Pas de journée sans chasse, la pratique sous l’emprise de l’alcool interdite… Ce qu’il faut retenir des annonces du gouvernement

Le gouvernement a annoncé ce lundi ses décisions pour mieux sécuriser la pratique de la chasse et réduire le nombre d’accidents. Le point sur les principales mesures.

    C’est la conclusion de plusieurs mois de débats. Par la voix de sa secrétaire d’État à l’Écologie Bérangère Couillard, le gouvernement a annoncé ce lundi ses décisions pour mieux sécuriser la pratique de la chasse et réduire le nombre d’accidents. Alors que ce week-end encore, un chasseur de 84 ans qui rangeait son arme dans sa voiture s’est tué accidentellement en Haute-Corse. Délit d’alcoolémie, formation, information du public sur une application mobile…

    Le plan gouvernemental s’articule en trois axes : renforcer la formation et la sensibilisation des chasseurs, instaurer des règles de sécurité renforcées pendant la chasse et mieux assurer le partage des espaces via une meilleure information des usagers de la nature. « L’objectif auquel je crois profondément est celui de tendre vers le zéro accident. (…) C’est une sécurité renforcée 7 jours par semaine que nous recherchons », a déclaré lundi la secrétaire d’État à l’Écologie, Bérangère Couillard, qui s’est rendue dans le Loiret pour dévoiler son plan. Voilà les principales mesures qu’il faut retenir.

    Pas de journée sans chasse

    L’idée la plus radicale à émaner de la concertation menée ces derniers mois était la création d’une journée - ou a minima d’une demi-journée - sans chasse au niveau national. Mais cette interdiction n’a finalement pas été retenue par le gouvernement.

    Le gouvernement avait évoqué fin octobre l’idée d’une demi-journée sans chasse, instaurée au niveau local et pourquoi pas national, précisant qu’une interdiction le dimanche n’était « pas un sujet tabou », mais cette piste n’a finalement pas été retenue au terme de la concertation publique.



    Willy Schraen, le patron des chasseurs, avait dit jeudi ne pas imaginer « une seule seconde » un dimanche sans chasse, estimant que cela mettrait la ruralité « à feu et à sang ».

    Ni alcool, ni stupéfiant

    Le gouvernement a instauré un délit d’alcoolémie, à l’image de ce qui se fait pour les automobilistes. L’exécutif interdit également l’interdiction des stupéfiants durant les parties de chasse. L’exécutif prévoit de créer « début 2023 une contravention pour sanctionner l’acte de chasse sous l’emprise excessive de l’alcool puis favorisera la création d’un délit par voie législative ». Mais c’est « dérisoire », se désespèrent les leaders de la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO).

    Les sanctions en cas d’accident grave devraient également être renforcées, avec notamment la possibilité d’un retrait du permis de chasse pour une certaine durée avec interdiction de le repasser.

    Plus de formation et de prévention

    Le gouvernement veut généraliser une formation à la manipulation pratique des armes pour l’ensemble des chasseurs. « Un chasseur sur deux devra être formé d’ici 2 025 et tous les chasseurs devront l’être d’ici 2 029 », est-il indiqué. Les organisateurs de battue (environ 200 000 personnes) auront l’obligation de recevoir une formation spécifique par les fédérations « rappelant notamment les règles de sécurité et les enjeux de communication avec les riverains ».

    Enfin, pour mieux informer les promeneurs et autres usagers de la nature, une plateforme numérique sera mise en place à l’automne pour identifier les zones et les horaires non chassés. Les organisateurs de chasse collective auront l’obligation de s’y déclarer. Pour mieux informer riverains et promeneurs, une application mobile dont les contours sont encore flous devrait être créée pour répertorier les zones de chasse… ou de non-chasse.