EN DIRECT - Coup d'État au Gabon : plainte en France contre la détention "arbitraire" de l'épouse d'Ali Bongo

Publié le 30 août 2023 à 7h25, mis à jour le 4 septembre 2023 à 15h26

Source : JT 20h Semaine

Deux jours après le coup d'État qui a provoqué la chute d'Ali Bongo Ondimba au Gabon, les avocats de l'épouse du président destitué annoncent ce vendredi avoir déposé plainte à Paris pour la détention arbitraire de leur cliente.
Sylvia Bongo, de nationalité franco-gabonaise, est selon eux "retenue dans un endroit indéterminé".
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LA COOPÉRATION MILITAIRE DE LA FRANCE AU GABON SUSPENDUE

La coopération  militaire entre la France et le Gabon, où sont stationnés en permanence quelque 400 soldats français, est suspendue depuis le coup d'État de mercredi, selon le ministre français des Armées Sébastien Lecornu. "En ce qui concerne la présence militaire, ce sont des soldats qui font de la formation et qui ont toujours été aux côtés de l’armée gabonaise. À l'heure actuelle, leurs activités ont été suspendues en attendant que la situation politique se clarifie", a-t-il commenté dans un entretien au journal français Le Figaro publié vendredi soir.


Ces forces permanentes, dites prépositionnées, participent à la protection des ressortissants français, se tiennent prêtes à venir en renfort d'opérations et coopèrent avec les armées nationales gabonaises et de pays voisins comme le Cameroun pour des exercices ou encore des formations.


Il a par ailleurs tenu à différencier les coups d'Etat au Gabon et au Niger, où des militaires retiennent prisonnier depuis fin juillet le président démocratiquement élu Mohamed Bazoum, ce que la France conteste. "Nous ne pouvons pas mettre sur le même plan la situation au Niger, où des militaires illégitimes ont destitué un président légitimement élu, et celle du Gabon, où le mobile avancé par les militaires est précisément le non-respect de la loi électorale et de la Constitution. Car de fait, et, je pèse mes mots, il existe des doutes sur la sincérité des élections dans ce pays", a-t-il insisté.

LES VÉRIFICATEURS

Selon des images diffusées en ligne, des proches d'Ali Bongo auraient été arrêtés avec de l'argent liquide. Problème, l'une des vidéos relayées montre en réalité l'interpellation d'un opposant du président gabonais déchu... à l'automne 2022.

LE GÉNÉRAL OLIGUI PROMET DES INSTITUTIONS "PLUS DÉMOCRATIQUES"

Le général Brice Oligui Nguema, qui a dirigé le putsch militaire au Gabon, a promis vendredi de "réorganiser" les institutions dans un sens "plus démocratique" et plus respectueux "des droits humains", dans un discours devant le corps diplomatique retransmis à la télévision.


"La dissolution des institutions" décrétée mercredi lors du coup d'État, "est temporaire" et "il s'agit de les réorganiser afin d’en faire des outils plus démocratiques et plus en phase avec les normes internationales en matière de respect des droits humains, des libertés fondamentales, de la démocratie et de l’État de droit mais aussi de la lutte contre la corruption qui est devenue monnaie courante dans notre pays", a-t-il déclaré. Mais il n'a pas fixé de durée pour la "transition" pour laquelle il va prêter serment en tant que président lundi à Libreville.

RENCONTRES AVEC "LES FORCES VIVES DE LA NATION"

Le général Brice Oligui Nguema qui a renversé le président Ali Bongo Ondimba au Gabon il y a deux jours poursuivait vendredi à un rythme effréné les rencontres avec "les forces vives de la Nation" et le corps diplomatique. Après les leaders religieux, les chefs d'entreprises et les représentants de la "société civile", il a convié les représentants des bailleurs de fonds étrangers et des organisations internationales et ceux du corps diplomatique de Libreville. Des chancelleries de pays ou organisations ayant condamné le coup d'État ont indiqué à l'AFP n'avoir pas dépêché leur numéro un mais des diplomates de rangs moins élevés. Rien n'avait filtré de cette réunion vendredi en fin d'après-midi.


Le général, chef de la toute puissante garde prétorienne de la famille Bongo qui dirigeait le pays depuis 55 ans, continue d'ignorer les exigences de l'opposition, à trois jours de sa prestation de serment en tant que "président de la transition". Assurant avoir remporté la présidentielle du 26 août, l'opposition exhorte les militaires putschistes à remettre le pouvoir à son candidat, Albert Ondo Ossa.

PLAINTE EN FRANCE CONTRE LA DÉTENTION "ARBITRAIRE" DE SYLVIA BONGO

Les avocats de Sylvia Bongo, l'épouse du président Ali Bongo Ondimba placé en résidence surveillée par des militaires, ont porté plainte ce vendredi à Paris pour détention arbitraire, ont annoncé à l'AFP Me François Zimeray et Jessica Finelle. "Mme Valentin épouse Bongo est privée de sa liberté depuis le putsch du 30 août 2023, tout comme son fils cadet Jalil", soulignent les deux avocats dans un communiqué. Me Zimeray précise que sa cliente est "retenue dans un endroit indéterminé au Gabon, qui pourrait être sa résidence".


La nationalité française de Mme Bongo donne compétence à la justice française pour une éventuelle enquête sur ces faits. "Cette procédure pourrait aboutir à l'émission d’un mandat d'arrêt international contre les auteurs de ces faits, qui encourent la réclusion criminelle à perpétuité", espèrent les conseils.

CORRUPTION : LES ENTREPRENEURS DANS LE VISEUR

Le général Brice Oligui Nguema s'en est pris jeudi aux entrepreneurs impliqués dans la corruption, endémique au Gabon, exigeant d'eux "patriotisme" et "engagement" pour le "développement du pays". Des audits récents ont montré que "les sociétés ont surfacturé et les services reviendront sur ces enquêtes afin que cette surfacturation revienne à l’État", a-t-il déclaré d'un ton ferme et le regard noir devant plus de 200 chefs d'entreprises gabonais "convoqués" à la présidence de la République, dans un discours retransmis intégralement vendredi sur les chaines de télévision d'État.

MENACE SUR LES ENTREPRENEURS

Le général Brice Oligui Nguema, nouvel homme fort du Gabon depuis le renversement du président Ali Bongo Ondimba, a menacé les entrepreneurs impliqués dans la corruption, endémique dans ce pays, et exigé d'eux "patriotisme" et "engagement" pour le "développement du pays".


Des audits récents ont montré que "les sociétés ont surfacturé et les services reviendront sur ces enquêtes afin que cette surfacturation revienne à l’État", a-t-il déclaré d'un ton ferme et le regard noir devant plus de 200 chefs d'entreprises gabonais "convoqués" jeudi à la présidence de la République, dans un discours retransmis intégralement vendredi sur les chaines de télévision d'État.

NGUEMA INTRONISÉ LUNDI

Le nouvel homme fort du Gabon, le général Brice Oligui Nguema, sera intronisé lundi président d'un pouvoir de "transition" à la durée encore indéterminée, alors que l'opposition, elle, exhorte les putschistes à reconnaître la "victoire" de son candidat à la présidentielle.

"REVOLUTION DE PALAIS"

L'opposant gabonais Ondo Ossa a affirmé jeudi que la prise de pouvoir des militaires dans son pays était une "révolution de palais" qui maintient en place le système Bongo.


"Il faut situer les choses dans leur contexte. D'abord ce n'est pas un coup d'Etat, c'est une révolution de palais. Oligui Nguema est le cousin d'Ali Bongo (...) Les Bongo ont trouvé qu'il fallait mettre Ali Bongo de côté pour poursuivre effectivement le système Bongo", a-t-il déclaré sur TV5 Monde.

L'UNION AFRICAINE SUSPEND LE GABON

Le Conseil de Paix et de Sécurité de l'Union africaine a annoncé jeudi la suspension avec effet immédiat du Gabon, où des militaires ont renversé mercredi le président Ali Bongo Ondimba.


L'organisation continentale "condamne fermement la prise de pouvoir par les militaires en République du Gabon" et "décide de suspendre immédiatement la participation du Gabon de toutes les activités de l'UA, de ses organes et institutions", a annoncé l'UA dans un communiqué publié sur X (ex-Twitter). 

LE MESSAGE DE L'OPPOSITION AUX MILITAIRES

La principale plateforme de l'opposition au Gabon a demandé jeudi aux militaires qui ont renversé le président Ali Bongo Ondimba d'achever le comptage des bulletins de vote pour reconnaître la "victoire" de son candidat.


La plateforme Alternance 2023 a également "invité les forces de défense et de sécurité à la discussion afin d'évaluer, dans un cadre patriotique et responsable, la situation et de trouver, entre Gabonais, la meilleure solution" pour "permettre au pays de sortir grandi de cette situation".

RESPECT DES ENGAGEMENTS

Le Gabon respectera tous ses engagements sur les plans intérieur et extérieur, a promis jeudi le comité des chefs de l'armée au lendemain de leur putsch ayant renversé le président Ali Bongo Ondimba.


"Le général de brigade Brice Oligui Nguema, président de transition, tient à rassurer l'ensemble des bailleurs de fonds, des partenaires au développement ainsi que les créanciers de l'Etat que toutes les dispositions seront prises afin de garantir le respect des engagements de notre pays aussi bien sur le plan extérieur qu'intérieur", a annoncé à l'antenne des télévisions d'Etat le colonel Ulrich Manfoumbi Manfoumbi, porte-parole du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI), qui rassemble l'ensemble des chefs de corps de l'armée.

L'Union africaine se réunit pour discuter de la situation

Le Conseil de Paix et de Sécurité de l'Union africaine est réuni jeudi pour examiner la situation au Gabon, au lendemain d'un coup d'Etat militaire qui a renversé le président Ali Bongo Ondimba, a annoncé l'organisation continentale dans un communiqué.


"A l'instant - le Conseil de Paix et de sécurité de l'UA est réuni pour examiner la situation au Gabon", a indiqué l'UA dans son communiqué diffusé sur X (ex-Twitter). 

LES VÉRIFICATEURS

Selon des images diffusées en ligne, des proches d'Ali Bongo auraient été arrêtés avec de l'argent liquide. Problème, l'une des vidéos relayées montre en réalité l'interpellation d'un opposant du président gabonais déchu... à l'automne 2022. 

"DES ÉLECTIONS PLEINES D'IRRÉGULARITÉS"

Le chef de la diplomatie de l'UE Josep Borrell a insisté sur la différence entre les coups d'État au Niger et au Gabon, soulignant que ce dernier, qui a renversé le président Ali Bongo, faisait suite à des élections entachées d'irrégularités. 


"Naturellement, les coups d’État militaires ne sont pas la solution, mais nous ne devons pas oublier qu'au Gabon il y avait eu des élections pleines d’irrégularités", a-t-il souligné de Tolède, en Espagne, en marge d'une réunion des ministres des Affaires étrangères des 27.

INQUIÉTUDE DES ÉTATS-UNIS

Les États-Unis ont appelé l'armée gabonaise à préserver le régime civil tout en exprimant leur inquiétude après la destitution du président sortant Ali Bongo Ondimba à la suite d'un scrutin contesté. "Nous exhortons les responsables à libérer les membres du gouvernement et leurs familles, à assurer leur sécurité et à préserver le régime civil", a déclaré le porte-parole du département d'État américain, Matthew Miller, dans un communiqué.

UN COUP D'ETAT "ANTICONSTITUTIONNEL" POUR LONDRES

Suite au coup d'État au Gabon, Londres a également réagi, condamnant une "prise de pouvoir militaire anticonstitutionnelle". Le ministère britannique des Affaires étrangères a appelé dans un communiqué "à la restauration d'un gouvernement constitutionnel". "Nous reconnaissons les inquiétudes soulevées par le récent processus électoral, y compris les restrictions à la liberté des médias", est-il néanmoins ajouté dans le communiqué.

PORTRAIT

Après une tentative de putsch lancée dans la nuit, le président du Gabon Ali Bongo a été "mis en retraite" par des militaires putschistes, qui ont désigné un nouvel homme fort. Le général Brice Oligui Nguema a été nommé mercredi soir "président de la transition" par la junte. Les intentions de ce chef de la puissante garde républicaine, très respecté de ses hommes, restent encore floues.

RETENTISSEMENTS INTERNATIONAUX

De nombreux pays ont réagi suite à l'annonce d'un coup d'État visant à destituer le président gabonais Ali Bongo. La Chine a appelé à "garantir la sécurité d'Ali Bongo", la Russie a fait part de sa "profonde préoccupation", Washington a dit "suivre de très près" la situation, tandis que la France, ex-puissance coloniale, a "condamné le coup d'État militaire". L'Allemagne également, tout en évoquant "des critiques légitimes sur la transparence" des élections.

EXPLICATIONS

Dans la foulée de l'annonce de la réélection du président Ali Bongo, au Gabon, des militaires putschistes ont affirmé mettre "fin au régime en place". Le chef de l'État, déjà au pouvoir depuis 14 ans, est placé en résidence surveillée. Depuis plus de 50 ans, le clan Bongo s'est imposé au pouvoir, un monopole décrié au fil des décennies, mais qui s'était maintenu coûte que coûte jusqu'alors.

BERLIN CONDAMNE LE PUTSCH MALGRÉ DES "CRITIQUES LÉGITIMES" SUR LES ÉLÉCTIONS

Berlin a condamné mercredi le putsch au Gabon tout en affirmant qu'"il existe des critiques légitimes sur la transparence et la légalité des récentes élections". Dans un courriel envoyé à l'AFP, un porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères déclare que "même s'il existe des critiques légitimes sur la transparence et la légalité des récentes élections, ce n'est pas aux militaires d'intervenir par la force dans le processus politique. Les Gabonaises et les Gabonais doivent pouvoir décider librement et de manière autonome de leur avenir".

REPRISE DE LA DIFFUSION DES MÉDIAS FRANÇAIS

Les putschistes qui ont renversé Ali Bongo Ondimba, au pouvoir depuis 14 ans, ont annoncé mercredi le rétablissement de la diffusion des médias francophones internationaux qui avaient été suspendus samedi soir, jour de l'élection présidentielle, ont annoncé les militaires dans un communiqué lu à la télévision nationale


Cette "interdiction provisoire de diffusion" visait exclusivement des médias francophones: France 24, RFI et TV5 Monde, auxquels il était "reproché un manque d'objectivité et d'équilibre". Le général Oligui Nguema "ordonne la reconnexion de la fibre optique et le rétablissement des chaînes radios télévisées internationales", a annoncé un officier supérieur

COUVRE-FEU MAINTENU

Les militaires putschistes au Gabon ont annoncé mercredi qu'ils maintenaient "jusqu'à nouvel ordre" le couvre-feu instauré il y a quatre jours par le pouvoir du président déchu Ali Bongo Ondimba, "pour préserver le calme", dans un communiqué télévisé.


"Dès demain (jeudi), les Gabonais pourront à nouveau librement vaquer à leurs occupations entre 06h et 18h. La restriction de circulation reste en vigueur de 18h à 6h du matin jusqu'à nouvel ordre", a déclaré un officier supérieur. Le couvre-feu, auparavant de 19h à 6h, est donc allongé d'une heure. 

"PRÉSIDENT DE LA TRANSITION"

Le commandant en chef de la Garde républicaine, l'unité d'élite de l'armée du Gabon, le général Brice Oligui Nguema, a été nommé "président de la transition" par les militaires putschistes dans un communiqué lu à l'antenne de la télévision Gabon 24.


“Le général Oligui Nguema Brice a été désigné à l'unanimité président du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions, président de la transition”, a déclaré un officier en présence de dizaines d'officiers supérieurs et généraux, qui représentent tous les corps de l'armée gabonaise, selon le communiqué. La durée de la transition des militaires au pouvoir n'a pas été précisée.

LE GROUPE MINIER ERAMET REPREND SES ACTIVITÉS

Les activités au Gabon du groupe minier français Eramet vont reprendre progressivement "dès ce soir" après un coup d'État militaire dans le pays visant le président sortant Ali Bongo, a annoncé mercredi la société dans un communiqué. "Compte tenu des informations disponibles ce soir sur les événements en cours au Gabon, le Groupe a décidé du redémarrage immédiat du transport ferroviaire et la reprise des activités d’extraction dès demain matin, jeudi 31 août", est-il précisé dans le même document.


"Au total, la production de la mine de Moanda aura été arrêtée pendant 24 heures et le transport ferroviaire pendant 18 heures", ajoute la société. En revanche, la circulation des trains de voyageurs reste interrompue "jusqu'à nouvel ordre".

LE CHEF DE L'ONU "CONDAMNE FERMEMENT" LE PUTSCH

Le secrétaire général de l'ONU "condamne fermement la tentative de coup d'État en cours" au Gabon, a déclaré son porte-parole Stéphane Dujarric, appelant tous les acteurs à la "retenue" et au "dialogue".


Antonio Guterres "note avec une grande inquiétude l'annonce des résultats des élections dans le contexte d'informations concernant des violations graves des libertés fondamentales ; il condamne fermement la tentative de coup d'Etat en cours comme moyen de résoudre la crise post-électorale", a-t-il indiqué, appelant les forces de sécurité à "garantir l'intégrité physique du président de la République et de sa famille".

QUELQUES HEURES DÉCISIVES

Ce mercredi matin au Gabon, des militaires putschistes ont annoncé la dissolution des institutions, la fermeture des frontières et le placement en résidence surveillée du président Ali Bongo. Retour sur les événements qui ont ébranlé le pouvoir en quelques heures.

PUTSCH AU NIGER : DES SIMILITUDES ?

Ce coup d'État au Gabon survient quelques semaines à peine après celui du Niger, mais les circonstances sont bien différentes, a souligné auprès de l'AFP Elie Tenenbaum, chercheur à l'Institut français des relations internationales. Si le profil des militaires putschistes est "le même", ce n'est pas le cas du régime : "La légitimité de la réélection d'Ali Bongo était posée quand la légitimité de Mohamed Bazoum (le président nigérien) était réelle", explique-t-il. 


"De plus, au Niger, la situation sécuritaire s'améliorait mais restait très compliquée là où au Gabon, il n'y a pas de fortes tensions sécuritaires, pas de guerre civile, pas de terrorisme ou de menace sécuritaire imminente", note aussi le spécialiste. Quant à la relation de ces deux ex-colonies avec la France, "au Niger, comme au Gabon, ce ne sont pas des coups anti-français", puisque "la motivation initiale est la prise de pouvoir", relève-t-il, mais "le problème est que la France est associée au soutien de ces régimes", surtout au Gabon où "tous les Gabonais et Gabonaises associent le pouvoir de Libreville au soutien français".

RABAT APPELLE À "PRÉSERVER LA STABILITÉ"

Pays ami du Gabon, le Maroc a insisté sur "l’importance de préserver la stabilité" dans le pays d'Afrique centrale après le coup d'État militaire qui a écarté mercredi du pouvoir le président gabonais.  Le Maroc "suit de près l’évolution de la situation en République gabonaise", a affirmé le ministère marocain des Affaires étrangères dans un bref communiqué. Le royaume chérifien "souligne l’importance de préserver la stabilité de ce pays frère et la quiétude de sa population", poursuit le communiqué.

WASHINGTON "SUIT DE TRÈS PRÈS" LA SITUATION

La Maison Blanche "suit de très près" la situation au Gabon, où des militaires putschistes ont placé en résidence surveillée le président Ali Bongo Ondimba, a dit mercredi l'un de ses porte-parole.


John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale, a jugé "profondément inquiétante" la succession de coups d'Etat en Afrique ces dernières années et déclaré: "Nous allons rester concentrés sur le travail à faire avec nos partenaires en Afrique et toute la population du continent pour aider à soutenir la démocratie".

ALI BONGO "MIS À LA RETRAITE"

Le président gabonais Ali Bongo "est mis à la retraite", a annoncé le chef de la Garde républicaine au Monde. "C’est un chef d’État gabonais. Il est mis à la retraite, il jouit de tous ses droits. C’est un Gabonais normal, comme tout le monde", a affirmé Brice Oligui Nguema, qui pourrait devenir le nouvel homme fort du pays.


"Je ne me déclare pas encore, je n’envisage rien pour l’instant. C’est un débat que nous allons avoir avec l’ensemble des généraux", a-t-il également indiqué au sujet de son propre statut, indiquant une réunion qui devait se tenir à ce sujet 14h (15h à Paris) ce mercredi. "Il s’agira de dégager un consensus. Chacun va émettre des idées et les meilleures seront choisies, ainsi que le nom de celui qui va conduire la transition", a-t-il poursuivi.

L'UNION AFRICAINE "CONDAMNE FERMEMENT" LE PUTSCH

Le président de la Commission de l'Union africaine (UA) "condamne fermement la tentative de coup d'Etat" au Gabon, dénonçant "une violation flagrante" des principes de l'organisation continentale, dans un communiqué publié mercredi.


Moussa Faki Mahamat "appelle l'armée nationale et les forces de sécurité à s'en tenir strictement à leur vocation républicaine, à garantir l'intégrité physique du président de la République (Ali Bongo Ondimba), des membres de sa famille, ainsi que de ceux de son gouvernement".

VOLS ANNULÉS

Suite au putsch en cours au Gabon et à la fermeture de l'aéroport de Libreville, la capitale, la compagnie Air France a décidé d'annuler deux vols jeudi, les AF4140 et AF4141. Les deux lignes reliaient "respectivement Paris-Charles de Gaulle à Libreville et Libreville à Paris-Charles de Gaulle", précise-t-elle dans un communiqué. "En lien avec les autorités françaises, la compagnie suit en permanence l’évolution de la situation géopolitique des territoires desservis et survolés par ses appareils et rappelle que la sécurité de ses clients et de ses équipages est sa priorité absolue", insiste Air France.

RETOUR SUR LE DÉROULÉ DES ÉVÉNEMENTS

Tout s'est joué dans la nuit : la victoire d'Ali Bongo, réélu après 14 ans au pouvoir, a été annoncé à la télévision, avant que des militaires putschistes annoncent annuler les résultats et mettre fin au régime. À Libreville, la capitale, Internet est de retour et dans les rues, des scènes de liesse ont été observées. Retour sur ces dernières heures dans la chronique ci-dessous.

Putsch au Gabon : retour sur les premières heures du coup de forceSource : TF1 Info

LE POINT À LIBREVILLE

Les rues de Libreville sont extrêmement calmes selon Sophie Eyegue, correspondante de LCI au Gabon. La plupart des habitants sont cloîtrés chez eux depuis mardi soir, à l'exception de centaines de Gabonais descendus dans la rue pour célébrer le putsch, affirmant être heureux que les militaires les aient libérés d'une dictature. La connexion Internet est progressivement rétablie, après avoir été coupée pendant quatre jours à la suite du scrutin.

PREMIERS MOTS D'ALI BONGO

Le président gabonais a pris la parole pour la première fois après la tentative de coup d'État de militaires. Dans une vidéo, il dit vouloir envoyer "un message à tous les amis que nous avons dans le monde entier pour leur dire de faire du bruit". 


"Les gens ici m'ont arrêté, moi et ma famille. Mon fils est quelque part. Ma femme est à une autre endroit et je suis dans ma résidence", dit-il également avant de conclure : "Je ne sais pas ce qu'il se passe. Alors je vous appelle à faire du bruit, du bruit, du bruit, vraiment". 

Putsch au Gabon : les premiers mots d'Ali BongoSource : TF1 Info

"SOLUTION DIPLOMATIQUE"

Opposée à une intervention militaire, l'Italie a appelé à une "solution diplomatique" au Niger après le coup d'État survenu fin juillet dans ce pays d'Afrique francophone, mais aussi au Gabon, où un putsch est en cours contre le président sortant Ali Bongo.


"L'Italie continue à être engagée en faveur d'une solution diplomatique de la crise au Niger mais aussi celle plus récente au Gabon, en étroite coordination avec ses partenaires", a déclaré le chef de la diplomatie italienne Antonio Tajani dans un communiqué.

PRÉOCCUPANT

Le Commonwealth a jugé la situation au Gabon "profondément préoccupante". Le pays avait rejoint, en 2022, l'organisation qui se compose d'une cinquantaine de pays, en majorité d'anciennes colonies britanniques. 

JEUNE GARDE

Les sept personnes arrêtées par les militaires putschistes - dont l'un des fils d'Ali Bongo - incarnent la "jeune garde" qui formait un groupe de très proches et influents conseillers du chef de l'État depuis le retour d'une longue convalescence d'Ali Bongo à la suite d'un AVC en 2018. L'opposition et la société civile accusaient régulièrement les membres de cette "jeune garde" d'être devenus les véritables dirigeants du pays parce que, selon elles, Ali Bongo était très affaibli par les séquelles de son AVC.

ALI BONGO

Le président gabonais a été placé en résidence surveillée "entouré de sa famille et de ses médecins", ont indiqué les militaires putschistes à la télévision d'État, répondant ainsi aux inquiétudes de pays comme la Chine pour la santé du dirigeant. 


L'un de ses fils, Noureddin Bongo Valentin, a par ailleurs arrêté notamment pour "haute trahison", ont-ils encore précisé. Une série d'arrestations ont également visé six autres hauts responsables du régime, tels le directeur de cabinet d'Ali Bongo et son directeur adjoint, des conseillers de la présidence ainsi que les  numéros un et deux du tout-puissant Parti démocratique gabonais (PDG).

LE CHEF DE LA GARDE PRÉSIDENTIELLE PORTÉ EN TRIOMPHE

Le général Brice Oligui Nguema, chef de la garde républicaine (GR), garde prétorienne du président déchu Ali Bongo Ondimba, a été porté en triomphe mercredi par des centaines de militaires, quelques heures après un coup d'État, aux cris de "Oligui président", dans des images retransmises par la télévision d'État. 


Cette vidéo passait en boucle à la fin d'un communiqué lu par un colonel entouré d'officiers de la GR, la plus puissante unité de l'armée gabonaise, annonçant que M. Bongo était "en résidence surveillée" quelques heures après l'annonce de sa réélection au terme de 14 années au pouvoir.

Gabon: les militaires putschistes portent en triomphe le chef de la garde présidentielleSource : TF1 Info

POINT

À la tête du Gabon depuis 14 ans, Ali Bongo a dû plusieurs fois lutter pour asseoir son pouvoir, hérité de son père, et doit à présent affronter un coup d'État destiné à renverser la dynastie dirigeante depuis 55 ans.


Le chef de l'État de 64 ans "est gardé en résidence surveillée, entouré de sa famille et de ses médecins", ont affirmé mercredi les militaires qui avaient annoncé quelques heures plus tôt la dissolution des institutions du pays.


Ali Bongo venait juste d'être proclamé vainqueur de la présidentielle et réélu pour un troisième mandat avec 64,27% des voix, selon les résultats officiels, "tronqués" selon les putschistes. 

Situation confuse au Gabon. Ce mercredi 30 août au matin, l'autorité nationale en charge de l'élection présidentielle a annoncé la victoire du président sortant, Ali Bongo Ondimba. Ce dernier, au pouvoir depuis 14 ans, a obtenu un troisième mandat lors des élections de samedi avec 64,27% des suffrages exprimés. Ali Bongo a battu, dans un scrutin à un seul tour, son principal rival Albert Ondo Ossa et 12 autres candidats. Deux heures avant la clôture du scrutin samedi, Albert Ondo Ossa avait dénoncé des "fraudes orchestrées par le camp Bongo". 

Quelques minutes après la confirmation de la réélection d'Ali Bongo, un groupe d'une douzaine de militaires et de policiers gabonais a annoncé, dans un communiqué lu sur la chaîne de télévision Gabon 24, abritée au sein de la présidence, l'annulation des élections, la dissolution de "toutes les institutions de la République" et la "fin du régime". Pendant cette déclaration, des journalistes de l'AFP ont entendu des tirs d'armes automatiques dans plusieurs quartiers de la capitale Libreville.

Le président Bongo en résidence surveillée

Après avoir constaté "une gouvernance irresponsable, imprévisible qui se traduit par une dégradation continue de la cohésion sociale risquant de conduire le pays au chaos (...) nous avons décidé de défendre la paix en mettant fin au régime en place", a déclaré un des militaires, affirmant s'exprimer au nom d'un "Comité de transition et de restauration des institutions". "À cet effet, les élections générales du 26 août 2023 ainsi que les résultats tronqués sont annulés", a-t-il ajouté.

Par ailleurs, les militaires ont annoncé la dissolution du gouvernement, du Sénat, de l'Assemblée nationale et de la Cour Constitutionnelle. Des annonces accompagnées d'un appel au calme. "Nous appelons la population au calme et à la sérénité et nous réaffirmons notre attachement au respect des engagements du Gabon à l'égard de la communauté internationale", ont-ils voulu rassurer, en précisant que les frontières du pays étaient fermées "jusqu'à nouvel ordre".  Quelques heures plus tard, les militaires putschistes ont également affirmé que le président Bongo avait été placé en résidence surveillée et qu'un de ses fils avait été arrêté. 

"C'est la libération !"

Parmi les militaires qui se sont exprimés mercredi matin figurent des membres de la garde républicaine (GR), la garde prétorienne de la présidence, reconnaissables à leurs bérets verts, ainsi que des soldats de l'armée régulière et des policiers. Leur déclaration a aussi été diffusée sur la télévision publique Gabon 1ere. Ce coup de force intervient alors que le pouvoir avait décidé, après les accusations de fraudes samedi, d'instaurer un couvre-feu et de couper Internet dans tout le pays. Des mesures mises en place pour parer, selon le gouvernement, à la diffusion de "fausses nouvelles" et à "d'éventuelles violences".

À travers le pays, les réactions à cette tentative de coup d'État sont mitigées. Tôt mercredi matin, les rues du centre-ville de Libreville étaient désertes, selon l'AFP. Dans le quartier populaire Plein Ciel de Libreville, non loin du centre, un membre du personnel de l'AFP a vu une centaine de personnes sur un pont, à pied ou en voiture, crier : "C’est la libération !" ou encore "Bongo dehors !". Au son des klaxons, ils ont salué et applaudi des policiers en tenue anti-émeutes au visage masqué. Selon cette source, des militaires à bord d'un véhicule de transport ont levé les bras en signe de victoire, et ont été applaudis par la foule.

Dans le quartier aisé d'Akanda, non loin de la résidence d'Ali Bongo, des habitants se tenaient sur le pas de leur porte, sans oser sortir, selon un membre du personnel de l'AFP, des militaires rigolards d’une unité d’élite leur demandant de rentrer chez eux. À Port-Gentil, la capitale économique, sur la place du Château d’eau, dans un quartier très populaire et bastion traditionnel de l’opposition, des centaines de personnes sont sorties en voiture en klaxonnant au cri de "Le Gabon est libéré".

La France suit la situation "avec la plus grande attention"

En France, la Première ministre Elisabeth Borne a évoqué la situation au début de son discours à la conférence des ambassadeurs. La cheffe du gouvernement a assuré que Paris suivait "la situation avec la plus grande attention". "L'action du réseau diplomatique français a été marquée par la réponse à plusieurs crises majeures : la guerre en Ukraine, la situation au Soudan ou le coup d'État au Niger et désormais la situation au Gabon, où nous suivons la situation avec la plus grande attention", a-t-elle indiqué. À la sortie du Conseil des ministres de ce mercredi, le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a indiqué que "la France condamne le coup d'État militaire qui est en cours et réaffirme son souhait que le résultat de l'élection soit respecté".

Par ailleurs, le groupe minier de l'Hexagone, Eramet, a annoncé la "mise à l'arrêt" de ses activités dans le pays, où sont employées quelque 8000 personnes, majoritairement gabonaises. De son côté, la Chine a appelé à "garantir la sécurité" du président Ali Bongo quand la Russie s'est dite "très préoccupée" par la situation.

Ali Bongo, 64 ans, a été élu en 2009 à la tête du Gabon, après la mort de son père Omar Bongo Ondimba, qui avait dirigé pendant plus de 41 ans ce petit État d'Afrique centrale, riche de son pétrole. Cette succession au pouvoir a souvent été dénoncée par l'opposition qui fustige une "dynastie Bongo" à la tête du pays depuis plus de 55 ans. Ali Bongo briguait un troisième mandat, réduit de 7 à 5 ans, aux élections de samedi qui regroupaient trois scrutins, présidentiel, législatifs et municipaux, tous sur un seul tour.


La rédaction de TF1info

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