« J’ai scruté chaque millimètre de mon siège » : nouvelle suspicion de punaises de lit dans un TGV

Pour la troisième fois en une semaine, des passagers ont affirmé avoir fait face à la présence de punaises de lit dans leur voiture de TGV de la SNCF. La compagnie avait assuré, plus tôt dans la semaine, n’avoir « eu aucune présence confirmée de punaises de lit dans nos TGV ».

    « Je pensais que c’était un cas exceptionnel, mais visiblement non. » Luca, 18 ans, a passé un trajet retour ce dimanche, de Marseille vers Paris, angoissant. À peine parti de la cité phocéenne, où il rentre tous les week-ends pour voir ses proches, cet étudiant à l’Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco) à Paris a entendu un passager signaler aux contrôleurs la présence de punaises de lit.

    Après avoir constaté, sur les fauteuils de la voiture, plusieurs spécimens de ce nuisible qui infeste de plus en plus le pays, le contrôleur a proposé plusieurs solutions. « On pouvait descendre à la prochaine gare pour prendre un autre train ou aussi se rendre au wagon bar sans assurance de voyager assis. Il nous a dit qu’il allait faire un rapport et que nous aurions probablement un geste commercial », raconte, au Parisien, le jeune homme.

    Selon Luca, de nombreux passagers agacés sont donc descendus à la gare d’Avignon TGV. « Je dois faire des devoirs, je suis resté avec une dizaine de personnes mais j’ai scruté chaque millimètre de mon siège pour m’assurer qu’il n’y en avait pas. J’espère qu’on sera intégralement remboursés, surtout vu le prix des billets », souffle l’étudiant. Un peu plus tard sur le trajet, le chef de bord annonçait que les passagers de cette voiture pourraient demander (et normalement obtenir) le remboursement intégral via un formulaire de réclamation.

    Déjà deux autres cas mardi et vendredi

    La SNCF doit faire face à la multiplication « d’affaires » où les internautes alertent sur la présence de ces petites bêtes. En effet, le tweet d’une utilisatrice, posté mardi, évoquant un train infecté des sièges à la moquette, avait été vu sept millions de fois.

    « À ce jour, nous n’avons eu aucune présence confirmée de punaises de lit dans nos TGV ces derniers mois », se défendait alors le groupe. Contactée, la compagnie ferroviaire détaillait alors au Parisien son traitement préventif « très régulier » : nettoyage approfondi, pose de gels anti-nuisibles et diffusion d’insecticides dans les zones non accessibles. Dans les TGV, la SNCF met en place des traitements (préventifs et curatifs) des nuisibles, comme les cafards, fourmis, mais aussi puces de lit, « scrupuleusement suivies ».

    Vendredi, une autre passagère d’un OUIGO direct Lille Flandes postait une vidéo devenue virale, elle aussi, d’un insecte ressemblant très fortement à une punaise de lit. « Même dans le TGV il y a des punaises purée, OUIGO pensez à désinfecter vos trains, merci », écrivait-elle sur X, anciennement Twitter.

    Un internaute se présentant comme un agent SNCF répondait alors dans plusieurs messages sur X. « Des insectes à bord ? Il n’y a jamais eu d’infestations dans les rames TGV. Ni de punaises de lit ni de cafards. Il peut y avoir des présences ponctuelles d’insectes. Ces insectes ne vivent pas dans les rames, ils sont ramenés par les voyageurs, pas de leur plein gré. (…) Les rames (sont) traitées pendant les opérations de nettoyage majeures et chaque signalement d’insectes les remorques (font) un traitement de choc par fumigation. Il y a eu des infestations dans des cinémas et le public s’inquiète de ces recrudescences, c’est pourquoi la SNCF a durcit il y a un moment ses opérations », écrit-il.

    Cet agent, prénommé Stéphane, assure que « chaque rame reçoit un traitement préventif tous les soixante jours. Gel, piège, insecticide nettoyage approfondi, terre de diatomée. En cas de signalement de présence d’insectes dans une rame, elle ne peut être remise en (service) commercial sans avoir été traitée. Elle subit un traitement par fumigation/vaporisation puis nettoyage approfondi, en gros 7 heures d’immobilisation. » Et cet agent SNCF de poursuivre : « Et si y avait une grosse infestation ? La rame serait alors retirée du service commercial pour un traitement lourd de 3 à 5 jours. »

    Contactée, la SNCF n’apporte « pas de précisions concernant ce train-ci (de Luca) mais bien sûr les procédures spécifiques vont y être appliquées ». Mais elle rappelle que le sujet des punaises de lit est « un risque sur lequel nous sommes particulièrement vigilants, nous prenons chaque signalement au sérieux et aucun risque n’est pris ». Avant de redire le procédé utilisé et décrit ci-dessus.