Cancer du cerveau : la guérison d'un enfant ouvre de grands espoirs pour la recherche

Par La Provence (avec AFP)

Malgré les progrès dans la prise en charge des cancers pédiatriques, au centre d'une journée mondiale jeudi, cette tumeur touchant entre 50 et 100 enfants et adolescents chaque année en France représente un défi pour le monde médical.

Malgré les progrès dans la prise en charge des cancers pédiatriques, au centre d'une journée mondiale jeudi, cette tumeur touchant entre 50 et 100 enfants et adolescents chaque année en France représente un défi pour le monde médical.

Photo d'illustration La Provence

Un enfant belge, Lucas, aujourd'hui âgé de 13 ans, a pourtant défié tous les pronostics : diagnostiqué à 6 ans de cette maladie réputée incurable, il est désormais considéré comme guéri, son cerveau ne présentant plus de signe de la tumeur.

Rare mais fatal, le gliome infiltrant du tronc cérébral est l'une des formes les plus redoutables des cancers du cerveau pédiatriques. Un enfant, pourtant, semble défier les statistiques: sa guérison, unique au monde, suscite aujourd'hui de grands espoirs pour la recherche.

Malgré les progrès dans la prise en charge des cancers pédiatriques, au centre d'une journée mondiale jeudi, cette tumeur touchant entre 50 et 100 enfants et adolescents chaque année en France représente un défi pour le monde médical.

Si le taux de survie à cinq ans d'un cancer pédiatrique atteint désormais 85%, certains d'entre eux, dont le gliome infiltrant du tronc cérébral, restent de mauvais pronostic.

Inopérable, ce cancer est traité habituellement par une radiothérapie, qui permet parfois de freiner la maladie mais dont l'effet est transitoire. Aucun médicament n'a encore démontré son efficacité.

L'évolution est en effet très rapide et l'issue généralement fatale dans les 9 à 12 mois suivant la découverte de la tumeur.

Un enfant belge, Lucas, aujourd'hui âgé de 13 ans, a pourtant défié tous les pronostics : diagnostiqué à 6 ans de cette maladie réputée incurable, il est désormais considéré comme guéri, son cerveau ne présentant plus de signe de la tumeur.

"Lucas a explosé tous les compteurs de vie", se réjouit auprès de l'AFP son médecin, Jacques Grill, pilote du programme Tumeurs cérébrales du département de cancérologie pédiatrique du centre anti-cancer Gustave-Roussy, au sud de Paris.

Le pédiatre se remémore avec émotion avoir annoncé il y a sept ans aux parents de Lucas que leur fils allait mourir.

À l'époque, sa famille est venue le faire soigner en France, où le petit garçon est l'un des premiers patients à intégrer un essai clinique pour tester un nouveau médicament, une thérapie ciblée.

D'emblée, Lucas répond très bien au traitement. "Au fil des IRM, j'ai vu la tumeur complètement disparaître", raconte le Dr Grill, qui n'ose, malgré ces résultats miraculeux, décider d'arrêter le médicament. Jusqu'à ce qu'il comprenne, il y a un an et demi, que l'enfant avait lui-même cessé de le prendre.

"Un cas comme lui, je n'en connais pas d'autre dans le monde", confie le médecin, dont l'équipe a commencé les recherches sur ce cancer il y a une quinzaine d'années.

Reste à comprendre pourquoi Lucas a guéri et comment son cas médical pourrait apporter de l'espoir à des centaines de jeunes à l'avenir.

Une dizaine d'autres enfants inclus dans le même essai clinique ont vu leur espérance de vie dépasser les statistiques et sont toujours en vie plusieurs années après le diagnostic - mais leur cancer n'a pas complètement disparu.