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Abaya : un proviseur de Clermont-Ferrand menacé de mort par le père d’une lycéenne

«Ce sont des menaces extrêmement choquantes», a commenté ce vendredi le ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal.
«Ce sont des menaces extrêmement choquantes», a commenté ce vendredi le ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal. STEPHANE MAHE / REUTERS

Un homme a proféré des menaces de mort envers le proviseur d’un lycée qui a refusé l’accès à sa fille, vêtue d’une abaya. Sa garde à vue a été levée ce vendredi.

Pas d'abaya à l'école. L’interdiction de cette robe longue couvrante, annoncée par le ministre de l’Éducation nationale pour la rentrée 2023, a été validée ce jeudi par le Conseil d’État. La plus haute instance administrative a en effet estimé que le port de l'abaya ou du qamis (son équivalent masculin) à l'école s'inscrivait «dans une logique d'affirmation religieuse».

Garde à vue toujours en cours

Une mesure qui est loin de faire l’unanimité chez les élèves et leurs parents s’estimant victimes de discrimination. Le père d’une adolescente scolarisée au lycée Ambroise Brugières, à Clermont-Ferrand, a été placé en garde à vue jeudi pour «menace en vue d'intimidation d'une personne chargée d'une mission de service public», selon une information de La Montagne confirmée au Figaro par la procureure de la République, Dominique Puechmaille. Une garde à vue qui a été levée ce vendredi après-midi, a indiqué au Figaro la procureure, confirmant une information de BFMTV.

Dans la matinée, sa fille s’était vue refuser l’accès à son établissement scolaire, conformément aux directives nationales, après avoir refusé de retirer son abaya. Informé de cette situation, son père a appelé le lycée et a proféré des menaces de mort à l’encontre du proviseur. Ce dernier a immédiatement déposé plainte et l’homme a été interpellé et placé en garde à vue. La mesure est toujours en cours ce vendredi matin, précise la procureure.

Contactée par Le Figaro, l’académie de Clermont-Ferrand précise qu’un premier incident avait eu lieu avec cette même élève quelques jours auparavant. Celle-ci avait déjà refusé de retirer son abaya avant d’entrer à l’école. À ce titre, l’élève et son père avaient été reçus par le proviseur pour établir un dialogue qui s’est avéré «tendu», selon la version du proviseur présentée au rectorat. Il s'agit du seul incident recensé à ce sujet dans ce lycée depuis la rentrée scolaire.

«Des menaces extrêmement choquantes»

«Ce sont des menaces extrêmement choquantes», a commenté ce vendredi le ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal, au micro de BFMTV lors d’un déplacement à Lyon. «J'ai eu le proviseur hier au téléphone, évidemment je l'ai assuré de tout mon soutien, celui du gouvernement, de l'État et plus globalement je crois de nos concitoyens face à ces menaces qui sont inadmissibles et inqualifiables». De son côté, Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, a déploré que «des équipes éducatives soient menacées de décapitations juste parce qu'elles font appliquer les lois est extrêmement grave». Il a fait savoir «les équipes régionales de sécurité» de la région avaient été déployées «dès ce vendredi matin sur le lycée Ambroise Brugière pour sécuriser les choses et rétablir un climat serein».

La semaine dernière, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a adressé un télégramme à tous les préfets de France les enjoignant d'apporter leur soutien aux chefs d'établissement chargés d'interdire le port de l'abaya. Dans l'hypothèse où des proviseurs seraient «victimes de menaces ou d'agressions en lien avec les instructions du ministre de l'Éducation nationale», Gérald Darmanin a demandé qu'ils bénéficient «sans délai» de l'assistance des forces de l'ordre.


Abaya : un proviseur de Clermont-Ferrand menacé de mort par le père d’une lycéenne

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757 commentaires
  • prosy63

    le

    D’emblée, Isabelle Ferret, la présidente du tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand, a tenu à poser les choses quant à l’emballement médiatique qui a entouré ce dossier. "Cette affaire a pris des proportions démesurées. Le tribunal souhaite apaiser les tensions, eu égard au contexte international. Le débat politique relatif à l’abaya n’a aucune raison d’être dans cette enceinte. Il faut laisser à cette affaire l’importance qu’elle mérite." Voilà comment les juges respectent la laïcité

  • France002001

    le

    Cet homme va pouvoir recommencer sans souci ! Quel beau pays que la France où la justice ne fait rien.

  • CCamelia31!

    le

    les islamistes en viennent à menacer de mort pour un vêtement....
    au fait, Paty, où on en est de sa sculpture?

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