Le ministère de l'Intérieur a publié mercredi son bilan annuel des chiffres de la délinquance.La majorité des crimes et délits continuent la progression enregistrée en 2022.
La majorité des crimes et délits ont encore augmenté en 2023, bien que poursuivant à un rythme moins élevé la hausse déjà enregistrée en 2022, révèle le bilan du service statistique du ministère de l'Intérieur (SSMSI) publié mercredi.
Dans le détail, les coups et blessures volontaires (+7%) continuent leur progression. Même chose pour les homicides, qui passent la barre symbolique des 1000 victimes annuelles (1010, +5%), et les tentatives d'homicides (4055, +13%). Les cambriolages ont connu une nouvelle hausse au cours des douze derniers mois (+3%), mais moins forte qu'en 2022, tout comme les escroqueries (+7%), les vols de véhicules (+5%) et les vols avec armes (+2%).
Une "libération de la parole des victimes" mais...
Par ailleurs, l'ensemble des violences sexuelles, qui augmentent en moyenne de 8% si on ajoute les faits d'agression et de harcèlement, poursuivent leur hausse débutée depuis 2018. Une tendance qui se confirme dans le nombre de viols et tentatives de viols (42.700, +10%) lors du dernier exercice. Leur augmentation "s'explique notamment par une évolution du comportement de dépôt de plainte des victimes, dans le prolongement de l'affaire Weinstein", en octobre 2017, et de la vague #metoo qui a favorisé "la libération de la parole des victimes", affirme le SSMSI. Les statisticiens de Beauvau y voient également l'effet du meilleur accueil des plaignantes dans les commissariats et brigades de gendarmerie, à commencer par la mise en place de "partenariats" avec des intervenants sociaux et des hôpitaux.
Pour autant, cela ne reste que la face visible de l'iceberg puisqu'il ne s'agit que des faits portés à la connaissance de la police et la gendarmerie à la suite d'une plainte (or, seules 5% des personnes victimes de violences sexuelles ont déposé effectivement plainte en 2021, selon la dernière enquête "Vécu et ressenti en matière de sécurité").
Parmi les signaux positifs, on note des baisses notables des vols et violences dans les transports en commun (-10% en moyenne) même si les violences sexuelles y progressent (+4%), des vols violents sans armes (-8%) et des vols sans violences contre les personnes (-3%).
À noter que les étrangers, qui comptent pour 8% de la population résidant en France, sont minoritaires dans le total des mis en cause (17%), mais surreprésentés dans les cambriolages (38%) et les vols dans les voitures (40%), "en lien avec l'existence de filières spécialisées de criminalité organisé", affirme le ministère de l'Intérieur. Une très large majorité des auteurs de crimes et délits sont âgés de 15 à 24 ans.