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Police-Justice

Cyberharcèlement de Magali Berdah: 8 autres personnes jugées à partir de ce lundi

Un nouveau volet du procès pour cyberharcèlement de Magali Berdah s'ouvre ce lundi avec huit personnes qui comparaissent. Des peines de prison ont été requises contre les 13 premiers prévenus jugés.

Procès pour cyberharcèlement de Magali Berdah, acte 2. Huit personnes comparaissent à partir de ce lundi devant la 10e chambre du tribunal correctionnel de Paris pour avoir adressé des centaines de messages haineux à l'agente d'influenceurs. Un deuxième volet de ce procès en trois temps au cours duquel 28 personnes au total seront jugées.

Cette deuxième étape judiciaire intervient cinq jours après la fin du premier procès au cours duquel 13 personnes ont été jugées. Des peines de prison ont été requises contre l'intégralité des prévenus. "L'espace numérique n'est pas une zone de non droit", avait insisté la substitute du procureur, Sophie Touchais, réclamant des peines allant de cinq mois de prison avec sursis à six mois de prison ferme.

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"Rien n'a été épargné" à Magali Berdah, avait dénoncé la représentante du parquet relevant les centaines et les centaines de messages d'"insultes, de menaces, de propagation de rumeurs, d'incitation au suicide, de publication de données personnelles." "Le cyberharcèlement ne s'arrête pas à Internet, il s'infiltre dans votre vie et dans celle de vos proches" et "peut conduire au suicide", a-t-elle ajouté.

"La gravité des conséquences"

De telles réquisitions montrent qu'"on est à un tournant dans la prise de conscience de ce qu'est le cyberharcèlement et la gravité de ses conséquences", s'est félicitée, lors d'une suspension d'audience, l'une des avocates de Magali Berdah, Me Rachel-Flore Pardo. Parmi les 13 internautes mis en cause, certains sont poursuivis pour avoir envoyé plus de 70 messages haineux ou injurieux, d'autres un seul.

"Crève", "sale chienne", "arnaqueuse", "tu mérites d'être décapitée et lapidée"... au premier jour du procès, Magali Berdah, la voix parfois entrecoupée de sanglots, a raconté le calvaire qu'elle a subi à partir de mai 2022 lorsqu'elle a été accablée sur les réseaux sociaux de dizaines de milliers de messages insultants et de menaces de mort.

"J'ai été à deux doigts de me jeter par la fenêtre", a-t-elle confié.

L'ombre de Booba

Lors des débats, Magali Berdah et sa défense ont pointé l'impact des propos du rappeur Booba sur les réseaux sociaux. Ce dernier s'est lancé en 2022 dans une croisade contre Magali Berdah et ceux qu'il appelle les "influvoleurs" et accuse de multiples arnaques à l'encontre des internautes.

Dans ce débat, "on m'a prêté toutes les arnaques de la terre entière", "on m'a fait passer pour un monstre", a déploré devant le tribunal Magali Berdah, qui a longuement décrit le rôle qu'aurait joué selon elle Booba dans le déferlement d'injures et de menaces qu'elle a reçues. Elle a expliqué avoir dû déménager deux fois, que sa fille aînée avait été déscolarisée.

"Un jour, il a relayé un lien vers un groupe Telegram où les gens demandaient ma décapitation et que je sois brûlée vive, avec mon adresse", a-t-elle relaté. "J'aurais préféré qu'il me tabasse une fois et que je sois tranquille" plutôt que subir ainsi un tel déferlement de haine "tous les jours".

Booba a été mis en examen dans ce dossier en octobre dernier, les investigations le concernant se poursuivent. Concernant les autres internautes, un troisième procès se tiendra début janvier.

J.C. avec AFP