« Un jour très triste » : inculpé, Donald Trump plaide « non coupable »

À Washington, l’ancien président américain plaide non coupable de complot contre les institutions américaines après l’élection de 2020.

Par L.V.R. avec AFP

Donald Trump plaide non coupable de complot contre les institutions américaines après l'élection de 2020.
Donald Trump plaide non coupable de complot contre les institutions américaines après l'élection de 2020. © GIORGIO VIERA / AFP

Temps de lecture : 3 min

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L'ancien président américain Donald Trump, favori de son parti pour reconquérir la Maison-Blanche, a plaidé jeudi non coupable d'accusations liées à ses manœuvres « criminelles » visant à inverser les résultats de l'élection de 2020. Lors de cette comparution pénale historique devant un tribunal fédéral de Washington, le milliardaire républicain a lui-même répondu debout « non coupable » à la lecture par la juge Moxila Upadhyaya des chefs d'accusation et des peines de prison encourues.

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Ceci est « la persécution d'un opposant politique », a plus tard lancé Trump, 77 ans, sous un grand parapluie noir, juste avant de reprendre l'avion à l'aéroport Ronald-Reagan. L'ex-chef de l'État, qui clame toujours que la présidentielle de 2020 lui a été « volée », dénonce sans relâche une « chasse aux sorcières » à l'instigation de son successeur démocrate, Joe Biden. Une prochaine audience pour déterminer la date du procès a été fixée au 28 août. Elle se tiendra sous l'autorité de la juge fédérale Tanya Chutkan, qui présidera les débats au procès.

L'acte d'accusation de 45 pages publié mardi, qui fait notamment état d'un « projet criminel », reproche à Donald Trump d'avoir sapé les fondements de la démocratie américaine en tentant d'altérer le processus de comptabilisation des suffrages de plus de 150 millions d'Américains, des inculpations inédites et d'autant plus graves qu'il était alors président en exercice.

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A contrario, les deux précédentes poursuites pénales engagées contre lui cette année, pour des fraudes comptables liées à l'achat du silence d'une actrice de films X, et pour avoir compromis la sécurité nationale par sa désinvolture dans le traitement de documents classifiés, portent respectivement sur la période précédant et suivant son mandat.

Le procès sera « équitable », assure la juge

Le tribunal fédéral où il a comparu se trouve à proximité du Capitole, le siège du Congrès américain, pris d'assaut par des centaines de ses partisans chauffés à blanc pour y empêcher la certification de la victoire de Joe Biden, le 6 janvier 2021. « Je peux assurer à tout le monde qu'il y aura un processus et un procès équitable », a déclaré la juge Moxila Upadhyaya.

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« Les présidents ne sont pas des rois », pouvait-on lire sur une pancarte brandie par un manifestant aux environs du tribunal, en référence à une phrase prononcée par la juge en novembre 2021 pour rejeter une demande de Donald Trump de bloquer la divulgation d'informations sur ses agissements lors de l'assaut du Capitole. La juge Chutkan a notamment siégé au procès de participants à ces violences.

« Les démocrates ne veulent pas faire campagne face à moi, sinon ils n'auraient pas recours à cette instrumentalisation sans précédent de la justice », avait auparavant écrit Donald Trump.

Joe Biden en vacances

Le président Biden, en vacances dans une station balnéaire du Delaware sur la côte est, avait assuré à la chaîne CNN qu'il ne suivrait pas les informations sur la comparution de son potentiel futur adversaire en 2024.

Plus de 24 heures avant le début de l'audience, les caméras et les camions satellites des médias nationaux et internationaux étaient déjà déployés sur la place devant le tribunal, sous les objectifs et l'œil curieux des passants et des touristes.

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Jeudi, à l'aube, une petite centaine de journalistes faisaient la queue pour pénétrer dans le tribunal tandis que des barrières de sécurité étaient dressées autour du bâtiment, ainsi qu'autour du Capitole.

Plus de six services de police ou agences de sécurité, dont le Secret Service, chargé de la protection des hautes personnalités de l'État, sont mobilisés pour cette occasion, a indiqué à l'AFP la police de la capitale fédérale.

Donald Trump reste le favori à l'investiture républicaine

Le procureur spécial Jack Smith, qui a supervisé l'enquête, a déclaré mardi vouloir « un procès sans délai », qui pourrait donc se tenir en pleine campagne présidentielle. Donald Trump, 77 ans, reste le grand favori des primaires pour le parti républicain.

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Les conséquences de cette inculpation sur sa candidature restent à déterminer. Malgré les poursuites qui s'accumulent, Donald Trump reste l'immense favori à l'investiture républicaine et creuse même l'écart avec le numéro 2, le gouverneur de Floride Ron DeSantis, qui enchaîne les faux pas depuis le début de sa campagne. Selon un sondage New York Times/Siena College publié lundi, l'ex-président le devance désormais de 37 points.

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Commentaires (17)

  • jpleg

    Est en passe de détruire la démocratie ! On a dit hier sur les ondes que Trump est largement en tête pour les primaires et qu’il y a de fortes chances pour qu’il soit élu ! Ainsi la démocratie est en grand danger aux USA

  • Christophe156

    On dirait que l'extrême droite complotiste est de sortie pour défendre Trump. En même temps ils sont RN ou pro-Zemmour, c'est normal.

  • QWERTIC

    Trump est maintenant le favori des sondages. Incompréhensible, peut-être, pour les européens, mais tout à fait compréhensible vu des USA. Biden est un très mauvais candidat pour les démocrates, comme Hillary Clinton avant lui (Bernie Sanders aurait probablement gagné, si les magouilles au parti démocrate ne l'avaient fait perdre la primaire). Il représente l'establishment Washingtonien que beaucoup d'américains exècrent. Et ils ont raison. L'establishement Wahshingtonien, démocrate et républicain, est, par bien des côtés, tout à fait execrable. Trump et Kennedy JR sont d'ailleurs assez respectueux l'un de l'autre, et surtout, des électeurs de l'un et de l'autre. Ce sont, tous les deux, des candidats anti-système, anti-establishment.