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Géorgie : le gouvernement annonce retirer son projet de «loi Poutine» après des manifestations historiques

Le parti au pouvoir en Géorgie annonce ce jeudi matin le retrait prochain de son projet de loi controversé qui a déclenché une opposition massive durement réprimée dans ce pays du Caucase.
par LIBERATION et AFP
publié le 9 mars 2023 à 7h54
(mis à jour le 9 mars 2023 à 8h32)

Après deux jours de vastes manifestations, l’exécutif géorgien annonce ce jeudi matin retirer son projet de loi sur les «agents étrangers», aussi appelée de «loi Poutine». «En tant que parti de gouvernement responsable envers chaque membre de la société, nous avons décidé de retirer de façon inconditionnelle ce projet de loi que nous soutenions», a déclaré le parti du Rêve géorgien, dans un communiqué publié sur son site.

Ce projet de loi prévoyait que les ONG et médias recevant plus de 20 % de leur financement de l’étranger soient obligés de s’enregistrer en tant qu’ «agents de l’étranger», sous peine d’amende. Pour ses détracteurs, ce texte est inspiré d’une loi similaire qui existe en Russie où le Kremlin l’utilise pour réprimer la presse indépendante, les organisations de défense des droits humains et ses opposants.

Dans son communiqué, le parti du Rêve géorgien estime que le projet de loi a été «présenté sous un mauvais jour de façon trompeuse», ajoutant qu’il allait lancer des consultations publiques pour «mieux expliquer» le but de ce texte. Le parti au pouvoir ne ferme donc pas complètement la porte à un retour futur de ce projet de loi au Parlement.

Or, les manifestations qui ont secoué la Géorgie mardi et mercredi s’inscrivent dans un contexte plus large de crise politique dans ce pays du Caucase. Cette ex-république soviétique, marquée par une intervention militaire russe en 2008, ambitionne officiellement de rejoindre l’UE et l’Otan, une orientation prise après la «révolution des roses» de 2003. Un mouvement qui avait amené au pouvoir le pro-occidental Mikheïl Saakachvili, qui est aujourd’hui en prison dans un état de santé ne cessant de s’aggraver, et qui ne cesse de dénoncer une vengeance politique.

Mais plusieurs mesures récentes du gouvernement actuel, comme le projet de loi sur les «agents de l’étranger», ont jeté le doute sur le maintien des aspirations pro-occidentales, l’opposition l’accusant de soutenir Moscou.

Mis à jour : à 8 h 32 avec le contexte du projet de loi.

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