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L’armée israélienne présente un plan d’« évacuation » des civils des « zones de combat » à Gaza

Ce plan, qui n’a pas été détaillé, survient alors que le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a affirmé qu’une trêve ne ferait que « retarder » une offensive militaire israélienne sur Rafah, ville du sud du territoire palestinien où se trouvent, selon l’ONU, près de 1,5 million de Palestiniens.

Le Monde avec AFP

Publié le 26 février 2024 à 02h49, modifié le 26 février 2024 à 07h31

Temps de Lecture 3 min.

A Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 25 février 2024.

L’armée israélienne a présenté un plan d’« évacuation » des civils des « zones de combat » dans la bande de Gaza, ont annoncé lundi 26 février les services du premier ministre, Benyamin Nétanyahou, toujours déterminé à lancer une offensive militaire contre la ville surpeuplée de Rafah.

L’armée « a présenté au cabinet de guerre un plan pour l’évacuation des populations des zones de combat dans la bande de Gaza, ainsi que le plan d’opérations à venir », a indiqué le bureau du premier ministre dans un court communiqué, sans fournir de détails.

Cette annonce survient avant une offensive israélienne attendue à Rafah, ville du sud du territoire palestinien où se trouvent, selon l’ONU, près de 1,5 million de Palestiniens, en grande majorité déplacés, dans des conditions extrêmement précaires. De nouveaux bombardements ont visé la ville dimanche.

Malgré de multiples mises en garde internationales, M. Nétanyahou veut lancer une opération terrestre contre la ville adossée à la frontière fermée de l’Egypte, qu’il présente comme le « dernier bastion » du Hamas. Une offensive ne serait que « retardée » si une trêve, en cours de négociation, était conclue, a-t-il déclaré dimanche sur la chaîne américaine CBS. En lançant cette opération, Israël sera « à quelques semaines » d’une « victoire totale » sur le Hamas, a-t-il affirmé.

De nombreuses voix, y compris les Etats-Unis, principal allié d’Israël, et l’ONU, s’inquiètent du sort de la population à Rafah en cas d’offensive terrestre. « Il y a de la place » pour que les civils « aillent au nord de Rafah, dans les zones où nous avons terminé le combat », a affirmé M. Nétanyahou sur CBS.

Selon Washington, un « terrain d’entente » trouvé pour une trêve

Les pays médiateurs tentent parallèlement d’arracher aux deux parties un compromis en vue d’une trêve. Des représentants égyptiens, qataris et américains, ainsi que d’Israël et du Hamas, ont repris dimanche à Doha les négociations qui « seront suivies de réunions au Caire », selon une télévision proche du renseignement égyptien, AlQahera News.

Le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, a affirmé dimanche qu’un « terrain d’entente » a été trouvé lors d’une récente réunion à Paris entre des représentants d’Israël, des Etats-Unis, de l’Egypte et du Qatar, sur les « contours » d’un possible accord portant sur la libération des otages et « un cessez-le-feu temporaire ». « Il faudrait qu’il y ait des discussions indirectes du Qatar et de l’Egypte avec le Hamas, parce qu’au final, ils devront donner leur accord à la libération des otages. Ce travail est en cours », a-t-il ajouté sur CNN.

L’émir du Qatar, Tamim ben Hamad Al-Thani, est par ailleurs attendu à Paris mardi ou mercredi pour évoquer les négociations en cours avec le président de la République, Emmanuel Macron.

D’après une source du Hamas, les discussions portent sur la première phase d’un plan élaboré en janvier par les médiateurs, qui prévoit une trêve de six semaines associée à la libération d’otages et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, ainsi que l’entrée à Gaza d’une importante quantité d’aide humanitaire.

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Mais pour conclure un accord, Israël exige au préalable la libération de tous les otages et a prévenu qu’une pause dans les combats ne signifiait pas la fin de la guerre. Le Hamas réclame de son côté un cessez-le-feu complet, le retrait des troupes israéliennes de Gaza, la levée du blocus imposé par Israël depuis 2007 et un abri sûr pour les centaines de milliers de civils déplacés par la guerre.

L’ONU avertit d’un risque de famine

Depuis le début de la guerre, la bande de Gaza subit une catastrophe humanitaire majeure et 2,2 millions de personnes, soit l’immense majorité de la population, sont menacées d’une « famine de masse », selon l’ONU. Dimanche, selon un correspondant de l’Agence France-Presse (AFP), des centaines de personnes, poussées par la faim, ont fui le nord de Gaza. L’aide internationale, qui entre au compte-gouttes depuis l’Egypte par Rafah, est soumise au feu vert d’Israël et son acheminement vers le nord est presque impossible en raison des destructions et des combats.

Des Palestiniens de Gaza ont confié ces derniers jours à l’AFP être forcés de manger des feuilles, du fourrage pour le bétail, voire d’abattre des animaux de trait pour se nourrir. Une famine peut cependant encore être « évitée » à Gaza si Israël permet aux agences humanitaires d’y faire entrer « une aide significative », a affirmé dimanche le commissaire général de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), Philippe Lazzarini.

La guerre a été provoquée le 7 octobre par une attaque sans précédent menée en Israël par des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza, qui a entraîné la mort d’au moins 1 160 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes. Durant l’attaque, quelque 250 personnes ont été enlevées et emmenées à Gaza. Selon Israël, 130 otages, dont 31 seraient morts, y sont encore retenus.

En représailles, Israël a juré d’anéantir le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007 et qu’il considère, de même que les Etats-Unis et l’Union européenne, comme une organisation terroriste. L’offensive israélienne a fait 29 692 morts à Gaza, en grande majorité des civils, depuis le 7 octobre, selon le ministère de la santé du Hamas – un chiffre non vérifiable de source indépendante, qui inclurait civils comme combattants.

Le Monde avec AFP

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