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Simplification: Gabriel Attal annonce la création de 300 maisons France Services supplémentaires

Le Premier ministre a annoncé l'objectif de 3.000 maisons France Services sur l'ensemble du territoire d'ici 2026.

Gabriel Attal veut "débureaucratiser la France". Le Premier ministre a présenté mardi à Sceaux, dans les Hauts-de-Seine, son plan de transformation de l'action publique. Objectif: simplifier et améliorer l'efficacité des démarches administratives sur l'ensemble du territoire. Il a notamment présenté Albert, une intelligence artificielle au service des agents publics, et annoncé une extension à "300 villes moyennes" du réseau des maisons France Services.

"Dans chaque canton, il devra y avoir un espace où sont regroupées toutes les démarches essentielles à nos concitoyens", a promis Gabriel Attal.

Il a avancé l'objectif que chaque Français ne soit pas à "plus de 20 minutes d'une maison France Services", ces centres qui permettent de trouver des interlocuteurs à même de répondre à différentes démarches administratives, personnelles comme professionnels. Leur "taux de satisfaction atteint 96%", selon le Premier ministre.

Le nombre de maisons France Services devra atteindre 3.000 sur l'ensemble du territoire d'ici 2026. En parallèle, Gabriel Attal a annoncé l'ajout dans ces centres des démarches Urssaf pour les employeurs et les microentrepreneurs.

Une feuille de route basée sur "les préoccupations des Français"

Cette mesure fait partie d'un plan plus global de transformation de l'action publique, dévoilé par Gabriel Attal en présence de Stanislas Guérini, secrétaire d'État en charge du dossier.

"Un État efficace, c'est un État qui obtient des résultats, c'est un État qui répond aux problèmes et connaît les sujets du quotidien des Français", a martelé le Premier ministre.

Pour construire sa feuille de route pour 2024, Gabriel Attal assure être "parti des préoccupations des Français", évoquant "la division par deux en un an des délais d'attente pour renouveler un passeport ou une carte d'identité", "la généralisation du dépôt de plainte en ligne" ou encore "la prise de rendez-vous en commissariat désormais possible dans la moitié des départements".

Simplification des démarches administratives

Pour parvenir à "retisser la confiance avec les Français", le Premier ministre a martelé son envie de "débureaucratiser la France, de simplifier son quotidien à tous les étages". Concrètement, cela se traduira par exemple par une plus grande disponibilité téléphonique des administrations.

"D'ici la fin de l'année, 30 opérateurs publics essentiels comme France Travail, la Caf, l'administration fiscale ou la police nationale atteindront l'objectif de 85% de taux de décroché téléphonique", a promis Gabriel Attal.

Il a aussi réaffirmé sa volonté de réduire les doublons dans les formulaires en ligne. Ainsi, pour la prime d'activité, "il n'y aura "plus besoin de chercher sur son bulletin de paie le montant des ressources à déclarer, ce sera automatiquement pré-rempli pour chaque allocataire".

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Une automatisation qui doit permettre de faire gagner du temps dans les démarches mais aussi de "lutter contre le non-recours et veiller à ce que chacun touche ce à quoi il a droit".

Ce "chantier de la solidarité à la source" doit être un "nouveau pilier de notre modèle social", selon Gabriel Attal.

Il en a également profité pour rappeler l'importance du droit à l'erreur, en vigueur depuis 2018 et qui, en matière fiscale a permis "230.000 régularisations pour un montant de près de six milliards d'euros" en faveur des contribuables.

"Traduire" l'administration en langage "intelligible"

Autre volet de ce plan: clarifier le langage des formulaires. "Je souhaite que l'administration parle aux Français et pas à elle-même", a souligné Gabriel Attal. À cet égard, il a annoncé le lancement dès ce mardi du programme "Parlez-nous Français", un vaste audit qui va "passer en revue l'intégralité des contenus en ligne et des formulaires" de chaque ministère.

"Nous rendrons clair, et j'ose même dire que parfois nous traduirons tout ce qui doit l'être. Tout doit être intelligible et accessible."

Une traduction qui va de pair avec une simplification des démarches liées à des moments clés de la vie de tout un chacun. Cette mesure, lancée l'an dernier, intégrera deux nouveaux moments de vie: "je deviens parent" et "je scolarise mon enfant". Concrètement, sur le deuxième point, les parents bénéficieront désormais, à chaque rentrée scolaire, de dossiers d'inscription à l'école pré-remplis avec les informations d'état civil déjà connues de l'administration.

Albert, une IA pour aider les agents publics

C'est également dans ce cadre que le Premier ministre a présenté Albert, une intelligence artificielle souveraine conçue en France par une équipe de 9 experts du Datalab de la Dinum, la Direction interministérielle du numérique.

L'objectif de cet outil d'IA est de "dégager du temps de travail pour les agents et faciliter leurs usages", explique-t-on à Matignon.

En effet, les agents du fisc par exemple reçoivent chaque année 16 millions de demandes de contribuables. Albert aura donc pour mission d'analyser les questions des usagers et de générer automatiquement des préréponses adaptées à la place des fonctionnaires.

Les agents publics seront ensuite chargés de vérifier les réponses, de les modifier si besoin et de les envoyer aux usagers. L'objectif est donc de rendre le travail des salariés moins pénible. "L'IA ne remplacera pas les fonctionnaires publics", promet Gabriel Attal.

Clément Lesaffre avec Salomé Ferraris