Panier garni

LeBron James devient le meilleur scoreur de l’histoire de la NBA

La superstar des Los Angeles Lakers est devenue mardi à 38 ans le meilleur marqueur de l’histoire de la NBA devant le légendaire Kareem Abdul-Jabbar, s’emparant du record individuel le plus prestigieux du basket américain.
par Romain Métairie
publié le 8 février 2023 à 7h36

C’était un 29 octobre 2003. La salle des Sacramento Kings voyait débuter le règne d’un autre «King» : d’un tir mi-distance près de la ligne de fond, Lebron James marquait ses deux premiers points en NBA. Aussi prometteur fût-il, difficile d’imaginer à ce moment précis que deux décennies plus tard, ce mardi soir, le même Lebron James inscrirait ses 38 387e et 38 388e points, devenant ainsi le meilleur marqueur de tous les temps en saison régulière.

La superstar des Lakers dépoussière un record jusqu’ici détenu par Kareem Abdul-Jabbar, l’un de ses plus illustres prédécesseurs, qui évoluait déjà avec le même maillot des Lakers jusqu’à son dernier match disputé en 1989. Le calendrier est taquin puisque «LBJ» aurait pu réussir pareil accomplissement deux jours plus tard contre les Milwaukee Bucks, le premier club d’Abdul-Jabbar.

Ce sera finalement un match plus tôt, face au Thunder d’Oklahoma City, dans une Crypto.com Arena débordante de fans en ébullition qui espéraient un carton offensif du King – il lui manquait tout de même 36 points. «LBJ» n’a eu besoin que de trois quart-temps pour y arriver, d’un «fadeaway» tout en toucher à hauteur de la ligne des lancer-francs.

La NBA avait tout prévu : le basket américain sait y faire quand il s’agit d’immortaliser ces moments d’anthologie. Tir scruté, capté sous tous les angles possibles, cérémonial digne de l’instant sous les yeux d’une flopée de stars (Jay-Z, LL Cool J, John McEnroe, Magic Johnson) et des fortunés ayant payé jusqu’à 24 000 dollars le siège courtside - sans oublier Kareem Abdul-Jabbar, venu apprécier l’exploit en bord de terrain. «Etre en présence d’une telle légende signifie beaucoup pour moi. C’est une grande leçon d’humilité, faites une ovation au capitaine, s’il vous plaît !», a salué un Lebron James ému.

Il y eut pourtant bien des scoreurs impénitents après Abdul-Jabbar. Aucun d’entre eux n’a pu tutoyer les 38 387 points de l’inventeur du «Sky Hook» : les Karl Malone (3e, 36 928 pts), Kobe Bryant (4e, 33 643 pts), Michael Jordan (5e, 32 292), Dirk Nowitzki (6e, 31 560) ou encore Shaquille O’Neal (8e, 28 596). Si peu d’observateurs pensaient qu’un autre joueur que Abdul-Jabbar ne réitère pareille performance un jour, c’est qu’elle requiert une efficacité offensive couplée d’une longévité exceptionnelle. Comme KAJ, LBJ aura mis vingt saisons pour atteindre ce total, au bout de 1 410 rencontres (contre 1 560 pour «KAJ»). A une nuance près : Kareem Abdul-Jabbar a joué quatre ans en championnat universitaire. Il a donc intégré la NBA avec trois années de débours sur James, arrivé après seulement une saison en lycée.

Du reste, Lebron James demeure la référence ultime en termes de précocité. Celui que l’on surnommait ado «L’élu» ( «The chosen one») fut à chaque fois le plus jeune joueur à atteindre les paliers des 1 000, 5 000, 10 000, 20 000, 30 000 points en carrière.

Et bientôt les 40 000 ? Cet accomplissement désormais achevé, jusqu’où James peut-il porter son total ? Le «King» a encore de la marge. Les statisticiens sont sur le pont pour estimer le nombre approximatif de points avec lequel pourrait finir Lebron James s’il poursuivait jusqu’à l’âge d’Abdul-Jabbar, soit 41 ans. En comparant les moyennes des deux au moment de leurs 37 ans – 23 pour «KAJ», 30 pour «LBJ» – et en se basant sur celles, déclinantes, des trois dernières années d’Abdul-Jabbar, Lebron pourrait a minima flirter avec la barre des 42 000 points au même âge, fourchette basse.

Reste à savoir quand le natif d’Akron (Ohio), qui carbure encore à un rythme ahurissant de 30,2 points par match cette saison – son deuxième meilleur total en carrière – pourrait commencer à montrer des signes de déclin, tant il reste encore aujourd’hui un des basketteurs les plus dominants de la Ligue. Pas qu’au scoring : quelques jours avant sa prouesse du soir, l’homme aux quatre titres NBA a aussi réussi l’exploit de devenir le 4e meilleur passeur de l’histoire de la Grande Ligue. Quand on sait qu’il compte jouer encore quelques années, certains de ses records devraient demeurer un bon moment au chaud.

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