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Le Cap-Vert, troisième pays d’Afrique à éradiquer le paludisme

L’archipel a fourni la preuve que la chaîne de transmission domestique par les moustiques est interrompue à l’échelle nationale pendant au moins trois années consécutives.

Le Monde avec AFP

Publié le 15 janvier 2024 à 10h31, modifié le 22 janvier 2024 à 14h41

Temps de Lecture 2 min.

Le Cap-Vert, archipel dans l’océan Atlantique, est devenu vendredi 12 décembre le troisième pays d’Afrique où le paludisme est officiellement considéré comme éradiqué, alors que la maladie continue à tuer des centaines de milliers de personnes sur le continent chaque année.

Le Cap-Vert, Etat insulaire d’environ 500 000 habitants, est le premier pays d’Afrique subsaharienne depuis cinquante ans – et l’île Maurice en 1973 – auquel l’Organisation mondiale de la santé (OMS) reconnaît d’avoir entièrement éliminé le paludisme. L’OMS parle dans un communiqué de « succès significatif en matière de santé globale ».

Plus de quarante Etats ont obtenu la même certification, décernée quand un pays fournit la preuve que la chaîne de transmission domestique par les moustiques est interrompue à l’échelle nationale pendant au moins trois années consécutives. En Afrique, outre l’île Maurice et le Cap-Vert, l’Algérie a été déclarée exempte de paludisme en 2019.

« Un rayon d’espoir »

Le paludisme (ou malaria) continue cependant à causer la mort d’un nombre estimé en 2022 à 608 000 personnes, pour près de 250 millions de contaminations à travers le monde, précise le site de l’OMS. La cinquantaine de pays africains supporte une part disproportionnée du tribut, avec 580 000 décès, soit 95 % du total mondial, et 94 % des contaminations. Les enfants de moins de 5 ans représentent 80 % des décès en Afrique.

« La réussite du Cap-Vert est un rayon d’espoir pour la région africaine et au-delà. Elle démontre qu’avec une volonté politique forte, des politiques efficaces, un engagement communautaire et une collaboration multisectorielle, éliminer le paludisme est un objectif atteignable », déclare le docteur Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, citée par l’organisation.

Ce succès, après d’autres, « nous fait espérer que, grâce aux outils existants ou nouveaux, notamment les vaccins, nous pouvons nous prendre à rêver d’un monde sans paludisme », renchérit le directeur général de l’OMS, le docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus. Il a remis la certification au premier ministre cap-verdien, Ulisses Correia e Silva, vendredi dans la capitale Praia.

Le paludisme est transmis à l’être humain essentiellement par les piqûres de certains types de moustiques femelles infectés et sévit principalement sous les tropiques. Il peut aussi se transmettre par transfusion sanguine et par des aiguilles contaminées. Il peut être bénin, avec des symptômes comme la fièvre et les maux de tête, mais aussi provoquer la mort en 24 heures avec le parasite Plasmodium falciparum, qui est le plus répandu en Afrique.

Aubaine touristique

Le combat contre la malaria a longtemps surtout consisté dans la prévention avec l’emploi de moustiquaires ou la prise de médicaments préventifs, et le recours aux insecticides. L’OMS écrit cependant sur son site recommander deux vaccins depuis 2021.

Le premier ministre cap-verdien a souligné le profit attendu de l’éradication du paludisme. « Pour un pays dont la principale activité économique est le tourisme, l’éradication du paludisme signifie l’élimination d’une contrainte à la mobilité et aussi le renforcement de la perception de sécurité sanitaire, et nous espérons désormais des meilleurs résultats dans le tourisme », a-t-il souligné à l’AFP. Le tourisme représente environ 25 % du PIB cap-verdien.

L’OMS rappelle qu’avant les années 1950, l’archipel connaissait régulièrement de graves épidémies et que toutes les îles étaient touchées. Le pays a réussi à éliminer la maladie en 1967 et en 1983 en procédant à des pulvérisations d’insecticides, mais des erreurs ultérieures ont permis au mal de revenir. Depuis le dernier pic à la fin des années 1980, le paludisme ne subsistait plus que dans deux îles, Santiago et Boa Vista, précise l’OMS.

L’élimination du paludisme est devenue un objectif de santé nationale au Cap-Vert en 2007 et a donné lieu à un plan stratégique entre 2009 et 2013, mentionne-t-elle. L’OMS invoque des diagnostics plus généralisés, des traitements plus précoces et la gratuité des soins dispensés aux étrangers. Le Cap-Vert a maintenu la vigilance malgré la pandémie de Covid-19, salue-t-elle.

Le Monde avec AFP

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