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L’empire ébranlé du milliardaire indien Adani

Accusé de fraude par un fonds américain, l’homme le plus riche d’Inde a été sauvé par l’intervention d’investisseurs institutionnels, malgré une débâcle boursière.

Par  (New Delhi, correspondante) et  (Correspondance, New Delhi)

Publié le 01 février 2023 à 05h00, modifié le 01 février 2023 à 09h45

Temps de Lecture 6 min.

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L’industriel Gautam Adani, au centre, lors de la cérémonie d’inauguration du UP Investors Summit, à Lucknow, dans l’Etat de l’Uttar Pradesh (Inde), le 3 juin 2022.

La chute est vertigineuse. En moins d’une semaine, la fortune de Gautam Adani, l’homme le plus riche d’Inde et proche du premier ministre, Narendra Modi, a fondu. Le magnat a perdu en quelques jours 34 milliards de dollars (31,2 milliards d’euros) – sur près de 120 milliards de dollars il y a encore une semaine –, passant de la quatrième à la onzième place mondiale, selon l’indice Bloomberg des milliardaires.

Attaqué en Bourse depuis vendredi 27 janvier, il a tout de même réussi à boucler, mardi 31 janvier, la plus forte levée de fonds de l’histoire de l’Inde pour 2,5 milliards de dollars. Il a été sauvé in extremis par le soutien des grands investisseurs institutionnels.

C’est un rapport d’Hindenburg Research publié le 24 janvier qui a déclenché la tempête. Le document de 106 pages affirme que M. Adani a fait prospérer son empire – dont les activités s’étendent des infrastructures à l’énergie en passant par l’huile de cuisine – grâce à une fraude. Hindenburg qualifie les pratiques du conglomérat de « plus grande escroquerie de l’histoire des affaires » et l’accuse de « fraude comptable éhontée, de manipulation d’actions et de blanchiment d’argent ».

Ce cabinet américain de recherche en investissement et vendeur à découvert (c’est-à-dire qui parie à la baisse sur les marchés), est connu pour avoir révélé en 2020 des manipulations qui ont conduit à la mise en accusation des dirigeants du fabricant de véhicules électriques Nikola.

Une « attaque contre l’Inde »

L’enquête d’Hindenburg avance que le frère aîné du magnat indien, Vinod Adani, gère « un vaste labyrinthe d’entités offshore ». Ces « sociétés écrans » situées à l’île Maurice mais aussi à Chypre, aux Emirats arabes unis, à Singapour et dans plusieurs îles des Caraïbes auraient collectivement transféré des milliards de dollars dans les entreprises cotées en Bourse d’Adani, notamment afin de faire croire à leur bonne santé financière.

Le groupe aurait également bénéficié de la « corruption » de « plusieurs niveaux de gouvernement », y compris du gendarme boursier indien, le Securities and Exchange Board of India (SEBI).

Gautam Adani a connu une ascension des plus fulgurantes. En trois décennies, l’autodidacte, fils d’un négociant en textile, qui avait arrêté ses études à 16 ans pour travailler chez un diamantaire de Bombay, se trouve à 60 ans à la tête d’un conglomérat familial d’environ 222 milliards de dollars.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés En Inde, « l’essor du capitalisme dit de “connivence” »

En 2022, il a brièvement ravi à Jeff Bezos la place de deuxième homme le plus riche de la planète. En seulement trois ans (depuis 2020), la fortune du milliardaire indien est passée de 20 milliards de dollars à environ 120 milliards. Une augmentation due en partie à l’appréciation du cours des actions des sept principales sociétés cotées en Bourse du groupe qui ont augmenté de 819 % en moyenne sur cette période, selon Hindenburg.

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