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DOCUMENT RTL - Le père de l'enfant tué à Nîmes s'exprime pour la première fois
"Je suis allé à l'hôpital et j'ai vu la voiture... avec des balles partout", a confié le père du garçon. Les parents et la famille de cette jeune victime évoquent le drame au micro de RTL.
Le père de l'enfant de 10 ans tué à Nîmes, touché par balles dans une fusillade dans le quartier populaire de Pissevin, prend la parole sur RTL. "J'ai appris ça dans la voiture avec mon copain, on était assis dans la voiture juste en bas. J'entendais des balles qui tiraient partout. Moi, je suis sorti sans téléphone parce que je devais retourner à la maison. Ma femme a téléphoné à mon copain parce que je n'avais pas de téléphone. On m'a dit que mon fils et mon frère étaient à l'hôpital. Je suis allé à l'hôpital et j'ai trouvé la voiture... avec des balles partout, explique Alpha Mady, la voix marquée par l'émotion. Les vitres brisées, le sang... "
Hier soir vers 23h, il était sorti avec un ami lorsqu'il a reçu ce terrible appel de sa femme. Il s'est rendu à l'hôpital où il a vu la voiture criblée de balles et couverte de sang.
"Le docteur nous a fait attendre avant de voir notre fils mais il était mort. Il est mort sur le coup, dit-il. Je n'ai pas de colère. C'est la nature. C'est comme le vent. Des fois ça souffle à gauche, des fois ça souffle à droite, ça nous arrive tous. Chacun goûte ça. [Mon fils] était au mauvais moment, mauvaise journée, mauvais endroit. C'est tout. Moi, je laisse faire la justice, je laisse faire Dieu. La personne qui va payer, la souffrance de sa mère, ma souffrance et la souffrance de toutes les personnes qui ont vu ça".
"[Mon frère] m'a dit que quand il commençait à se garer, il a entendu les balles, poursuit-il. Il a essayé de partir mais les gens étaient déjà tout près. Il a accéléré, sans s'arrêter. Il est parti."
Depuis l'annonce de la mort du petit garçon, cette famille constate un élan de solidarité autour d'elle. Dans le petit salon, une dizaine de femmes sont assises en tailleur sur le tapis jaune autour de la mère de l'enfant décédé le 21 août 2023. Ce sont des amies, des voisines, des connaissances qui sont venues apporter leur soutien à cette mère endeuillée. Sous son voile rouge et blanc, Ramatou pleure, serre son autre jeune enfant dans les bras, répète que son fils "est parti" et, chaque fois qu'un mot sort de sa bouche, un torrent de larmes l'accompagne. "Je vois des gens qui viennent, qui rentrent et qui sortent. Dieu soit loué, il y a des gens avec du coeur, salue le père de famille. Des voisins, de la famille, Dieu merci. Ils téléphonent de tous les coins de la France, de Mayotte, de la Réunion."
Face au drame, Alpha Mady ne fait que prier en attendant de pouvoir enterrer son fils. "Personnellement, jusqu'à ce que l'on enterre mon bébé, mon coeur se reposera. [Je voudrais l'enterrer] à Mayotte. C'est le destin. Ce qui est fait est fait. Ce n'est que la prière qui reste".
À écouter
"La nouvelle, c'est la maman qui me l'a apprise. Elle était en train de pleurer au téléphone. J'étais traumatisé. Je ne comprenais même pas. Ils ont tiré beaucoup, remarque un cousin de la famille, Alexis, au micro de RTL. Moi aussi, j'ai pleuré, j'étais avec lui [l'enfant] il n'y a même pas deux semaines. C'était un gentil garçon qui aimait bien parler, rigoler... il était au mauvais endroit, au mauvais moment. On ne peut rien faire, ce qui est fait est fait. Que son âme repose en paix."
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