Souffrant, Pierre Ménès était absent, mercredi 19 avril, lorsque le président de la 24e chambre du tribunal correctionnel de Paris a prononcé sa « relaxe partielle avec une déclaration de culpabilité ». L’ex-chroniqueur sportif de Canal+, 59 ans, a été condamné à deux mois prison avec sursis et une peine d’« inéligibilité d’un an » pour « agression sexuelle ». « C’est une peine a minima », a expliqué le président de la cour, qui n’a pas demandé l’inscription de M. Ménès au Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes.
Le 8 mars, l’ex-chroniqueur vedette de l’émission « Canal Football Club » (2009- 2021) avait comparu, durant plus de cinq heures, pour répondre de plusieurs accusations d’« agression sexuelle » sur deux vendeuses du magasin Nike des Champs-Elysées, le 18 juin 2018, et sur une hôtesse du Parc des Princes, lors d’un match entre le Paris Saint-Germain et Nantes, le 21 novembre 2021.
La représentante du ministère public avait requis contre l’ancien journaliste huit mois de prison « assortis du sursis simple » et une amende de 10 000 euros, dénonçant un « abus de notoriété et de pouvoir » et relevant des « faits tangibles et avérés ».
Déchéance d’une icône de la télé
Si M. Ménès a été blanchi concernant le volet Parc des princes, il a été partiellement relaxé pour les faits présumés commis au magasin Nike. Concrètement, le tribunal lui reproche d’avoir « eu un contact » avec l’une des vendeuses de l’enseigne, A. T., en lui prenant les mains. Un fait « corroboré » par la vidéosurveillance examinée par les enquêteurs et dont le contenu a été rapporté sur procès-verbal. « Pour le reste des faits, il y a un doute conséquent et le tribunal n’est pas entré en voie de culpabilité », a précisé le président.
L’ex-chroniqueur, qui a quitté Canal+ en juillet 2021 après avoir scellé avec la chaîne un accord transactionnel (à hauteur de 400 000 euros), avait réfuté être « tactile » dans la vie quotidienne et affirmait que « dans [s]on geste de 2018, il n’y a que convivialité et humour ».
Il s’était souvenu seulement, ce 18 juin 2018, d’avoir fait « un check comme le font les basketteurs, torse contre le torse » avec A. T. Et d’avoir essayé de se « frayer un chemin jusqu’à la caisse et s’être frotté à la vendeuse car il n’y avait pas de place pour passer » en raison de sa corpulence.
Les avocats ont aussitôt annoncé que leur client allait faire appel du jugement. « C’est un désaveu pour le parquet. M. Ménès a été relaxé sur 95 % des faits reprochés, assure Me Arash Derambarsh. Il est totalement innocenté sur l’affaire dite du “Parc des Princes” et innocenté de la quasi-majorité des faits dans l’affaire dite “Nike”. On lui reproche d’avoir touché les mains de la vendeuse sur le fondement de vidéos qui ont été détruites par le parquet. Il y a donc une jurisprudence scandaleuse de la 24e chambre : le fait d’enlacer les mains de quelqu’un peut être considéré comme une agression sexuelle. »
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