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Cessez-le-feu dans la bande de Gaza : adoption d’une première résolution à l’ONU grâce à l’abstention des Etats-Unis

Après l’adoption d’une résolution exigeant un cessez-le-feu à Gaza, le premier ministre israélien a annulé l’envoi d’une délégation qui était attendue à Washington. Les Etats-Unis assurent que cette abstention n’est « pas un changement de cap ».

Le Monde

Publié le 25 mars 2024 à 17h42, modifié le 25 mars 2024 à 21h17 (republication de l’article du 25 mars 2024 à 15h49)

Temps de Lecture 3 min.

Après plus de cinq mois de conflit, le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (ONU) a adopté, lundi 25 mars, sa première résolution réclamant un « cessez-le-feu immédiat » dans la bande de Gaza pendant la durée du ramadan et la libération de tous les otages retenus par le Hamas. Les Etats-Unis, qui avaient mis leur veto à de précédents textes, se sont cette fois abstenus, permettant l’adoption, par quatorze voix, de cette résolution.

Le gouvernement israélien a estimé que l’abstention américaine nuisait aux efforts de guerre et à la libération des otages dans la bande de Gaza. « Il s’agit d’un net recul par rapport à la position constante des Etats-Unis au Conseil de sécurité depuis le début de la guerre » le 7 octobre, a déclaré le bureau du premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, qui a annulé le départ d’une délégation à destination de Washington.

« Nous sommes très déçus qu’ils ne viennent pas à Washington pour nous permettre d’avoir une conversation approfondie à propos des alternatives crédibles à une opération terrestre à Rafah », dans le sud de la bande de Gaza, a déclaré John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain.

Le président Joe Biden avait en effet demandé à M. Nétanyahou d’envoyer une équipe aux Etats-Unis pour des consultations concernant le projet d’Israël de lancer une offensive de grande envergure sur la ville de Rafah, auquel Washington s’oppose.

« Pas un changement de cap »

M. Kirby a ajouté que l’abstention américaine n’était pas « un changement de cap ». Il a également précisé que les Etats-Unis n’avaient pas voté en faveur du texte car il y manquait des éléments « essentiels », comme une condamnation du Hamas. L’ambassadrice américaine à l’ONU, Linda Thomas-Greenfield, a déclaré qu’un cessez-le-feu ne pourrait commencer qu’avec « la libération d’un premier otage ».

Jusqu’ici, Washington, allié principal d’Israël, avait mis son veto à plusieurs résolutions appelant à un cessez-le-feu. Mais avec plus de 32 000 morts dans la bande de Gaza, selon le Hamas, et le risque de famine dans le territoire palestinien assiégé, les Etats-Unis avaient affirmé vouloir redoubler d’efforts pour une trêve.

Le texte voté lundi « exige un cessez-le-feu immédiat pour le mois du ramadan », devant « mener à un cessez-le-feu durable », et « exige la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages ». Le ramadan a commencé il y a deux semaines. La diplomatie française appelle pour sa part à un cessez-le-feu permanent et assure préparer une résolution en ce sens.

« Depuis cinq mois, le peuple palestinien souffre terriblement. Ce bain de sang a duré trop longtemps. C’est notre obligation d’y mettre un terme. Enfin, le Conseil de sécurité prend ses responsabilités », s’est félicité l’ambassadeur algérien, Amar Bendjama, cité par l’Agence France-Presse (AFP). Une décision aussi saluée par le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres : « Cette résolution doit être mise en œuvre. Un échec serait impardonnabl», a-t-il écrit sur X.

« Spectacle hypocrite » des Etats-Unis

Plus tôt dans la journée, la Chine avait annoncé son soutien à ce nouveau projet de résolution. « Nous espérons que le Conseil de sécurité l’approuvera au plus vite et enverra un signal fort pour que cessent les hostilités », avait déclaré Lin Jian, porte-parole du ministère des affaires étrangères chinois. Le vote, qui était prévu samedi, avait été reporté à lundi, pour tenter d’éviter un nouvel échec.

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Vendredi, la Russie et la Chine avaient mis leur veto à un projet de résolution américain soulignant la nécessité d’un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza, en lien avec les négociations pour la libération des otages capturés lors de l’attaque du Hamas le 7 octobre sur le sol israélien.

Le texte américain rejeté n’appelait pas explicitement à un cessez-le-feu immédiat, utilisant une formulation jugée ambiguë par les pays arabes, la Chine et la Russie, laquelle a dénoncé le « spectacle hypocrite » des Etats-Unis.

Tout le week-end, huit des dix membres non permanents du Conseil (Algérie, Malte, Mozambique, Guyana, Slovénie, Sierra Leone, Suisse, Equateur) ont travaillé sur ce nouveau projet de résolution. La dernière version vue par l’AFP « exige un cessez-le-feu humanitaire immédiat pour le mois du ramadan (…) menant à un cessez-le-feu durable ». Elle réclame aussi la libération « inconditionnelle » des otages et la levée de « tous les obstacles » à l’aide humanitaire.

Le Conseil, largement divisé sur le dossier israélo-palestinien depuis des années, n’a pu adopter depuis le 7 octobre que deux résolutions (sur huit soumises au vote), essentiellement humanitaires. Sans grand résultat : après cinq mois et demi de guerre, l’entrée de l’aide dans la bande de Gaza, assiégée, reste largement insuffisante et la famine plane.

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