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Paris condamne les déclarations de ministres israéliens sur une «émigration» palestinienne de Gaza

Le ministère français des Affaires étrangères a condamné mercredi 3 janvier les déclarations « provocatrices » de ministres israéliens appelant à « l'émigration » de la population de la bande de Gaza ainsi qu'au rétablissement de colonies sur ce territoire palestinien. Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a également condamné mercredi soir les déclarations de ministres israéliens. 

Une blessée est transportée vers l'hôpital de Rafah, le 3 janvier 2024, après un bombardement israélien sur la bande de Gaza.
Une blessée est transportée vers l'hôpital de Rafah, le 3 janvier 2024, après un bombardement israélien sur la bande de Gaza. © Hatem Ali / AP
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« La France condamne les propos des ministres israéliens des Finances, M. Bezalel Smotrich, et de la Sécurité nationale, M. Itamar Ben Gvir » et appelle Israël « à s'abstenir de telles déclarations provocatrices, qui sont irresponsables et alimentent les tensions », indique ce ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué. 

Le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a appelé lundi à un retour de colons juifs à Gaza et à « encourager » la population palestinienne à émigrer, au lendemain d'un appel similaire du ministre Smotrich.

« Nous ferons ce qui est bon pour l'État d'Israël », selon Itamar Ben Gvir

Ces dernières heures, Itamar Ben Gvir a de nouveau préconisé un départ massif de Palestiniens de Gaza, rejetant les critiques américaines, qualifiant ses précédentes déclarations de scénario d'« irresponsable ».

« Les États-Unis sont nos bons amis, mais avant tout, nous ferons ce qui est bon pour l'État d'Israël : encourager l'émigration de centaines de milliers de personnes de Gaza permettra aux résidents (israéliens) de rentrer chez eux (à la lisière de Gaza) et de vivre en sécurité tout en protégeant nos soldats », a écrit M. Ben Gvir sur le réseau social X (ex-Twitter) en réponse aux critiques américaines.

Itamar Ben Gvir, chef du parti d'extrême droite pro-colons Force juive, avait appelé lundi à un retour de colons juifs à Gaza, après la guerre en cours, et à « encourager » la population palestinienne à émigrer, au lendemain d'un appel similaire d'un autre ministre d'extrême droite, celui des Finances, Bezalel Smotrich.

« Les États-Unis rejettent les récentes déclarations des ministres israéliens Bezalel Smotrich et Itamar Ben Gvir prônant la relocalisation des Palestiniens en dehors de Gaza », a déclaré mardi dans un communiqué le porte-parole du département d'État, Matthew Miller, qualifiant ces propos d'« irresponsables ».

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Une solution interdite par les conventions de Genève

Le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, qui dirige le parti Sionisme religieux, est revenu à la charge mercredi, affirmant dans des déclarations rapportées par les médias, que « 70% du public israélien sout(enai)t l'émigration volontaire des Arabes de Gaza et leur absorption par d'autres pays ». Selon lui, « les partisans d'une telle solution humanitaire comprennent qu'un petit pays comme le nôtre ne peut se permettre une réalité où, à seulement quatre minutes de nos localités, il existe un foyer de haine et de terreur, où deux millions de personnes se réveillent chaque matin avec le désir de détruire l'État d'Israël ».

M. Smotrich avait nié lors d'une visite privée à Paris en mars l'existence d'un peuple palestinien. « Il n'y a pas de Palestiniens, car il n'y a pas de peuple palestinien », avait-il dit.

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Josep Borrell condamne «fermement» les propos des ministres israéliens

« Je condamne fermement les déclarations incendiaires et irresponsables des ministres israéliens Ben Gvir et Smotrich calomniant la population palestinienne de Gaza et appelant à un plan pour leur émigration. Les déplacements forcés sont strictement interdits car ils constituent une violation grave du DIH [Droit international humanitaire, Ndlr] et les mots comptent », a écrit le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell sur X.

L'expulsion d'une population hors de son territoire est interdite par les conventions de Genève, qui constituent le cœur du droit humanitaire international, et les statuts de la Cour pénale internationale (CPI) désignent la « déportation ou le transfert forcé de population » comme un crime contre l'humanité.

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