géopolitiqueUn satellite espion nord-coréen s'abîme en mer Jaune après un tir raté

Corée du Nord : Un satellite espion s'abîme en mer Jaune après un tir raté

géopolitiqueLe tir a provoqué de courtes alertes en Corée du Sud et au Japon
Corée du Nord : Un satellite espion s'abîme en mer Jaune après un tir raté
20 Minutes avec AFP

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L'Asie frémit à nouveau. La Corée du Nord a annoncé mercredi avoir tenté de lancer un «satellite de reconnaissance militaire» mais que celui-ci s'était «abîmé en mer», après avoir déclenché une alerte au missile au Japon et un ordre d'évacuation erroné à Séoul.

«La nouvelle fusée de transport de satellites Cheollima-1 s'est abîmée dans la mer de l'Ouest», le nom coréen de la mer Jaune, a déclaré l'agence de presse d'Etat KCNA, expliquant cet échec par «une perte de poussée due à un démarrage anormal du moteur du deuxième étage, après la séparation du premier étage pendant un vol normal».

Le projectile a «rapidement disparu des radars avant d'atteindre son point de chute attendu», selon l'armée sud-coréenne citée par l'agence Yonhap. L'armée sud-coréenne a ensuite annoncé qu'elle avait commencé à récupérer des «débris présumés » de l'appareil dans des eaux situées à 200 kilomètres à l'ouest de l'île d'Eocheong, au large du centre de la Corée du Sud.

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« Les enfants d'abord »

Le tir, survenu tôt mercredi, a semé la confusion au Japon et à Séoul. Les sirènes ont retenti, assorties d'une alerte d'»urgence critique» envoyée par la mairie de la capitale sud-coréenne à 06H41 accompagnée d'une sonnerie tonitruante sur tous les téléphones mobiles de la ville.

L'alerte, qui exhortait les habitants à se préparer pour une évacuation en faisant passer les «enfants et les personnes âgées d'abord», a ensuite été annulée, le ministère de l'Intérieur invoquant une erreur. Selon l'armée sud-coréenne citée par Yonhap, la fusée a bel et bien survolé la mer Jaune mais sans affecter la zone métropolitaine de Séoul.

Une alerte au missile avait également été émise dans le département japonais d'Okinawa (sud), appelant la population à se mettre à l'abri. Elle a également été levée par le gouvernement, 30 minutes plus tard.

Condamnations internationales

Les Etats-Unis ont condamné ce lancement qui utilise «la technologie des missiles balistiques» et «risque de déstabiliser la situation sécuritaire dans la région et au-delà», a estimé Adam Hodge, porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain.

Tokyo a condamné «fermement» mercredi le tir par la Corée du Nord et dénoncé une violation des résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies. «La détermination de Kim (Jong Un) ne s'arrête pas là», a estimé auprès de l'AFP Soo Kim, ancienne analyste de la CIA, ajoutant que cette dernière opération peut être annonciatrice de «provocations plus importantes, dont l'essai nucléaire sur lequel nous spéculons depuis longtemps».

En 2012 et 2016, la Corée du Nord avait réalisé des tests de missiles balistiques en les qualifiant de lancements de satellites. Les deux projectiles avaient survolé la région d'Okinawa.

Selon des spécialistes, la Corée du Nord ne dispose d'aucun satellite en fonctionnement, bien qu'elle en ait envoyé cinq vers l'espace. Trois lancements ont échoué. Quant aux deux autres appareils, qui ont vraisemblablement été mis en orbite, aucun organisme indépendant n'a jamais capté leurs signaux, laissant penser à un dysfonctionnement.

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