée à sa femme "il y a plus d'un an" dans un contexte "d'agressivité mutuelle", ainsi que des SMS envoyés après la séparation du couple et "dont l'absence de caractère malveillant" a "été reconnue". Il devra également verser 2000 euros de dommages et intérêts pour préjudice moral.

Et l'avocate d'ajouter : "Le sentiment de Mr Quatennens aujourd'hui - c'est ce qu'a indiqué Mme le procureur de la République -, est que cette peine de quatre mois avec sursis est un avertissement solennel, celui d'un homme dont on sait qu'il ne reviendra pas devant la justice, dont on sait qui il est, dont on sait que ce n'est pas violent dans son couple".

Pour Me Jade Dousselin, il s'agit d'un "avertissement solennel qui ne l'empêche pas - aucune décision n'a été prise en ce sens - de pouvoir réintégrer l'Assemblée et poursuivre son mandat électif".

Son épouse était présente dans la salle

Cette peine a été proposée mardi matin par la procureure de la République de Lille à M. Quatennens, qui l'a acceptée. Elle a ensuite été homologuée publiquement par un juge, à l'issue d'un huis clos prononcé pour "assurer le respect de la vie privée et intime des personnes" ainsi que la "sérénité des débats". 

Son épouse Céline était présente dans la salle d'audience, accompagnée d'un avocat.  Elle avait porté plainte en septembre après avoir d'abord déposé deux mains courantes, a dénoncé deux mois plus tard dans un communiqué à l'AFP des "violences physiques et psychologiques" exercées depuis "plusieurs années" par son mari, évoquant "ses colères" et "ses crises".

Retour ou non de M. Quatennens dans l'hémicycle?

La peine désormais connue, se pose la question du retour ou non de l'ex-numéro 2 de LFI dans l'hémicycle, ainsi que de sa place au sein du groupe parlementaire. Il reste pour l'instant exclu des activités de son groupe.

"Le sujet sur lequel nous réfléchissons, c'est quelles sont les conditions, quelles sont les modalités d'un éventuel retour", avait déclaré lundi sur France Inter le député LFI des Bouches-du-Rhône, Manuel Bompard, qui doit bientôt prendre la tête de la nouvelle coordination de LFI, après le retrait d'Adrien Quatennens.

"Personne" au sein du groupe parlementaire ne considère qu'un "retour est impossible", avait-il assuré, au moment où son parti est plongé dans des querelles internes sur sa direction.

La députée LFI de Seine-Saint-Denis Clémentine Autain avait insisté lundi dans Libération sur la nécessité de "prendre au sérieux la parole de Céline Quatennens", mais aussi de "se soucier de la réhabilitation d'Adrien Quatennens, sujet souvent éludé".

L'intéressé, lui, "compte revenir", mais il se pliera aux "conditions soumises par le groupe", avait affirmé lundi son entourage.

Des alliés socialistes et écologistes de LFI ont eux appelé à la démission du député.

Engagé dans une procédure de divorce conflictuelle, M. Quatennens n'a pas pris la parole depuis la révélation de l'affaire mi-septembre dans le Canard enchaîné, en dehors d'un long communiqué sur Twitter pour annoncer son retrait du poste de coordinateur LFI.

Jean-Luc Mélenchon, qui avait dans un premier temps affiché son soutien à son poulain, provoquant l'ire des militants féministes et une crise chez LFI, ne s'est pas exprimé depuis.


La rédaction de TF1info

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