Inégalités d’accès aux soins : l’État attaqué en justice pour « inaction »

UFC-Que choisir dénonce « l’inaction » du gouvernement face aux inégalités d’accès aux soins. L’association a annoncé attaquer l’État en justice.

L.C. avec AFP

L'UFC-Que Choisir a annoncé attaquer l'État en justice pour son « inaction » dans le domaine de la santé, notamment face aux inégalités d'accès aux soins.
L'UFC-Que Choisir a annoncé attaquer l'État en justice pour son « inaction » dans le domaine de la santé, notamment face aux inégalités d'accès aux soins. © JEAN-MARC BARRERE / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Temps de lecture : 2 min

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L'UFC-Que choisir face à l'État français. En annonçant attaquer le gouvernement en justice mardi 21 novembre, l'association de consommateurs veut dénoncer « l'inaction » des élus face aux inégalités croissantes d'accès aux soins et ainsi les pousser à agir. Cette action en justice fait suite à la parution d'une étude sur « l'aggravation dramatique » de la démographie médicale en France. UFC-Que choisir invite également les Français à signer et partager une pétition, pointant notamment « le refus obstiné des autorités de réguler l'installation des médecins ».

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« Après des années de négociations auprès des décideurs politiques qui restent sans réponse, l'UFC-Que choisir saisit aujourd'hui le Conseil d'État pour faire constater et sanctionner la coupable inaction gouvernementale » et « défendre le droit constitutionnel à la santé », écrit l'association dans un communiqué. « Sans surprise, la désertification médicale s'accentue, du fait de la hausse des besoins » et d'une « vague de départs en retraite », observe-t-elle.

50 % des généralistes refusent de nouveaux patients

Ainsi, 19,3 % des Français résident dans un désert médical pour l'ophtalmologie, 24,8 % des femmes dans un désert médical gynécologique et 28,9 % des enfants dans un désert médical pédiatrique, analyse l'UFC. En excluant les praticiens qui appliquent des dépassements d'honoraires, « la situation devient absolument catastrophique » : plus d'un enfant sur deux vit dans un lieu déserté des pédiatres, 59,3 % des Français dans un désert médical pour les ophtalmologues et 69,6 % des femmes pour les gynécologues », déplore l'UFC.

À LIRE AUSSI Les médecins bientôt interdits d'installation dans certains départements ? Les généralistes sont mieux répartis, avec 2,6 % des patients classés en désert médical, soit 1,7 million de personnes, auxquels l'association ajoute 21 % de patients ayant un « accès difficile » (densité au moins 30 % inférieure à la moyenne). Entre 2021 et 2023, 44,4 % de la population « a vu l'accessibilité aux généralistes se dégrader ».

Des bénévoles ont contacté anonymement 2 642 médecins généralistes pour leur demander s'ils accepteraient de les suivre en tant que médecin traitant. La majorité (51,5 %) ont refusé, contre 44 % lors d'une précédente enquête en 2019. La plupart suivaient déjà trop de patients (74 %), ou devaient bientôt partir en retraite (12 %).

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Commentaires (6)

  • Martinoune

    Les études de médecine sont gratuites en France... Comme beaucoup d'études...
    qd j'ai eu mon Capes en 1972. J'avais 10 ans d'obligation d'enseignement à rendre à l'état. C'était aussi vrai pour les gens entrant ds les Écoles Normales... Maintenant ?
    En conséquence il faudrait aussi que les toubibs soient contraints.
    . De plus les pharmaciens, les vétérinaires ne peuvent s'installer que ds des zones déterminées notamment pour éviter des déserts...
    alors pourquoi les médecins seraient privilégiés... Sachant que bcp st aussi députés ou sénateurs donc ils peuvent faire pression ?
    La féminisation a eu aussi un impact énorme... Temps partiel, bcp st des spécialistes... Uniquement sur Rv...
    Il serait temps de revoir de fond en comble les règles essentielles... Mais le courage des actes n'est pas le " fort" de nos politiques ! Bcp de discours mais le bon sens fait de plus en plus défaut...

  • petitbreton

    Le budget de cette honorable association doit être dur à boucler. Alors pourquoi pas une petite plainte en justice avec demande de dommages et intérêts.

  • Lacapelle

    Il ne faut pas oublier que c’est l’ordre des médecins qui a fait pression pour le Numerus Clausus et l’administration qui a vu la un moyen de limiter les dépenses. La réalité démographique était pourtant connue et la féminisation de la profession inévitable, donc la chute du nombre d’heures était parfaitement prévisible. Si nous n’arrivons pas à gérer des situations totalement prévisibles, il ne faut pas s’étonner de nos défaillances dans des domaines plus complexes.