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En chiffres

Climat : les émissions de CO2 de la France continuent de baisser

Les émissions de gaz à effet de serre ont reculé de 4,6 % sur les neuf premiers mois de l'année, selon les chiffres provisoires diffusés ce mardi par Citepa, l'organisme chargé de les mesurer en France. Une baisse encore largement liée à des facteurs conjoncturels.

La production d'électricité d'origine nucléaire a grimpé de 11,4 % sur les neuf premiers mois de l'année.
La production d'électricité d'origine nucléaire a grimpé de 11,4 % sur les neuf premiers mois de l'année. (Laurent Grandguillot/REA)

Par Anne Feitz

Publié le 26 déc. 2023 à 13:10Mis à jour le 26 déc. 2023 à 17:15

La France poursuit sur sa lancée en matière de climat. Selon les chiffres provisoires publiés ce mardi par le Centre interprofessionnel technique d'études de la pollution atmosphérique (Citepa), l'organisme mandaté pour réaliser les mesures correspondantes dans l'Hexagone, les émissions de gaz à effet de serre ont reculé de 4,6 % sur les neuf premiers mois de 2023 par rapport à la même période de 2022.

Même si cette baisse s'entend hors puits de carbone et ne tient pas compte des émissions importées, il s'agit d'un résultat plutôt encourageant. Il marque une nette accélération par rapport à l'an dernier : le recul avait atteint 2,7 % en 2022 par rapport à 2021.

Neutralité carbone

« C'est un succès et je tiens à remercier tous ceux qui s'engagent au quotidien pour baisser nos émissions : régler son chauffage à 19 °C maximum, rénover son logement, limiter ses trajets en voiture et passer à l'électrique. Chaque geste compte ! » s'est félicitée Agnès Pannier-Runacher, la ministre de la Transition énergétique.

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Si la tendance se poursuit sur l'ensemble de l'année, l'Hexagone ne sera plus très loin de la trajectoire nécessaire pour parvenir à la neutralité carbone en 2050. Pour atteindre la première étape que le pays s'est fixée, à horizon 2030, la baisse annuelle devrait être de 5 % par an : il s'agit de passer de 404 à 270 millions de tonnes équivalent CO2 entre 2022 et 2030 (soit -34 % en huit ans).

« La France doit maintenant garder ce cap et poursuivre la mise en oeuvre de nouveaux leviers de décarbonation. Beaucoup a été fait, mais beaucoup reste à faire et des marges d'amélioration existent », poursuit Agnès Pannier-Runacher.

Facteurs conjoncturels

Une bonne partie de la baisse est en effet encore largement due à des facteurs conjoncturels, plutôt qu'à des mesures structurelles. Selon l'analyse du Citepa, elle a été essentiellement liée à trois secteurs depuis le début de l'année : l'énergie (-9,4 %), l'industrie (-9,3 %), et les bâtiments (-7,5 %). Le transport reste, lui, très en deçà de ces niveaux, avec un recul de ses émissions limité à 1,8 %.

La disponibilité retrouvée des centrales nucléaires et hydroélectriques explique ainsi amplement la performance du secteur énergie : la production d'électricité d'origine nucléaire a grimpé de 11,4 % sur les neuf premiers mois de l'année après des mois d'indisponibilité involontaire, et celle provenant des centrales thermiques a reculé de 23 %, rappelle le Citepa.

Efforts de sobriété

Dans l'industrie et dans les bâtiments, la crise énergétique a aussi eu un fort impact sur les émissions. Les industriels comme les particuliers ont cherché à réaliser des économies, en particulier sur le gaz naturel dont le prix a fortement augmenté (même s'il a été tempéré par le bouclier tarifaire pour les particuliers).

Les secteurs industriels fortement consommateurs d'énergie, la métallurgie et les métaux ferreux ont ainsi vu leurs émissions reculer de 18 % sur la période. Globalement, les industriels ont aussi commencé à investir pour décarboner leurs processus de production, une stratégie qui doit commencer à porter ses fruits.

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Chez les particuliers, les émissions liées au chauffage, à l'eau chaude et à la cuisson ont, elles, baissé de 7,5 %. La tendance avait été amorcée en 2022, avec les efforts de sobriété liés à la crise énergétique mais aussi à la douceur de l'hiver.

Rigueur hivernale

Elle se poursuit cette année, « et ce, alors que l'indice de rigueur hivernale montre un début d'année légèrement plus rigoureux que début 2022 », relève le Citepa. La consommation de gaz naturel dans les bâtiments a baissé de 8,9 % entre janvier et septembre 2023, et même de 32 % sur le seul mois de septembre.

Reste à savoir si la tendance s'est poursuivie en fin d'année et si les particuliers ont maintenu leurs économies d'énergie au cours des derniers mois de 2023. « Les facteurs conjoncturels dominent ces dernières évolutions », souligne le Citepa. « Les facteurs structurels de moyen et long terme […] contribuent également aux réductions, mais plus progressivement. »

Le gouvernement espère ainsi que les politiques publiques engagées, comme les incitations à changer son mode de chauffage (au détriment du fioul et du gaz naturel) ou à mieux isoler son logement (via la réforme de MaPrimRénov' ), porteront leurs fruits. Même si les professionnels du bâtiment, qui craignent précisément l'inverse suite à l'accent porté sur les rénovations globales, viennent de lancer l'alerte en ce sens.

Anne Feitz

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