Amazon, ASOS, Zalando : l’UFC Que Choisir dépose plainte contre 8 sites pour « promotions trompeuses »

L’association de défense des consommateurs dénonce des promotions frauduleuses et accuse huit sites de berner les clients.

L'association dénonce des promotions frauduleuses sur les sites de ventes en ligne. (LP/Jean-Baptiste Quentin)
L'association dénonce des promotions frauduleuses sur les sites de ventes en ligne. (LP/Jean-Baptiste Quentin)

    Des affaires qui n’en sont pas vraiment. À l’approche des soldes d’été 2023, c’est ce que dénonce l’association de défense des consommateurs UFC-Que choisir. Elle a déposé plainte auprès du procureur de la République de Paris pour « pratiques commerciales trompeuses » contre huit sites de vente en ligne : Amazon, ASOS, Cdiscount, E.Leclerc, La Redoute, Rue du Commerce, Veepee et Zalando. Selon son communiqué, ces sites de commerces pratiques des « prix de comparaison » qui leurrent les clients.

    L’association a décortiqué 6 596 promotions comportant un prix barré : seulement 3,4 % « correspondent à de véritables promotions opérées par les vendeurs », conformes à la directive européenne Omnibus, qui encadre la vente en ligne. Ainsi, 96,6 % des offres, soit plus de 9 annonces sur 10 affichaient des promotions qui n’en étaient pas à l’aide de prix barrés et de mentions « Prix de vente conseillée », « À l’origine » ou encore « Ancien prix ». Des propositions « aussi multiples qu’inintelligibles », dénonce l’association de défense des consommateurs.

    La Commission européenne saisie

    « Les professionnels affichent des promotions reposant non pas sur des réductions de prix sur les 30 derniers jours, mais sur le concept de prix dit de comparaison. Dans ce cas, ils choisissent librement un prix de référence avec lequel comparer leur produit, de manière à présenter leur offre comme une affaire à ne pas manquer », détaille l’UFC-Que-choisir.

    « On constate qu’il est très difficile de faire la différence entre une annonce de réduction de prix conforme à la réglementation, et une annonce qui ne l’est pas. Non seulement les premières sont mélangées aux secondes, mais elles adoptent toutes exactement la même présentation, que ce soit en termes de contenu ou de format (taille, couleur, police, etc.) », note UFC-Que choisir.

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    Toujours dans son communiqué, l’association annonce saisir la Commission européenne pour dénoncer ces dérives. Elle lui demande « d’interdire strictement tout autre système de prix de référence que celui prévu par la directive Omnibus ». Ce règlement européen « impose depuis un an que l’affichage d’une réduction de prix se fasse sur la base du prix le plus bas pratiqué par le vendeur » au cours du « mois précédant l’entrée en vigueur de la promotion », rappelle l’UFC.

    Les sites ripostent

    Contacté par l’AFP, Amazon a indiqué être en train d’analyser l’étude et s’est dit « déterminé à fournir aux clients la meilleure expérience possible, ce qui comprend une expérience d’achat qui soit conforme à la réglementation applicable ».

    De son côté, La Redoute a affirmé que sur « les produits vendus en direct », elle respectait « les exigences de la directive Omnibus » et que sur sa marketplace, elle pouvait « sanctionner » les vendeurs en infraction avec la réglementation. Mais « à ce stade, La Redoute n’a aucune information sur les reproches que lui ferait l’UFC-Que Choisir », a-t-elle précisé.

    Cdiscount a affirmé « (s’inscrire) en total respect de la législation en vigueur » et a précisé que l’enseigne indiquait « toujours (en toute transparence), au-dessus du prix de vente du produit, la nature précise du prix de comparaison ».