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  • Tendances suicidaires chez les jeunes : des données alarmantes

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    La crise du COVID-19 a mis à mal la jeunesse. Plus fragiles que jamais, ils sont de plus en plus nombreux à avoir des gestes ou idées suicidaires. Selon Santé Publique France, les passages aux urgences pour tendances suicidaires augmentent drastiquement chez les jeunes depuis début 2022. Des données alarmantes qui inquiètent les professionnels de santé.

    Depuis début 2022, les passages aux urgences pour crise suicidaire augmentent chez les jeunes, selon Santé Publique France. Les passages pour gestes suicidaires, idées suicidaires et troubles de l’humeur se maintiennent à des niveaux élevés, comparables pour les 11-14 ans voire supérieurs pour les 15-17 et les 18-24 ans à ceux observés début 2021. Dans des effectifs faibles, Santé Publique France a également souligné une hausse des passages pour troubles alimentaires chez les 15-17 ans. Selon Santé Publique France, les filles seraient plus touchées que les garçons dans chacun des cas.

    L’impact de la crise sanitaire bel et bien là

    Depuis 2020, les tentatives de suicide ne cessent d’augmenter. Les passages aux urgences pour idées suicidaires sont en hausse depuis 2019. Leur nombre était de 5 210 en 2020, 9 003 en 2021, et 2 992 pour les onze premières semaines de 2022.

    Les appels aux huit centres antipoison de l’Hexagone pour prise volontaire de médicaments ou autres substances toxiques “sont, cette année, quasiment deux fois plus nombreux concernant les 12-24 ans, avec environ trente-cinq appels par jour en moyenne, contre vingt environ en 2019, les femmes étant plus touchées”, selon Dominique Vodovar, médecin au CAP de l’hôpital Lariboisière (Assistance publique-Hôpitaux de Paris, AP-HP) questionné par Le Monde mardi.

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    L’impact de la crise sanitaire est donc sans appel. Les crises suicidaires - c’est-à-dire les tentatives de suicide et/ou les idées suicidaires - chez les jeunes suivent vraiment les différentes phases de la pandémie, pendant laquelle ils ont eu une vie sociale extrêmement limitée.

    L’alerte est lancée

    Depuis le début de la pandémie, les spécialistes de l’enfance et de l’adolescence alertent sur la santé mentale des jeunes. En novembre 2021, la Défenseure des droits Claire Hédon déplorait l’état mental catastrophique des enfants dans un rapport, où elle dressait une liste de 29 recommandations pour y remédier.

    Mardi 26 avril, des professionnels de santé ont eux-aussi décidé d’interpeller le gouvernement dans une tribune publiée par Le Monde, face aux dernières données publiées sur la santé mentale des adolescents. Interrogé par le quotidien, Richard Delorme, chef du service de pédopsychiatrie à l’hôpital Robert-Debré (AP-HP) s’est alarmé de la situation : "Les tentatives de suicide ne cessent de monter, avec une augmentation de 25 % en janvier, février et mars 2022, par rapport à la même période de 2021 […] On ne pensait pas que ça pouvait encore augmenter".

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    Six jours plus tôt, des acteurs de la pédopsychiatrie s’étaient adressé au président de la République dans Le Quotidien du Médecin, à la veille du second tour de l’élection présidentielle : “Monsieur Emmanuel Macron, serez-vous le président qui engagera l'acte II de la politique de secteur et de réseau en santé mentale et en psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent ?”.

    Du chemin reste à parcourir

    Bien que les “Assises de la santé mentale et de la psychiatrie” des 27 et 28 septembre 2021 aient permis la création de plusieurs mesures, comme l'ouverture de 400 postes dans les centres médico-psychologiques infanto-juvéniles, il reste beaucoup à faire, selon les spécialistes de la jeunesse.

    Depuis le 5 avril, le dispositif MonPsy permet également le remboursement par la Sécurité sociale de huit séances chez le psychologue pour tous les patients âgés de plus de 3 ans.

    “Cela va dans le bon sens, mais ce ne sont que quelques mètres parcourus, alors qu'il s'agit de courir un marathon”, alertent une douzaine d'organismes représentatifs de la psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent sur Le Quotidien du Médecin. Ils dénoncent une approche "par petites touches", qui ne fait "qu'effleurer le sujet. Non, les seules mesures en place ou projetées ne seront pas du tout suffisantes. La spirale négative continuera de tirer vers le bas ce qu'on peut proposer aux Français" en termes de soins à la santé mentale, ont-ils poursuivi.

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    La demande des spécialistes ? Consacrer 3 milliards d’euros aux soins psychiques des jeunes, et doubler ainsi le budget alloué actuel qui est de 1,5 milliard.

    Le deuxième quinquennat du Président vient tout juste de commencer, et les professionnels de l’enfance et de l'adolescence espèrent y voir rapidement une évolution dans la prise en charge de la santé mentale des jeunes.


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