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Un Japonais sera le premier astronaute non-Américain à poser le pied sur la Lune

Les deux pays ont annoncé mercredi 10 avril au soir la présence d’un astronaute nippon à bord de la future mission du programme américain Artémis, censée atterrir sur notre satellite en 2026.
par LIBERATION et AFP
publié le 11 avril 2024 à 9h00

Un astronaute japonais sera le premier non-Américain à atterrir sur la Lune, dans le cadre d’une mission du programme américain Artémis, ont déclaré mercredi les dirigeants des deux pays. Les Etats-Unis ont ainsi offert au Japon, proche allié avec lequel ils cherchent à resserrer encore davantage leurs liens, une place que nombre de nations auraient rêvé décrocher.

«Deux astronautes japonais prendront part à de futures missions américaines, et l’un d’eux sera le premier non-Américain à atterrir sur la Lune», a déclaré le président des Etats-Unis, Joe Biden, lors d’une conférence de presse commune à Washington avec le Premier ministre japonais Fumio Kishida. Ce dernier, en visite officielle, a salué «un formidable succès dans le domaine spatial», en annonçant que le Japon fournirait en échange un rover lunaire ultra-sophistiqué.

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Le programme américain Artémis a pour but d’établir une présence humaine durable sur la Lune. Entre 1969 et 1972, le programme Apollo y avait emmené 12 hommes américains, tous blancs. Il s’agit des seuls humains à avoir foulé le sol lunaire jusqu’à présent. Les Etats-Unis offrent ainsi à leur proche allié une place que nombre de nations auraient rêvé décrocher.

«L’Amérique ne marchera plus sur la Lune seule», s’est réjoui mercredi le patron de la Nasa, Bill Nelson, dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux. «La diplomatie est bonne pour les découvertes. Et les découvertes sont bonnes pour la diplomatie», a-t-il ajouté.

Le programme Artémis a été inauguré en 2022 avec Artémis 1, qui a fait voler avec succès un vaisseau à vide autour de la Lune. Artémis 2 est prévue pour 2025 et doit envoyer quatre astronautes pour un voyage autour de la Lune, sans s’y poser. Il s’agira de trois Américains et d’un Canadien, déjà en cours d’entraînement. La première mission Artémis à envoyer des astronautes sur la Lune, Artémis 3, est planifiée pour 2026. Elle doit être la première mission habitée à atterrir sur la surface lunaire depuis 1972. La composition de son équipage n’est pas encore connue.

Tokyo et Washington coopèrent déjà étroitement dans le domaine spatial, notamment dans le cadre des opérations de la Station spatiale internationale.

Le rover que fournira le Japon sera pressurisé, contrairement aux véhicules lunaires commandés par la Nasa à des entreprises américaines. Dans un rover pressurisé, les astronautes n’auront pas besoin de porter de combinaison et pourront parcourir de plus grandes distances. «Il s’agit d’un habitat mobile, d’un laboratoire, d’une maison et d’un explorateur lunaire», a déclaré Bill Nelson. Deux astronautes devront pouvoir y vivre jusqu’à 30 jours d’affilée, a précisé la Nasa, qui a dit souhaiter pouvoir l’utiliser à partir de la mission Artémis 7.

Trois places réservées pour des Européens

L’Agence spatiale européenne (ESA) a, elle, déjà trois places réservées au sein du programme Artémis. Il a été acté qu’un astronaute européen serait à bord d’Artémis 4 et d’Artémis 5. L’ESA contribue en échange de manière importante à l’effort lunaire, en fournissant notamment l’étage de propulsion du vaisseau des astronautes et un module d’habitation pour la future station en orbite lunaire, Gateway.

Le Japon est par ailleurs devenu en janvier le cinquième pays à avoir réussi à se poser sur la Lune, en y faisant atterrir un robot. La Chine compte aussi y envoyer des humains d’ici 2030.

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