lutteC’est quoi cette heure de sensibilisation au harcèlement dans les collèges ?

Harcèlement : C’est quoi cette heure de sensibilisation pour tous les collégiens ?

lutteEn France, les élèves des 7.000 collèges devront suivre cette semaine une heure de sensibilisation sur « le harcèlement et réseaux sociaux »
En France, en 2022, selon le ministère de l’Education nationale, 10 % des adolescents disent subir du harcèlement scolaire.
En France, en 2022, selon le ministère de l’Education nationale, 10 % des adolescents disent subir du harcèlement scolaire. - DURAND FLORENCE/SIPA  / SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

L'essentiel

  • En France, les élèves des 7.000 collèges devront suivre cette semaine une heure de sensibilisation sur « le harcèlement et réseaux sociaux ».
  • Cette heure spéciale est lancée quelques semaines après le suicide de Lindsay, 13 ans, scolarisée dans le Pas-de-Calais. Le drame avait suscité une vive émotion en France et dans la commune de la jeune fille, à Vendin-le-Vieil. Reçue par Brigitte Macron, Betty Gervois, la maman de Lindsay, s’est vue proposer la fonction d’ambassadrice du programme pHARe de lutte contre le harcèlement.
  • 20 Minutes fait le point alors qu’un référent sur le harcèlement doit notamment être nommé « dans chaque établissement » à la rentrée.

Tous les collégiens de France devront suivre cette semaine une heure de sensibilisation sur « le harcèlement et réseaux sociaux », a indiqué dimanche le ministre de l’Education nationale. 20 Minutes vous dit tout sur cette nouvelle heure au programme des collèges alors que Pap Ndiaye, avait récemment promis de muscler la lutte contre ce fléau après le suicide en mai de Lindsay, une adolescente du collège dans Pas-de-Calais.

C’est quoi cette heure de sensibilisation au harcèlement ?

Les principaux des 7.000 collèges (3,4 millions d’élèves au total) doivent dès cette semaine organiser cette heure de sensibilisation au harcèlement « en lien avec les équipes éducatives ». Pap Ndiaye, ministre de l’Education, réunira mardi en visioconférence les 14.000 chefs d’établissement, ainsi que les inspecteurs de l’Education nationale (IEN) ou encore les recteurs, pour leur « rappeler l’ensemble des leviers à leur disposition » et « recueillir leurs remontées de terrain », a précisé le ministère dans un communiqué.

« Cette heure sera l’occasion de rappeler la manière dont l’usage des réseaux sociaux peut accentuer les phénomènes de harcèlement » et « de souligner la responsabilité de chacun » dans l’usage de ces réseaux, a souligné vendredi Pap Ndiaye.

Dans quel contexte est lancée cette heure spéciale ?

Reconnaissant que l’Education nationale avait « encore du chemin à faire » sur cette question, Pap Ndiaye avait promis le 6 juin des moyens supplémentaires pour lutter contre le harcèlement à l’école. Egalement mis sous pression par la famille de Lindsay, 13 ans, adolescente qui a mis fin à ses jours le 12 mai dernier, le gouvernement a annoncé la semaine dernière que la lutte contre le harcèlement serait la « priorité absolue » de la rentrée 2023.



Reçue par Brigitte Macron, Betty Gervois, la maman de Lindsay, s’est vue proposer la fonction d’ambassadrice du programme pHARe de lutte contre le harcèlement. Le sujet a également été au menu de concertations menées depuis vendredi, et jusqu’à lundi, avec les syndicats, les fédérations de parents d’élèves, mais aussi l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (ARCOM) et les dirigeants des réseaux sociaux, a-t-on indiqué de même source.

Quels sont les chiffres concernant le harcèlement scolaire ?

En France, en 2022, selon le ministère de l’Education nationale, 10 % des adolescents disent subir du harcèlement scolaire. Un phénomène qui se développe de plus en plus sur les réseaux sociaux où 40 % des jeunes internautes font face régulièrement à du cyberharcèlement. Quant au suicide, il représente 16 % des décès chez les jeunes de 15 à 24 ans. Lindsay n’est ainsi pas la première élève à mettre fin à ses jours à cause du harcèlement. En janvier, un enfant de 13 ans, Lucas, s’était suicidé, dans les Vosges. Les proches du collégien avaient dénoncé des faits de harcèlement, révélant les moqueries et insultes à caractère homophobe dont il s’était dit victime de la part d’autres élèves de son établissement scolaire. Rappelons-nous également Dinah, qui a mis fin à ses jours à 14 ans, dans le Haut-Rhin

Et après ?

Le 29 juin, le ministre de l’Education nationale va réunir les responsables chargés de la lutte contre le harcèlement dans chaque académie, « afin de rappeler les procédures à suivre et les nouvelles mesures qui devront être mises en œuvre ».

Selon le ministère de tutelle, un référent sur le harcèlement - infirmière, conseil principal d’éducation (CPE) ou enseignant - doit notamment être nommé « dans chaque établissement » à la rentrée. « Nous allons protéger davantage les élèves victimes en primaire en ouvrant par décret la possibilité d’écarter d’une école un élève auteur de harcèlement. Nous rendrons obligatoire la formation des personnels contre le harcèlement, nous augmenterons les moyens des plateformes d’alerte et d’écoute », a énuméré la cheffe du gouvernement, Elisabeth Borne, le 6 juin dernier.


tout sur le harcèlement scolaire

Le programme pHARe prévoit la formation d’une équipe de référence d’au moins cinq personnes par collège et par circonscription du premier degré, la nomination et la formation de dix élèves ambassadeurs au moins par collège et dix heures de formation par an pour les enfants. Pap Ndiaye a également indiqué que le ministère allait « mettre des moyens supplémentaires sur le 3020 et le 3018 », les deux numéros d’aide d’urgence pour les familles et victimes (3020) et sur le cyberharcèlement (3018), sans plus de précisions. Il a dit aussi avoir « enjoint aux chefs d’établissements de prendre contact systématiquement, en cas de harcèlement avéré, avec le procureur de la République, avec les autorités judiciaires. »

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