Passer au contenu

Agricultrice tuée en Ariège : pas de caractère intentionnel, selon le procureur

- Mis à jour le
Par

Une agricultrice et sa fille sont mortes dans un accident sur un point de blocage mis en place par des agriculteurs en Ariège ce mardi matin. L'accident a également un blessé grave, le mari. Trois personnes, occupants d'une voiture qui a percuté un barrage, sont en garde à vue.

La voiture qui a heurté très violemment le barrage des agriculteurs sur la N20 ce mardi matin. La voiture qui a heurté très violemment le barrage des agriculteurs sur la N20 ce mardi matin.
La voiture qui a heurté très violemment le barrage des agriculteurs sur la N20 ce mardi matin. © Radio France - Marie Maison

Une agricultrice d'une trentaine d'années est morte dans un accident sur un point de blocage mis en place par des agriculteurs sur la RN 20 à Pamiers, au nord de Foix, en Ariège, a confirmé le procureur de la République du Tribunal de Foix ce mardi matin. SA fille, âgée de 12 ans, a succombé à ses blessures dans la soirée a également confirmé le parquet de Foix. Le mari, âgé d'une quarantaine d'années, est grièvement blessé**.

Le procureur général de la cour d’appel de Toulouse avait également confirmé l'information sur France Bleu Occitanie. Une voiture a percuté un barrage des agriculteurs, ses trois occupants ont été placés en garde à vue.

L'agricultrice décédée, âgée d'une trentaine d'années, était éleveuse de vaches limousines et productrice de maïs semence dans le village de Saint-Félix-de-Tournegat, à quelques kilomètres de Pamiers.

L'essentiel

  • Une voiture a percuté un mur de bottes de paille.
  • Une agricultrice tuée, son mari et sa fille grièvement blessés.
  • L'accident ne revêt pas de "caractère intentionnel", selon le procureur.
  • Les trois occupants de la voiture en garde à vue.
  • Le ministre de l'Agriculture attendu vers 18h20 à la mairie de Pamiers.
  • Une minute de silence en hommage.

Pas de "caractère intentionnel", selon le procureur

Entre 5h30 et 6h ce mardi matin, "un véhicule a percuté des bottes de paille et fauché trois personnes, il y a un décès, et deux personnes en état grave", a indiqué Franck Rastoul, procureur général de la cour d’appel de Toulouse, sur France Bleu Occitanie.

Dans un communiqué, Olivier Mouysset, procureur de la République auprès du Tribunal judiciaire de Foix précise les circonstances du drame à ce stade des investigations. D'après les tous premiers éléments recueillis par les enquêteurs, une voiture, arrivant de Toulouse et se dirigeant vers l’Andorre, a emprunté la route nationale 20, malgré le dispositif mis en place pour en interdire l’accès. À son bord, un couple et une de leurs amies, tous trois de nationalité étrangère.

En circulant sur la double voie, leur véhicule a percuté, en pleine nuit, et sans éclairage public à proximité, un mur de bottes de paille, recouvert d'une grande bâche noire et érigé sur toute la hauteur jusqu’au pont. Juste derrière ce mur de paille, un grand barnum était installé et des manifestants s'y restauraient. Le véhicule a alors percuté trois personnes, avant de finir sa course contre la remorque d’un tracteur.

Ainsi, et au regard des tous premiers éléments de l’enquête, qui débute à peine, les faits en cause ne paraissent pas revêtir un caractère intentionnel.

Les trois victimes, membres d’une même famille

La préfecture de l'Ariège a indiqué que le préfet s’est rendu sur le lieu de l’accident avec le sous-préfet de Pamiers. "35 sapeurs-pompiers, 13 policiers et 20 gendarmes sont mobilisés et un centre opérationnel départemental est activé en préfecture de l’Ariège", indique la préfecture. Une cellule de soutien psychologique est mise en place. D'après France Bleu Occitanie, les témoins sur place ont été très choqués. Les agriculteurs ont décidé de lever le barrage sur la RN20.

Les victimes ont été prises en charge très rapidement par les sapeurs-pompiers de l’Ariège et le service d'aide médicale d'urgence de l’Ariège. La mère, âgée d’une trentaine d’années est décédée sur place des suites de ses blessures. Le père, âgé d’une quarantaine d’années, est grièvement blessé et a été conduit à l’hôpital. L’état de santé de leur fille, âgée de 12 ans, était très préoccupant, elle a été héliportée au centre hospitalier de Toulouse, où elle est décédée en fin de journée a confirmé le parquet de Foix. Une cellule psychologique a été mise en place sur le terrain par la Croix-Rouge et les sapeurs-pompiers, a annoncé la préfecture de l'Ariège.

Les trois occupants de la voiture en garde à vue

L’enquête judiciaire, confiée au commissariat de Pamiers, a été ouverte en flagrance des chefs d’homicide involontaire aggravé et de blessures aggravées. Des tests de dépistage d’alcoolémie et de stupéfiants ont été réalisés sur le conducteur, âgé de 44 ans. Ils se sont révélés négatifs. Les trois occupants du véhicule automobile ont été placés en garde à vue et seront entendus très rapidement.

Les policiers vont entendre les témoins présents au moment de l’accident et les investigations se poursuivent afin de déterminer les circonstances exactes au moment des faits.

Les trois occupants de la voiture sont "de nationalité arménienne", selon le préfet de l'Ariège qui a de son côté donné une conférence de presse. Il a indiqué qu'"on ne pouvait pas s’engager sur la deux fois deux voies sans savoir qu’elle était interdite d’accès". Pour lui, "ce qui est sûr, c’est que cette interdiction était bien matérialisée, il y avait des plots, des signalisations, ils ont été contournés. Ce véhicule s’est ensuite engagé sur la voie et trois kilomètres plus loin, il a percuté, de nuit, le dispositif mis en place par les agriculteurs".

Pour le moment, on ne sait pas à quelle vitesse exacte la voiture a percuté les agriculteurs, "mais elle est potentiellement importante". Le préfet assure encore que le dispositif mis en place par les agriculteurs "était parfaitement conforme pour garantir la sécurité, la manifestation était déclarée".

Le ministre de l'Agriculture se rend sur place

Le ministère de l'Agriculture a fait savoir que "le ministre [Marc Fesneau] et son équipe (étaient) en lien étroit avec la préfecture de l'Ariège pour connaître les circonstances exactes de l'accident". Dans un post sur X (ex-Twitter), Marc Fesneau s'est adressé à la famille de la victime, "j'adresse mes condoléances très émues à sa famille et à ses collègues de l’Ariège".

Dans un post, toujours sur X (ex-Twitter), le Premier ministre Gabriel Attal adresse sa peine et son plein soutien à la famille et aux proches des victimes. Il indique également que le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, "se rend sur place aujourd’hui". Il est attendu vers 18h20 à la mairie de Pamiers.

Il appelle à "ne céder à aucune démagogie et à aucune facilité". "La facilité et la démagogie, c'est la pire des choses quand il y a des crises comme celles-là", affirme-t-il devant les députés, lors des questions au gouvernement à l'Assemblée.

Une minute de silence en hommage

À l'Assemblée nationale, le patron des députés communistes André Chassaigne a demandé une minute de silence cet après-midi en hommage à l'agricultrice tuée.

À l'antenne de France Bleu, Carole Delga, présidente de la région Occitanie, s'est dite "bouleversée et émue pour la famille et pour tous les agriculteurs, toutes les agricultrices". "C'est un grand message d'émotion et de profonde tristesse", a-t-elle ajouté.

Emmanuel Macron a posté un message sur X (ex-Twitter), "Le drame de Pamiers nous bouleverse tous. Je pense avec émotion aux victimes et à leurs proches endeuillés."

"Un drame difficile à vivre" pour le président de la FNSEA

"Je viens d'apprendre qu'un accident de la route est arrivé dans l'Ariège, à Pamiers", avait annoncé plus tôt sur RMC le président de la FNSEA Arnaud Rousseau. Le patron du premier syndicat agricole affirme qu'une "femme est décédée et que son mari et sa fille sont dans un état compliqué visiblement, et pris en charge rapidement" par les secours. Il s'agit, selon Arnaud Rousseau, de trois adhérents de la FNSEA.

Le président de la FNSEA dénonce "un drame difficile à vivre". Il apporte par ailleurs son "plein soutien" aux agriculteurs mobilisés ce mardi un peu partout en France pour dénoncer leurs conditions de travail, la surcharge administrative ou encore les contraintes environnementales. "Ce drame vient souligner la nécessité qu'on a d'être parfaitement organisés, de faire en sorte de respecter les consignes de sécurité", ajoute Arnaud Rousseau.

"Le mouvement continue puisque le problème est un problème profond qui concerne l'agriculture française". Malgré les circonstances tragiques, Arnaud Rousseau salue "une forme d'unité nationale autour de ce drame" et souhaite "que cela puisse porter ses fruits et redéfinir ce que la société attend de son agriculture".

Ma France : Améliorer le logement des Français

Quelles sont vos solutions pour aider les Français à bien se loger ? En partenariat avec Make.org, France Bleu mène une consultation citoyenne à laquelle vous pouvez participer ci-dessous.

undefined