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"Une première en France": basé dans le Var, un vaste réseau de fabrication d'armes imprimées en 3D démantelé

Le procureur de la République de Marseille a annoncé, ce lundi 5 février, le démantèlement d'un vaste réseau de fabrication d'armes imprimés en 3D. 14 personnes ont été interpellées.

Des armes réalisées entièrement en plastique à l'aide d'imprimante 3D. Un vaste réseau a été démantelé en France et en Belgique, a annoncé ce lundi 5 février le procureur de la République de Marseille, Nicolas Bessone, lors d'une conférence de presse.

14 personnes interpellées

"Il s'agit d'une première en France" qui "ne manque pas de nous inquiéter", a-t-il indiqué.

Quatorze personnes ont été interpellées fin janvier dont six ont été placées en détention provisoire. Cinq d'entre elles ont été placées sous contrôle judiciaire et une dernière a été placée en détention provisoire. Toutes ces personnes ont entre 18 ans et une trentaine d'années et certaines ont des antécédents judiciaires.

Parmi elles, certaines s'occupaient de la fabrication des armes, d'autres servaient d'intermédiaire comme revendeurs. Des acheteurs (collectionneurs ou personnes liées au trafic de stupéfiants) ont également été arrêtés.

Des armes ont été réalisées grâce à des imprimantes 3D.
Des armes ont été réalisées grâce à des imprimantes 3D. © BFM Marseille Provence

Les suspects fabriquaient et commercialisaient les armes depuis Roquebrune-sur-Argens, dans le Var. Habitant la commune, un homme, âgé de 26 ans et considéré comme le leader de ce réseau, fait lui l'objet d'un mandat d'arrêt européen puisqu'il se trouverait désormais en Belgique.

Entre 1.000 et 1.500 euros

Ces interpellations sont intervenues dans le cadre d'une information judiciaire ouverte à la Juridiction interrégionale spécialisée de Marseille en septembre 2023. Les investigations, elles, ont débuté il y a un peu plus d'un an grâce au travail mené par les gendarmes de la division cyber sur le dark web.

Le paiement se faisait à l'aide de cryptomonnaie. Une arme 3D vaut entre 1.000 et 1.500 euros à la vente sur le dark web contre 5.000 euros pour une arme conventionnelle de type kalachnikov. Ces armes 3D, appelées FGC (Fuck gun control) 9 mm, sont créées de toute pièce par des imprimantes 3D, une fabrication importée des États-Unis.

Au total, lors des interpellations menées dans les régions Provence-Alpes-Côte d'Azur, Île-de-France, Grand Est et Occitanie, les gendarmes ont saisi huit imprimantes 3D, sept armes 3D et 23 armes conventionnelles. 300 enquêteurs de toute la France ont été mobilisés pour cette affaire.

Lucas Brousse avec Amaury Tremblay avec AFP