Royaume-Uni : le projet controversé d'expulsion de migrants au Rwanda adopté par le Parlement

par A. Lo. avec AFP
Publié le 23 avril 2024 à 7h49, mis à jour le 23 avril 2024 à 19h21

Source : TF1 Info

Après deux ans de discussions, les deux chambres du Parlement britannique ont voté un texte controversé sur l'immigration.
Ce projet de loi vise à envoyer au Rwanda les demandeurs d'asile entrés illégalement sur le territoire.
Cette mesure a été largement condamnée par l'opposition travailliste comme par les associations d'aide aux migrants.

"Ces vols décolleront quoi qu'il arrive." Le Premier ministre Rishi Sunak s'était montré optimiste, avant le vote au Parlement, et il n'a pas été déçu. Dans la nuit de lundi à mardi, les deux chambres du Parlement britannique ont approuvé le projet de loi permettant l'expulsion vers le Rwanda de demandeurs d'asile entrés illégalement au Royaume-Uni, en échange de sommes substantielles.

Deux ans de discussions

Ce texte de loi, considéré par certains comme allant "à l'encontre des principes fondamentaux des droits humains", avait été présenté il y a deux ans par le gouvernement conservateur de Rishi Sunak comme une mesure-phare de sa politique de lutte contre l'immigration clandestine.

Le projet a néanmoins fait l'objet d'une interminable bataille entre la chambre haute, réticente face à ce texte controversé et où les Conservateurs n'ont pas la majorité, et la chambre basse. Au final, la chambre des Lords, dont les membres ne sont pas élus, a décidé se plier à la volonté de la chambre des Communes désignée au suffrage universel.

Un projet largement controversé

Le projet de loi du gouvernement est fortement critiqué par l'opposition travailliste, des associations d'aides aux migrants, le chef de l'Église anglicane et jusqu'au Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Volker Türk, qui a estimé qu'il va "à l'encontre des principes fondamentaux des droits humains".

Lundi, les rapporteurs spéciaux auprès des Nations Unies sur le trafic d'êtres humains, sur les droits des migrants et sur la torture ont prévenu que les compagnies et autorités aériennes qui faciliteraient les vols concernés "pourraient être complices d'une violation des droits humains protégés au niveau international".

Mais cette opposition généralisée n'a pas empêché Rishi Sunak de promettre qu'"aucune cour étrangère ne nous empêchera de faire décoller les avions", lors d'une conférence de presse avant le vote, alors que de premières expulsions vers le Rwanda avaient été bloquées par la justice européenne. 

Selon le Premier ministre britannique, des centaines de personnels, notamment des juges, pour traiter rapidement les éventuels recours des migrants illégaux, ont été mobilisés, 2200 places en détention ont été débloquées et des "avions charter" ont été réservés. "Nous sommes prêts", a-t-il affirmé, alors que les prochaines élections législatives donnent son camp largement perdant.


A. Lo. avec AFP

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