Non, ce n’est pas un « dôme de chaleur » qui va s’abattre sur la France (mais il va faire très chaud)

Des familles se rafraîchissent à Colmar le 7 août 2020.

Des familles se rafraîchissent à Colmar le 7 août 2020.  SEBASTIEN BOZON / AFP

En plein mois de mai, les températures vont atteindre jusqu’à 34 °C en France métropolitaine. Un phénomène qu’il ne faut pas qualifier trop rapidement de « vague » ou « dôme de chaleur », qui répondent à des définitions strictes. Explications.

Coup de chaud au-dessus de la France. Le pays va connaître un épisode de chaleur exceptionnel cette semaine, et les températures printanières vont laisser place à un mercure qui oscillera entre 30 et 34 °C mercredi, selon les régions. « Dôme de chaleur », « vague », « épisode »… Quelles sont les différences ?

« Une puissante crête anticyclonique se déroule depuis le Maghreb jusqu’à la mer du Nord, explique auprès de « l’Obs » Olivier Proust, prévisionniste chez Météo France. On a un temps calme et ensoleillé avec une masse d’air très chaud qui remonte, et sous ces hautes pressions, il y a une augmentation de la chaleur par un phénomène de compression. »

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Toutefois, pour le prévisionniste, l’épisode que va connaître la France n’est pas exactement le même que celui produit par un « dôme de chaleur », comme en a notamment connu le Canada l’année dernière.

« On parle parfois à tort de “dôme de chaleur”. Je ne me satisfais pas de ce terme, qui implique une circulation fermée isolant un air chaud par rapport à son environnement, et qui serait coincé sous un bouclier anticyclonique. Or, nous n’en sommes pas vraiment là, on est plutôt sur une vague anticyclonique. On ne vient pas isoler des grosses températures chez nous, toute l’Europe du Sud-Ouest et les côtes du Maghreb sont sous le coup de ce coup de chaud. »

Un « épisode de forte chaleur »

Difficile également de parler de « vague de chaleur ». En climatologie, une situation nécessite pour être définie comme telle que « l’indicateur thermique national », moyenne de températures relevées en 30 points répartis sur tout le territoire métropolitain, dépasse 25,3 °C pendant trois jours consécutifs. Or, explique Oliver Proust, « les indicateurs de températures cette semaine seront plutôt de l’ordre de 22 ou 23 °C, donc en dessous du seuil d’une vague de chaleur ».

Le prévisionniste préfère qualifier d’« épisode de forte chaleur » les températures que va connaître la France dans les jours à venir.

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Le phénomène météorologique n’est toutefois pas à prendre à la légère : « C’est une chaleur précoce, généralisée et intense pour un mois de mai », relève le prévisionniste, qui prédit des records de température durant le mois à venir.

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Et dans un contexte de réchauffement climatique, « ce type d’épisode est appelé à se renouveler plus fréquemment, mais aussi plus tôt dans la saison », prévient-il.

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