"Nordic Response 2024" : que sait-on de cet exercice militaire XXL de l'Otan aux portes de la Russie ?

par T.G.
Publié le 4 mars 2024 à 16h17, mis à jour le 4 mars 2024 à 17h02

Source : JT 20h WE

Des pays membres de l'Otan ont débuté dimanche des manœuvres conjointes dans l'Arctique.
Pas moins de 20.000 hommes issus de 13 armées différentes participent à cet exercice militaire inédit.
En toile de fond : les tensions grandissantes entre l'Alliance et la Russie.

L'Europe du Nord, théâtre des grandes manœuvres de l'Otan. L'organisation militaire, bras armé de l'Occident, a entamé dimanche son "Nordic Response 2024", un vaste exercice militaire mobilisant des milliers de soldats issus de 13 armées différentes. Signe particulier  ? La Suède, en passe de devenir le 32ᵉ membre de l'Alliance et ainsi mettre fin à 200 ans de neutralité, participe aux manœuvres pour la première fois.

Jusqu'au 14 mars, pas moins de 20.000 hommes vont apprendre à évoluer ensemble en Laponie, sous la férule de la Norvège, qui supervise historiquement la défense de l'Arctique. Concrètement, la moitié des effectifs sera à terre, soit 10.000 soldats. Dans les airs, une centaine d'avions de combat et de transports survoleront la zone, tandis qu'une cinquantaine de sous-marins, frégates, corvettes et porte-avions seront déployés en mer.

Muscler une éventuelle riposte aux menaces russes

Pour cet exercice XXL, plusieurs poids lourds de l'Alliance ont répondu présents. La France, les États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada, l'Allemagne, mais aussi l’Italie, l'Espagne, la Belgique, les Pays-Bas, le Danemark, la Finlande et la Norvège. Douze pays membres rejoints par la Suède, avec 4500 militaires mobilisés, sans compter la mise à disposition des aéroports et les bases militaires nationales.

Le but de ce "Nordic Response 2024 : améliorer l'organisation des alliés dans la région et muscler une éventuelle riposte aux velléités hégémoniques de la Russie. Et pour cause, depuis 2014, l'élargissement de l'Otan figure parmi les "principales menaces extérieures" dans la doctrine militaire russe, le document qui détermine la politique de défense de Moscou. 

Preuve que cette nouvelle donne géopolitique est prise très au sérieux par les membres de l'Alliance, le "Nordic Response 2024", malgré son ampleur, n'est qu'un volet d'un exercice militaire beaucoup plus vaste : le "Steadfast Defender" ("Défenseur inébranlable"). 

Ces manœuvres, auxquelles participeront quelque 90.000 soldats pendant plusieurs mois de l'Atlantique au flanc est de l'Otan, prennent la forme d'un scénario de conflit contre un "adversaire de taille comparable", selon la terminologie de l'organisation, désignant la Russie, sans la nommer. Du jamais-vu depuis 1988 et l'exercice "Reforger", organisé en pleine Guerre froide.


T.G.

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