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Police-Justice

Hérault: piégé par une voyante, le maire d'Agde mis en examen et incarcéré pour corruption

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Le maire Les Républicains Gilles d'Ettore est poursuivi pour "détournements de fonds par une personne dépositaire de l'autorité publique, prises illégales d'intérêts et corruption", a-t-on appris auprès du procureur de Béziers ce jeudi 21 mars.

Le maire Les Républicains d'Agde, dans l'Hérault, Gilles d'Ettore, a été mis en examen ce jeudi 21 mars, notamment pour "prises illégales d'intérêts et corruption", et placé en détention provisoire après avoir été piégé puis corrompu par une médium, a annoncé le procureur de Béziers.

Cette femme de 44 ans, auto entrepreneuse à Agde, qui se présente comme voyante, médium et "guérisseuse", a également été placée en détention provisoire à l'issue de ses 48 heures de garde à vue. Son mari, actuel directeur des services techniques de la mairie d'Agde, a lui été placé sous contrôle judiciaire, a précisé Raphaël Balland dans un communiqué.

L'histoire s'avère rocambolesque: cette médium est en effet soupçonnée d'avoir utilisé un "stratagème consistant à modifier sa voix auprès de nombreux interlocuteurs, y compris les membres de sa famille et ses proches amis", dont faisait partie le maire d'Agde, 55 ans, depuis leur rencontre en mai 2020.

Elle a reconnu avoir bénéficié de nombreuses prestations

Elle l'aurait en quelque sorte envoûté "en utilisant au téléphone cette voix d'apparence masculine, posée et rauque", afin de lui faire croire qu'il était "en conversation avec un être surnaturel provenant de l'au-delà", a détaillé le parquet.

"Cette 'voix' incitait principalement ses interlocuteurs à se soucier du bien-être de cette femme, y compris matériellement", précise le communiqué.

Par ce stratagème, elle a reconnu lors de sa garde à vue avoir bénéficié de nombreuses prestations de natures différentes, principalement de la part de Gilles d'Ettore, maire LR d'Agde depuis 2001, président de l'agglomération Hérault Méditerranée et ancien député (UMP) de 2007 à 2012.

Elle aurait notamment obtenu le recrutement au sein de la commune ou de l'agglomération de cinq personnes membres de sa famille ou de son proche entourage amical, dont son propre mari en qualité de directeur technique de la mairie.

Ces faits lui valent d'être poursuivie pour "escroqueries, recel de détournements de fonds par une personne dépositaire de l'autorité publique, recel de corruption et travail dissimulé". Le mari de la voyante est lui soupçonné de "recel de prise illégale d'intérêts, recel de détournements de fonds par une personne dépositaire de l'autorité publique et recel de corruption".

Ariel Guez avec AFP