En Syrie, la vague de contestation contre le régime de Bachar El-Assad dans les régions contrôlées par Damas, partie du sud du pays après la décision du pouvoir de lever les subventions sur l’essence, est entrée dans sa deuxième semaine.

Ainsi, dans la région druze de Soueïda, cœur battant de ce mouvement assez inédit depuis les reconquêtes d’Assad et l’écrasement de la rébellion, les manifestations se sont poursuivies “avec un plus grand nombre de participants”, écrit le quotidien panarabe Asharq Al-Awsat, qui évoque “une escalade” et une diversification des revendications.

Après avoir réclamé une amélioration des conditions de vie, puis la chute du régime, les manifestants ont exprimé ce dimanche 27 août leur opposition aux accords économiques signés par le pouvoir avec ses alliés, à savoir l’Iran et la Russie, qui contrôle une grande partie des infrastructures syriennes, rapporte le journal.

Des rassemblements similaires ont également été organisés dans la région de Deraa, foyer du soulèvement contre Assad en 2011, mais aussi à Alep (dans le Nord) et Deir Ez-Zor (dans l’Est).

Le régime est “en état d’alerte sécuritaire aux alentours de Damas […] pour éviter une propagation” de la vague de colère, rapporte Asharq Al-Awsat.

“Tracts hostiles”

Ainsi, Jaramana, ville limitrophe de Damas, a vu ces dernières heures “un important déploiement d’agents de la sécurité militaire, par crainte de manifestations contre le régime”, indique le quotidien panarabe.

Cette localité, qui comprend une forte communauté druze ayant “des liens familiaux et sociaux” avec Soueïda, a déjà été le théâtre de manifestations contre la dégradation de la situation économique ces derniers mois.

Plus largement, l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) a noté “d’importants mouvements des forces du régime dans toutes les zones qu’il domine”. Ainsi, des renforts militaires ont été déployés à Zakia, à une trentaine de kilomètres au sud-ouest de Damas, et un point de contrôle de l’armée a été mis en place à l’entrée de la localité voisine d’Al-Tayba, “en prévision de manifestations contre le régime”.

Une crainte exacerbée par la circulation de “tracts hostiles” au pouvoir à Artouz, à moins de 20 kilomètres au sud-ouest de Damas, mais aussi au cœur même de la capitale, notamment dans le quartier de Baramkeh, selon l’OSDH.