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Emmanuel Macron attendu dans les Hautes-Alpes pour dévoiler le très attendu "plan eau" du gouvernement

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Le plan du gouvernement pour améliorer la gestion de l'eau est présenté ce jeudi par Emmanuel Macron depuis Savines-le-Lac dans les Hautes-Alpes. Voici ce que l'on sait du projet de l'exécutif pour préserver cette ressource menacée par les sécheresses et le réchauffement climatique.

Emmanuel Macron présente le 30 mars 2023 un plan très attendu destiné à améliorer la gestion de l'eau. Emmanuel Macron présente le 30 mars 2023 un plan très attendu destiné à améliorer la gestion de l'eau.
Emmanuel Macron présente le 30 mars 2023 un plan très attendu destiné à améliorer la gestion de l'eau. © Maxppp - Richard BRUNEL

Initialement prévu pour le 26 janvier, reporté à de multiples reprises, le "plan eau" du gouvernement est dévoilé ce jeudi par Emmanuel Macron à Savines-le-Lac (Hautes-Alpes). Objectif affiché : améliorer la gestion de cette ressource menacée par les sécheresses et le réchauffement climatique, qui "nous oblige à penser une sobriété dans l'eau" a souligné Christophe Béchu lundi sur France Inter. Le ministre de la Transition écologique et le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, seront aux côtés du chef de l'État dont c'est le premier déplacement en région depuis le début de la crise politique et sociale liée à la réforme des retraites, il y a deux mois.

Sécheresse historique, diminution du niveau des nappes phréatiques, changement du rythme des pluies : "Avec le changement climatique, le cycle de l'eau en France a connu d'importantes modifications au cours des dernières décennies", souligne l'Élysée. "Ces changements affectent de nombreux secteurs comme l'agriculture, l'énergie, les loisirs ou l'industrie" et nécessitent de "tendre vers un système plus sobre, plus résilient et mieux concerté", juge la présidence qui indique qu'"afin de répondre à ces défis", le chef de l'État va détailler "une série de mesures visant à redéfinir, en lien avec les élus et les collectivités territoriales, notre politique de gestion de l'eau pour l'adapter aux enjeux du changement climatique".

Une cinquantaine de mesures

Une cinquantaine de mesures au total, censées réduire le gaspillage, éviter les conflits d'usage - en premier lieu avec les agriculteurs - et rationaliser une gouvernance jugée complexe et incohérente par la Cour des comptes.

Dès le lancement des consultations à l'automne, le gouvernement avait rappelé l'ambition fixée aux Assises de l'Eau en 2019 : réduire "les prélèvements de 10% d'ici 2025 et 25% d'ici 2035", soit plus de 3 puis 8 milliards de m³ d'eau douce d'économies à trouver.

"Ce plan va s'occuper de quantité - comment on fait avec moins" et "de qualité" promet Christophe Béchu*,* sachant qu' "on n'a que 44% des masses d'eau en France qui sont en bon état écologique".

Lutte "contre les gaspillages" et réutilisation des eaux usées

Le ministre a déjà évoqué une modification de la réglementation sur les forages, car "aujourd'hui, vous pouvez forer et prendre des milliers de mètres cubes avec parfois très peu d'autorisation". Autre piste envisagée : la lutte "contre les gaspillages". Actuellement, environ "1 litre d'eau potable sur 5 part dans les fuites", et même un litre sur deux dans certains territoires, "c'est juste pas possible", estime Christophe Béchu.

Le gouvernement prévoit aussi des mesures pour augmenter le taux de réutilisation des eaux usées, inférieure à 1% en France contre 8% en Italie, 14% en Espagne et même 85% en Israël.

Le déploiement d'un "Ecowatt" de l'eau est également sur la table, pour encourager les particuliers à être plus économes à l'image de ce qui existe pour l'électricité. Selon l'Ademe, les Français consomment environ 148 litres par jour et par personne, soit le volume d'une baignoire, dont 40% pour l'hygiène corporelle et 20% pour la chasse d'eau.

L'agriculture, première consommatrice d'eau

Mais l'un des volets les plus scrutés du plan sera celui concernant l'agriculture, première consommatrice d'eau via l'irrigation (plus de 2 milliards de m3). Seulement 7% des surfaces cultivées sont concernées par cette pratique, mais les agriculteurs y ont recours le plus souvent en été, quand la ressource est rare.

Selon les données du Bureau des recherches géologiques et minières, en février, quelque 80% des nappes souterraines de métropole étaient déjà à des niveaux inférieurs à la normale. Un contexte qui exacerbe les tensions liées aux usages de l'eau. Samedi, des milliers de personnes se sont rassemblées dans les Deux-Sèvres, pour manifester contre les "bassines", de vastes réservoirs dédiés à l'irrigation des cultures, contestés par des écologistes et une partie du monde agricole. La manifestation a tourné à l'affrontement et fait plusieurs dizaines de blessés.

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