L'Américain interpellé pour avoir franchi la frontière avec la Corée du Nord est un militaire

Le ressortissant américain ayant franchi la frontière avec la Corée du Nord au cours d'une visite de la zone démilitarisée (DMZ) qui la sépare de la Corée du Sud est un militaire des forces armées américaines, a indiqué mardi un haut-responsable américain.

Le soldat est présumé détenu en Corée du Nord, a précisé à l'AFP ce responsable, sous couvert de l'anonymat.

"Nous pensons qu'il est actuellement en détention en RPDC (République Populaire Démocratique de Corée) et nous sommes en train de travailler avec nos homologues de l'APC (Armée populaire de Corée) pour régler cet incident", a annoncé de son côté l'ONU.

Une mauvaise blague ?

"Cet homme a poussé un fort 'ha ha ha' et couru entre les bâtiments" après la visite par un groupe d'un des bâtiments de la DMZ, a raconté à CBS News un témoin de cette visite réalisée par des centaines de touristes chaque année.

"Au début, je pensais que c'était une mauvaise blague mais quand il n'est pas revenu, j'ai réalisé que ce n'était pas une blague, puis tout le monde a réagi et ce fut la folie", a ajouté ce témoin de la scène.

Des responsables américains ont déclaré à la chaîne américaine que le soldat en question était le soldat de deuxième classe Travis King, qui était escorté vers les États-Unis depuis la Corée du Sud "pour des raisons disciplinaires". "Après avoir franchi les contrôles de sécurité de l'aéroport pour partir, il est revenu d'une manière ou d'une autre et a réussi à rejoindre un groupe de touristes à la frontière", relatent ces responsables.

Fortes tensions entre les deux Corées

L'incident survient à un moment où les relations entre les deux Corées sont au point mort, Kim Jong-un appelant à davantage développer les armements dans son pays, notamment des armes nucléaires tactiques.

La Corée du Sud et les États-Unis ont accru leur coopération militaire en réponse aux tests de missiles nord-coréens et organisé des manœuvres communes avec des avions de chasse de dernière génération et des forces stratégiques. Ces exercices annuels doivent être réédités le mois prochain.

Les deux pays doivent organiser mardi à Séoul la première réunion d'un Groupe consultatif nucléaire destiné, selon la présidence nord-coréenne, à "augmenter la dissuasion nucléaire contre la Corée du Nord".

Washington a cependant réitéré dimanche son offre de négociations mais l'influente soeur de Kim Jong-un a qualifié lundi de "rêverie" la proposition de pourparlers avec les Américains sur le programme nucléaire de Pyongyang à la veille de cette réunion.