La déforestation en Amazonie brésilienne a atteint son plus bas niveau en six ans, sur la période janvier-février, selon un rapport publié, lundi 18 mars, par l’institut Imazon. Au cours de ces deux premiers mois de 2024, moins de 200 km2 (196) ont été déboisés dans la plus grande forêt tropicale de la planète, une réduction de 63 % par rapport à la même période de l’année dernière (523 km2).

Cette surface équivaut tout de même à environ 327 terrains de football par jour, indique Imazon, qui publie chaque mois un rapport montrant les données par son système d’alerte de déforestation (SAD).

Des terres indigènes touchées par la déforestation

En février, cet institut a observé une réduction de la déforestation sur un an, pour le onzième mois consécutif. Trois des neuf États de l’Amazonie brésilienne (Mato Grosso, Roraima et Amazonas) ont concentré à eux seuls 77 % des surfaces déboisées sur la période janvier-février, soit 152 km2.

Selon Imazon, la déforestation à Roraima a atteint des terres indigènes, notamment la réserve yanomami, la plus étendue du Brésil, aussi vaste que le Portugal.

Le peuple yanomami vit depuis plusieurs années une grave crise sanitaire, en raison des intrusions d’orpailleurs illégaux qui détruisent la forêt et polluent les fleuves au mercure.

Éradiquer la déforestation illégale d’ici à 2030

Le gouvernement du président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, en place depuis janvier 2023, s’est engagé à éradiquer d’ici à 2030 la déforestation illégale en Amazonie, qui avait fortement augmenté sous le mandat de son prédécesseur d’extrême droite, Jair Bolsonaro (2019-2022).

Selon les chiffres officiels du gouvernement, issus de données recueillies par les satellites de l’Institut national de recherches spatiales (Inpe), la déforestation en Amazonie a chuté de moitié l’an dernier par rapport à 2022.

« Les données montrent que nous avons encore un grand défi à relever. Atteindre l’objectif de déforestation zéro d’ici à 2030 est absolument nécessaire pour combattre le changement climatique », estime Larissa Amorim, chercheuse d’Imazon, citée dans un communiqué.