OPPRESSIONLes talibans demandent aux femmes afghanes d'éviter de sortir de chez elles

Afghanistan : Les talibans demandent aux femmes d'éviter de sortir de chez elles

OPPRESSIONLe gouvernement a publié un décret ce samedi restreignant les droits des femmes
Des femmes en burqa à Kandahar le 7 mai 2022.
Des femmes en burqa à Kandahar le 7 mai 2022. - AFP / Pixpalace
20 Minutes avec AFP

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Les talibans ont annoncé samedi que les femmes doivent désormais se couvrir intégralement le corps et le visage en public et éviter de sortir de chez elles. Le gouvernement a publié samedi un décret, approuvé par le chef suprême des talibans et de l’Afghanistan, Hibatullah Akhundzada, rendant obligatoire pour les femmes le port du voile intégral en public.

Les talibans ont précisé que leur préférence allait à la burqa, ce voile intégral le plus souvent bleu et grillagé au niveau des yeux, mais que d’autres types de voile ne laissant apparaître que les yeux seraient tolérés. Ils ont aussi estimé qu’à moins que les femmes n’aient de raison pressante de sortir, il était « mieux pour elles de rester à la maison ».

Radicalisation des talibans

Dimanche, ce décret ne semblait pas immédiatement suivi d’effet à Kaboul, nombre de femmes continuant à marcher dans les rues de la capitale sans masquer leur visage. Les talibans ont justifié le fait pour les femmes de devoir se cacher le visage quand elles sont en compagnie d’un homme n’appartenant pas à leur famille proche par la nécessité d’éviter toute « provocation », conformément à leur interprétation ultra-rigoriste de la charia, la loi islamique.

Ces nouvelles restrictions, dénoncées notamment par l’ONU et les Etats-Unis, confirment la radicalisation des talibans, qui avaient initialement tenté de montrer un visage plus ouvert que lors de leur précédent passage au pouvoir entre 1996 et 2001. Ils avaient alors privé les femmes de presque tous leurs droits, leur imposant notamment le port de la burqa. Mais les islamistes ont rapidement renié leurs engagements, excluant largement les femmes des emplois publics, leur interdisant l’accès à l’école secondaire ou encore restreignant leur droit à se déplacer.

Les chefs de famille chargés de faire respecter les règles

Pour mettre en œuvre leur dernier décret, les talibans ont veillé à ne pas punir les femmes elles-mêmes, pour ne pas choquer plus la communauté internationale, mais à faire peser la charge de ce contrôle social sur leur famille.

Les chefs de famille qui ne feraient pas respecter le port du voile intégral encourent d’abord trois jours de prison, puis des peines supérieures. Ces deux dernières décennies, les Afghanes​ avaient acquis des libertés nouvelles, retournant à l’école ou postulant à des emplois dans tous les secteurs d’activité, même si le pays est resté socialement conservateur.

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