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Joe Biden, 81 ans, confronté à des doutes aigus sur sa santé, à neuf mois de la présidentielle aux Etats-Unis

Le procureur spécial Robert Hur, chargé d’enquêter sur des documents classifiés indûment détenus durant des années par le démocrate, a décidé de ne pas l’inculper. Pour justifier sa décision, il explique n’avoir pas réuni suffisamment d’éléments. Et pointe aussi la mémoire défaillante du président américain, candidat à sa réélection.

Par  (Washington, correspondant)

Publié le 09 février 2024 à 05h45, modifié le 09 février 2024 à 14h08

Temps de Lecture 6 min.

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Le président américain, Joe Biden, en conférence de presse depuis la Maison Blanche, à Washington, le 8 février 2024.

La phrase est terrible. Elle prive Joe Biden de tout soulagement, à la lecture du rapport du procureur spécial Robert Hur, publié jeudi 8 février. Le magistrat a enquêté sur les documents classifiés détenus sans autorisation par le démocrate avant son élection. M. Hur a conclu qu’il ne disposait pas assez d’éléments en vue d’une inculpation, même si ces archives ont été conservées à tort. Dans son long rapport, le procureur écrit ceci, pour justifier sa décision : « Nous avons aussi estimé qu’au moment d’un procès, M. Biden se présenterait sans doute devant un jury, comme il l’a fait lors de notre entretien avec lui, comme un homme âgé, sympathique et bienveillant, avec une mauvaise mémoire. »

Relevant plus du commentaire spéculatif que de l’appréciation juridique, la phrase de Robert Hur ressemble à une grenade dégoupillée. « Si vous êtes trop sénile pour être jugé, alors vous êtes trop sénile pour être président », a aussitôt réagi Alex Pfeiffer, l’un des conseillers de Donald Trump. Les nombreuses références par le procureur à la mémoire défaillante de Joe Biden – qu’il a entendu en octobre 2023 – donnent une force inédite aux interrogations sur sa capacité physique et mentale à se représenter.

Très remonté en raison de la couverture médiatique du rapport, Joe Biden s’est présenté devant les journalistes pour une intervention imprévue, vers 20 heures. Il a rejeté toute allusion à sa santé défaillante – « ma mémoire va bien » – et s’apprêtait après dix minutes à quitter la pièce, lorsqu’il a rebroussé chemin pour évoquer les négociations en cours sur les otages à Gaza. Il a alors mentionné « le président du Mexique, Sissi ». Qui est celui de l’Egypte.

Simple bourde ? Les épisodes inquiétants se multiplient. Le 6 février, à la Maison Blanche, il était presque douloureux de voir Joe Biden chercher ses mots en plissant les yeux. Le président des Etats-Unis venait de lire un discours offensif, dans lequel il dénonçait les calculs républicains au Congrès, au sujet de la sécurisation de la frontière avec le Mexique. Puis un journaliste l’avait, là aussi, interrogé sur les otages à Gaza. « Il y a du mouvement, et je ne veux pas… je ne veux pas… eh bien, laissez-moi… choisir mes mots. Il y a du mouvement. Il y a eu une réponse du… il y a eu une réponse de l’opposition, mais… » Dans l’assistance, on vient à son secours. « Du Hamas ? » Joe Biden enchaîne. « Oui, je suis désolé, du Hamas. Mais elle semble un peu dépasser les bornes. »

Une fragilité physique et mentale

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