Burgers, sucreries, gâteaux… Les industriels de l’agroalimentaire rivalisent d’ingéniosité pour donner envie à nos chères têtes blondes. Le hic, c’est que ces produits sont mauvais pour la santé. La dernière enquête de l'ONG Foodwatch publiée mardi 12 septembre note que 9 produits destinés aux enfants sur 10 sont “trop gras, trop sucrés, trop salés selon les critères nutritionnels de l’Organisation mondiale de la santé (OMS)”. L’étude, relayée par BFM Business, se base sur 228 produits. Considérés comme de la “malbouffe” par l’OMS, ils sont promus par d’intenses campagnes de pub visant le jeune public. Un marketing que Foodwatch dénonce.

Selon l’association, ces 9 produits sur 10 ne devraient pas avoir le droit de faire ce genre de publicités. “Les McDonald's, Nestlé, Unilever, Mondelez, Burger King et […] Lindt incitent les enfants à consommer des aliments mauvais pour leur santé. À rebours du consensus des experts de santé, le gouvernement ignore les recommandations d’un encadrement strict de ces pratiques délétères”, fustige l’enquête. “Ce matraquage quotidien sape les efforts d’éducation des parents tandis que les plus jeunes, séduits, développent des préférences alimentaires catastrophiques pour leur santé.”

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Pour Audrey Morice, chargée de campagnes chez Foodwatch France, les “géants de la malbouffe” frôlent la “manipulation” afin de “s’immiscer au sein des familles”. Et ce, malgré toute la bonne volonté des parents, pointe-t-elle auprès de nos confères, “impuissants face à ces techniques marketing agressives”. L’ONG s'interroge aussi sur les 23 “géants de la bouffe” qui se sont engagés à ne plus cibler les enfants de moins de 13 ans dans leurs campagnes marketing. Un engagement qui ne prend pas en compte les “produits qui respectent des critères nutritionnels qu’ils ont eux-mêmes fixés”. Et Foodwatch d’insister : “Quoi de mieux, pour jouer, que de fixer ses propres règles du jeu ?"

Parmi ces produits, on retrouve notamment Pitch, que l’ONG épingle “pour ses tournées d’été avec ses stands de distribution de brioches et [qui] appâte les enfants avec ses jeux et structures gonflables, un club de plage version malbouffe”. Il y a aussi le géant Bel, qui “a noué un partenariat de dix ans avec Disneyland Paris : ses Kiri Goûter, les Babybel ou la Vache qui rit, trop salés pour la santé des enfants, sont les vedettes de la sortie de plusieurs attractions du parc”, tance l’enquête. Foodwatch dénonce aussi l’association de certaines célébrités appréciées des enfants pour promouvoir des produits, comme les “rappeurs toulousains Bigflo & Oli, adorés des 9-15 ans”, dont la tournée est sponsorisée par Hollywood Chewing Gum, ou encore le rappeur Jul, qui fait la publicité d’Oasis.

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Afin d’endiguer la situation et de réduire l’influence des industriels de l’alimentation sur les enfants et les adolescents, l’ONG se tourne vers les autorités. Foodwatch aimerait voir réglementer ces campagnes marketing. “La commercialisation des produits trop gras, trop sucrés, trop salés destinés aux enfants ne devrait être autorisée que pour les aliments qui répondent aux critères nutritionnels du modèle de l’OMS”, insiste même l'association, dont une pétition en ligne a recueilli à ce jour 48.239 signatures.