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Voyages scolaires : l’Assemblée nationale vote un fonds d’aide et des indemnités pour les profs

Afin de «relancer» les classes de découverte, les députés ont voté jeudi 1er février au soir pour créer d’un dispositif finançant ces séjours et une indemnité pour valoriser les enseignants organisateurs. Le texte doit désormais être examiné au Sénat.
par LIBERATION et AFP
publié le 2 février 2024 à 7h57

C’est un moyen de lutter contre les inégalités sociales dès le plus jeune âge, qui nécessite pourtant aujourd’hui des trésors d’efforts de la part des écoles et des profs pour être mis en place. Les voyages scolaires pourraient bénéficier d’un nouveau souffle grâce à la proposition de loi adoptée par l’Assemblée nationale jeudi 1er février au soir. Le texte, porté par la députée Emilie Bonnivard (Les Républicains), a été adopté à l’unanimité des votes exprimés, les députés de gauche se partageant entre pour et abstention. Il s’agissait d’une adoption en première lecture et il va désormais pouvoir être examiné au Sénat.

Ouverture au monde, apprentissage du «vivre-ensemble», premier pas vers l’autonomie… Emilie Bonnivard a rappelé les nombreux bienfaits associés aux «classes de découverte». Elles constituent «souvent le premier souvenir à la montagne, à la mer, à la campagne ou en ville», a-t-elle souligné, y voyant. Mais l’organisation de ces séjours se heurte de plus en plus à des difficultés. Elles sont liées aux contraintes administratives et de sécurité décourageant les enseignants, mais aussi au coût de ces voyages, parfois prohibitif pour certaines familles malgré des aides.

Pour soutenir financièrement les départs, la proposition de loi instaure un «fonds national d’aide aux voyages scolaires», qui permettra de soutenir les voyages d’une durée supérieure à deux nuitées dans les écoles publiques et privées sous contrat du premier degré. Trois millions d’euros ont été affectés dans le projet de loi de finances à ce fonds - un montant «dérisoire» selon le député LFI Léo Walter. L’élue LR Emilie Bonnivard a répondu qu’il reviendrait à la loi de finances de réévaluer le montant, reconnaissant qu’il ne serait sans doute pas «suffisant».

Plusieurs groupes de gauche ont porté des amendements demandant que cette aide soit réservée aux écoles publiques. Mais aussi bien la rapporteure que la ministre de l’Education nationale, Amélie Oudéa-Castéra, s’y sont opposées. Elles se sont en revanche prononcées en faveur de la prise en compte dans le calibrage de l’aide d’un «critère de situation sociale des écoles, au regard de l’indice de positionnement social (IPS) existant pour les écoles».

Indemnité dans le cadre du «Pacte»

Le texte prévoit par ailleurs une indemnité à destination des enseignants pour les séjours à partir de trois nuits, inscrite dans le cadre du «Pacte», un dispositif controversé qui permet de mieux rémunérer les enseignants en échange de nouvelles missions. Plusieurs députés de gauche ont dit sans être entendus leur préférence pour une prime détachée du «Pacte».

En fin de séance, les députés ont par ailleurs adopté une proposition de loi tendant à sauvegarder les «jardins d’enfants» gérés ou financés par une collectivité publique, qui devaient disparaître à la rentrée scolaire 2024. Ces structures qui offrent une alternative à la scolarisation en école maternelle accueillent chaque année quelque 3 000 enfants, selon la rapporteure du texte, la députée LR Michèle Tabarot.

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