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Le chasseur qui a tué Morgan Keane condamné à deux ans de prison avec sursis

Poursuivi pour «homicide involontaire», Julien Féral, chasseur inexpérimenté, avait reconnu «ne pas avoir identifié sa cible» devant le tribunal judiciaire de Cahors en novembre.
par LIBERATION et AFP
publié le 12 janvier 2023 à 9h07
(mis à jour le 12 janvier 2023 à 9h28)

Morgan Keane, Franco-Britannique de 25 ans, est mort le 2 décembre 2020, devant sa maison de Calvignac, dans le Lot, tué d’une balle de 7 mm tirée d’une carabine à pompe. Derrière ce tir, Julien Féral, 35 ans, un chasseur venu du département voisin de l’Aveyron. Jugé en novembre pour «homicide involontaire», le tribunal judiciaire de Cahors l’a condamné ce jeudi à deux ans de prison avec sursis assorti d’une interdiction de chasser à vie.Laurent Lapergues, 51 ans, le directeur de la battue au cours de laquelle l’accident de chasse s’était produit, a lui été condamné à 18 mois de prison avec sursis et à un retrait du permis de chasse pendant cinq ans.

Le tribunal a suivi les réquisitions du procureur sur la durée de la peine, mais n’a pas prononcé de prison ferme alors que le ministère public avait requis un emprisonnement de six mois tout en mettant en garde sur «les dangers d’un procès de la chasse».

Le 2 décembre 2020, Morgan Keane, 25 ans, était en train de couper du bois sur un terrain lui appartenant, près du village de Calvignac, quand il a été atteint par une balle tirée par un chasseur qui l’avait pris pour un sanglier. Visiblement ému lors de l’audience, Julien Féral avait reconnu son erreur. «Je me poste, je charge mon arme, je vois une masse sombre en lisière du sous-bois. Je la vois monter, redescendre, s’arrêter et je me dis Mais purée c’est le sanglier que j’ai raté. Alors je tire sans avoir identifié la cible, je pensais que la balle finirait sa course dans la terre.» La mort de Morgan Keane est devenue emblématique des difficultés de cohabitation entre les chasseurs et d’autres ruraux.

Selon les conclusions de l’enquête, le tireur ne connaissait pas les lieux et avait été posté à un endroit mal choisi sans avoir reçu les consignes de sécurité nécessaires. Les témoignages d’autres chasseurs présents à Calvignac faisaient état de plusieurs irrégularités dans le déroulement de la battue, que son directeur, chasseur expérimenté, a pourtant qualifiée de «maîtrisée» à la barre.


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